Le rapport de l’Inspection générale (IGEN) sur la continuité pédagogique «école–collège» pointe la nécessité de renforcer la collaboration entre les deux structures. Pour le Sgen-CFDT, ces conclusions sont sans surprise mais les préconisations formulées ne vont pas assez loin.
Des préconisations pour la continuité école-collège qui vont dans le bon sens…
Le rapport de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale » Expertise sur la continuité pédagogique entre l’école et le collège « propose de nombreuses pistes de travail pour construire et renforcer la continuité École-collège.
Il préconise notamment :
- une cohérence d’organisation territoriale entre le secteur de collège, les écoles qui y sont rattachées et la circonscription.
- l’inscription au PAF (Plan Académique de Formation) d’une journée, à minima, par secteur de collège consacrée à la continuité pédagogique entre école et collège.
- un diagnostic préalable pour inscrire la démarche dans une dynamique de progrès
- la création de Pôle de formation – action proposant un accompagnement de proximité sur une classe dite de continuité collège…
- la construction d’outils, répertoire de pratiques mutualisables.
- la reconnaissance et la valorisation de l’engagement des acteurs en donnant accès aux enseignants du premier degré à des Indemnités pour Missions Particulières (IMP) comme pour les enseignants du Second Degré. (L’alignement de l’ISOE sur l’ISAE obtenu par le Sgen-CFDT était une première étape pour une cohérence de la rémunération entre premier et second degré et une reconnaissance des missions).
… mais des recommandations qui ne vont pas assez loin pour le Sgen-CFDT !
À quand une réflexion sur le statut juridique de l’école ?
La continuité école-collège repose actuellement sur deux entités aux statuts asymétriques : le collège, un établissement public, et l’école qui n’a ni personnalité morale ni autonomie financière. Si l’on veut pouvoir envisager, à terme, une évolution vers un établissement du socle, il faut dès à présent s’interroger sur le statut juridique de l’école.
Pour le Sgen-CFDT, il est devenu nécessaire d’évoluer vers un établissement public du premier degré. Une condition indispensable pour que les représentants des deux structures appelées à collaborer plus activement, puissent dialoguer d’égal à égal. Le seul moyen pour qu’un directeur ait la même légitimité que son interlocuteur, personnel de direction, dans les échanges sur les actions à mener ; le meilleur moyen pour le directeur puisse faire valoir les besoins et les projets de l’équipe pédagogique de l’école.
C’est à cette condition que la continuité école-collège rendra enfin des résultats satisfaisants car chaque établissement pourra valoriser les actions menées avec un pilotage au plus près des acteurs : les enseignants, devant eux-mêmes être acteurs de ce pilotage.
Créer une culture commune à tous les enseignants !
La création d’une culture commune passe avant tout par la formation initiale qui doit permettre aux enseignants du premier et du second degré de travailler ensemble, de réfléchir ensemble, de construire ensemble. Les prémices d’un corps unique d’enseignants, condition d’un engagement plus fort des personnels dans des coopérations favorisant un regard croisé sur l’élève. Une revendication de longue date du Sgen-CFDT et oh combien d’actualité !
Mais Paris ne s’est pas construite en un jour…
Il faut dans un premier temps trouver des solutions pour asseoir la continuité école-collège sur de bonnes bases avant de la développer au profit des élèves dans un second temps . Une piste a priori évidente serait de créer un seul et même établissement : un établissement du socle. Pas si simple au vu des expérimentations menées un peu partout sur le territoire et mentionnées dans le rapport. En effet, si la mise en place d’ensembles immobiliers (école collège) est possible, cela n’est en rien une garantie de mise en place d’une continuité pédagogique de qualité. C’est bien souvent dans le volontariat des personnels que se construisent les réussites de liaisons les plus cohérentes.
Les objectifs actuels sont pourtant clairs…
Si les objectifs de la création de la continuité école-collège sont clairs ( avoir une école plus juste et équitable, avoir une école plus efficace), sa mise en place est plutôt chaotique. L’arrivée du nouveau cycle 3 doit permettre de faire avancer les choses. Mais difficile de concilier la vision souvent mono disciplinaire des enseignants du collège et vision transversale des apprentissages qui prévaut à l’école primaire. Une différence de culture, d’approche, touchant notamment l’évaluation des élèves. Pourtant, il est nécessaire de construire un parcours d’élève cohérent, donc de parvenir à travailler ensemble à la construction d’une véritable continuité pédagogique. Tout cela au service d’un même projet : la réussite de l’élève !
Une construction qui ne peut reposer seulement sur les enseignants !
Pour le Sgen-CFDT, c’est surtout au niveau du pilotage de cette continuité école-collège qu’il y a une asymétrie organisationnelle. Les personnels de direction et les Inspecteurs de l’Éducation nationale en charge du pilotage doivent accompagner les personnels et les associer plus étroitement aux évolutions en cours.