Le rapport de Françoise Cartron sur la mise en place des rythmes scolaires vu par le Sgen-CFDT : une analyse intéressante en attendant l'évaluation du Ministère attendue pour la fin de l'année scolaire.
Sorti le 20 mai 2016, le rapport de la Sénatrice Françoise Cartron, Sénatrice de Gironde, rapport intitulé « Mise en place des projets éducatifs de territoire. Une réforme dans le rythme : vers une nouvelle étape qualitative », s’intéresse surtout à la mise en place des rythmes dans les petites et moyennes communes.
Analyse du Rapport :
Ce rapport, basé sur un échantillon de consultation très large (1002 communes de 86 départements, couvrant 360 000 enfants scolarisés), souligne que, au sein de ces territoires, la réforme prend peu à peu pied et s’ancre dans le paysage. Après une période plutôt centrée sur l’organisation, les communes glissent progressivement vers la construction de projets collectifs entre tous les acteurs de la communauté éducative voire vers des Projets Éducatifs Territoriaux (PEDT) intercommunaux. Mais c’est avant tout une démarche qualitative que les communes doivent faire pour satisfaire au mieux l’offre éducative sur les Temps d’Activités Périscolaires (TAP) proposés aux enfants. Et pour beaucoup de communes, ce n’est pas qu’une question financière (la réforme a engendré un surcoût d’environ 1 % de leur budget), c’est avant tout un souci de choix politique effectué par les municipalités.
La sénatrice rappelle ainsi que partout où la municipalité a eu la volonté de construire une offre de qualité, la réforme s’est installée dans la sérénité et les familles sont satisfaites. Il faut donc bien, comme le dit le Sgen-CFDT depuis la pérennisation du fonds de soutien, instituer un contrôle de l’utilisation de ces subsides publics par les communes afin de vérifier qu’ils vont bien aux enfants.
Les rythmes : une source d’égalité !
Autre information soulignée par Françoise Cartron, une réforme source d’égalité car permettant aux enfants d’accéder à plus d’activités et le plus souvent à des activités périscolaires intéressantes notamment dans les zones rurales. C’est ainsi tout un bassin de personnes qui a pu réfléchir collectivement à cette offre éducative ayant permis de créer ou de pérenniser des emplois mais aussi de faire appel à des bénévoles. La question éducative au cœur de l’activité d’une commune rurale est devenue ainsi centrale et mobilisatrice d’énergies, une nouveauté dans ces territoires. C’est donc un projet global sur tous les temps qu’il convient de construire dans un souci de cohérence éducative mobilisant l’ensemble des acteurs.
Rythmes : on est au milieu du gué !
Pour les enseignants, l’enjeu de ces nouveaux rythmes est majeur. Encore faut-il les accompagner, et mettre en place une formation initiale et continue abordant cette question des rythmes ! Le Ministère doit également leur laisser le temps de travailler ensemble, de réfléchir, de tâtonner en leur attribuant un maximum d’autonomie dans leurs choix pédagogiques. Des revendications que le Sgen-CFDT ne peut que corroborer pour permettre la construction de projets d’école en phase avec les PEDT des communes ! Cela doit absolument se faire dans un souci de cohérence des temps, des parcours pour le bien des enfants, des élèves.
Il convient que les enseignants aient des espaces d’échange, de discussion avec les acteurs de la communauté éducative, qu’ils n’aient pas le sentiment d’être les oubliés de la consultation (des PEdT, des GAD – Groupes d’Appui Départemental – se font sans que les enseignants, les directeurs ne soient conviés). Une réalité que le Sgen-CFDT se doit de souligner.
La position du Sgen-CFDT :
Pour le Sgen-CFDT, tout n’est pas encore rose et sans doute que le rapport de Françoise Cartron est quelque peu optimiste. Mais la machine est lancée ! Encore faut-il que chacun s’implique véritablement, ce qui n’est pas le cas partout malheureusement. Trop de maires notamment ont fait a minima sans vraiment tenir compte de l’intérêt de l’enfant (décret Hamon avec vendredi après midi libéré rallongeant le temps de rupture des élèves, TAP sous forme seulement de garderie).
La sortie en fin d’année de l’évaluation de la réforme des rythmes commandée par le Ministère devrait venir encore plus étayer ce que le Sgen-CFDT défend depuis 2012.