La loi de refondation de juillet 2013 fixe comme axe fort l’obligation de former à l’utilisation des outils et ressources numériques dès l’école primaire. Elle est accompagnée de la création d’un service public du numérique.
Ce rapport, daté de juillet et publié en novembre 2015, établit un rapide historique de l’informatique à l’école pour, ensuite passer à un état des lieux étayé d’exemples concrets sur les moyens matériels et l’usage pédagogique quotidien.
Dès 1980, l’introduction de l’informatique à l’école est évoquée, notamment par l’intermédiaire de l’introduction des calculettes et jeux, suivie du plan informatique pour tous en 1986. Il faudra ensuite attendre la fin des années 2000 et la création du brevet informatique et internet pour un développement important : référentiel commun pour l’évaluation et la validation des compétences travaillées.
L’engagement de l’État s’est appuyé sur les municipalités qui financent seules les équipements. Ainsi, dans une grande partie des écoles, les équipements sont insuffisants et vétustes (1 ordinateur pour 17 élèves ou 1/55 en maternelle). Malgré cela, les acteurs publics ont cependant très vite perçu l’intérêt de l’ENT, tant dans le suivi des élèves que le lien avec les familles, mais peinent à en développer l’usage.
Les PE utilisent au quotidien le numérique dans leurs pratiques professionnelles (recherche, évaluation…) mais l’utilisation d’ordinateur ou tablette directement par les élèves est encore rare.
Les enseignants qui utilisent le TBI ou vidéo projecteur au quotidien en soulignent l’intérêt pour :
- adapter et personnaliser le parcours de l’élève, y compris dans le champ du handicap
- la multiplicité des contenus et démarches dans les différents domaines d’apprentissage
- varier les modes d’accès à l’information et la construction du savoir
- le travail en autonomie des élèves en et hors la classe
- associer les parents au suivi personnel de l’enfant
A l’heure des nouveaux programmes, du développement important des dotations des écoles, l’utilisation de l’outil conduit à travailler autrement. Les nombreux exemples cités par le rapport font état de modifications profondes des apprentissages dans tous les domaines, lorsque le TBI et les ordinateurs sont accessibles aux élèves, tout au long de la journée.
Ainsi, pour accentuer l’autonomie des élèves et associer les familles, il conviendrait de penser une progression prenant en compte la spécificité de chaque cycle comme, par exemple :
- en maternelle, recours à un espace de partage accessible aux parents, par exemple à travers un blog tenu par l’enseignant, mais mobilisant les élèves dans un mode de communication explicite avec les familles ;
- au cycle 2, développement d’un petit ENT autour de fonctionnalités de base définies à partir des besoins spécifiques de ce niveau ;
- au cycle 3, plein accès à l’ENT du collège de secteur avec l’objectif d’une autonomie croissante de l’élève jusqu’à l’entrée en sixième.
6 préconisations sont issues du rapport :
- faire du numérique une priorité pédagogique
- garantir un équipement de base à toutes les écoles
- renforcer le pilotage à tout niveau
- mobiliser les moyens de formation
- offrir à chaque école un ENT répondant aux besoins
- donner accès à un ensemble de ressources ouvert et coopératif
Les différents exemples cités font état d’une grande diversité territoriale, que ce soit sur l’état des dotations matérielle ou sur l’usage qui en est fait. Pour le Sgen-CFDT, le partenariat avec les communes est primordial afin d’assurer à tous le matériel nécessaire et la formation qui l’accompagne. La maintenance du parc informatique est une question à ne pas négliger, tout comme la mise à niveau régulière des connaissances des collègues. En ce sens, l’IEN TICE, l’animateur TICE ou le CPC TICE sont des ressources essentielles aux écoles. Actuellement les missions des animateurs TICE sont hélas trop souvent télescopées par des tâches administratives ou de maintenance de matériel.
Pour le Sgen-CFDT, la dotation en matériel et ressources informatiques doit également permettre l’articulation du temps scolaire et péri scolaire : ouverture des sites aux familles, aux associations. Cependant Pour cela, une contractualisation doit être établie entre les communes, les usagers des sites et l’école afin d’assurer partage réfléchi et complémentarité.
Ainsi, pour le Sgen-CFDT, la priorité nationale doit être déclinée par l’équipement de toutes les écoles.
Pour autant, le Sgen-CFDT rappelle que la question des moyens n’est pas la seule qui se pose pour faire entrer l’école dans la société numérique comme prescrit dans la loi de refondation.
L’école primaire doit prendre toute sa part dans l’éducation aux médias et à l’information dès le cycle 2, pour accompagner les élèves qui y sont confrontés au quotidien.
D’autre part, les usages du numérique bouleversent les démarches d’apprentissages et d’accès aux connaissances, les personnels enseignants doivent être préparés aux changements de posture que cela implique.
Les enseignants doivent donc être formés, accompagnés et pouvoir disposer des ressources adéquates.