Mis en place cette année dans les lycées professionnels, le bureau des entreprises doit assurer un lien entre le monde professionnel et le milieu scolaire. Son responsable (RBDE) assure une fonction nouvelle et souvent encore mal définie, variable d'un établissement à l'autre.
La Fédération Éducation Formation Recherche Publiques (Ex Sgen-CFDT) s’est intéressé à ce nouveau métier de Responsable du Bureau Des Entreprises (RBDE), par le biais d’une grande enquête nationale : qui sont-ils, qu’est-ce qui a motivé leur prise de poste, quelles sont leurs conditions de travail, leurs tâches…
Qui sont les RBDE ?
La majorité des RBDE ayant répondu à notre enquête sont des femmes (84%).
60% des RBDE ont entre 30 et 50 ans et 30% ont plus de 50 ans.
Un tiers d’entre eux vient du privé, et un autre tiers travaillait dans le milieu de l’éducation ; le dernier tiers se partage entre les chercheurs d’emploi et les employés d’autres fonctions publiques.
Les personnes ayant répondu à notre enquête ont postulé à ce travail pour pouvoir utiliser leur connaissance du milieu professionnel afin d’aider les jeunes à s’insérer dans le monde du travail, mais aussi parce qu’elles étaient à la recherche de nouvelles expériences professionnelles.
Fiche de poste et conditions de travail
Seulement 58% des personnes ayant répondu à notre enquête considèrent que leur fiche de poste est suffisamment précise. Certains n’en ont même pas du tout. Ces manques ou imprécisions limitent la compréhension des attentes et compliquent souvent le travail du responsable.
Plusieurs participants ont évoqués la difficulté de mener à bien leur mission en travaillant sur deux établissements, en terme de gestion du temps et des priorités. Cela est cohérent compte tenu de la diversité des missions qui leur sont confiées, et d’autant plus si les deux établissements ne sont pas dans le même bassin d’emploi.
On note également à plusieurs reprises le regret de ne pouvoir accéder au télétravail.
En terme de rémunération, la majorité s’accorde pour dire que leur salaire n’est pas celui du cadre de catégorie A qu’on leur avait laissé espérer. À aucun moment ils n’ont pu négocier leur salaireµ. 46% d’entre eux ont un revenu inférieur à celui qu’ils touchaient précédemment.
Malgré cela, nombreux sont ceux qui apprécient l’autonomie qu’ils ont dans leur travail et la reconnaissance de leurs efforts et compétences.
Relation avec la communauté éducative
D’une manière générale, les responsables du bureau des entreprises évoquent une difficulté à se positionner par rapport à leurs collègues, notamment les enseignants, du fait de la méconnaissance ou de l’ambiguïté de leur rôle dans l’établissement. Dans le cadre d’échanges ou de projets précis, les relations tendent à s’améliorer. Cela montre bien que c’est bien une méconnaissance du rôle du RBDE dans l’établissement qui crée cette distance ressentie. Les responsables précisent qu’on les considère souvent comme faisant partie de l’équipe de direction, qui généralement les apprécie et reconnait leurs compétences.
Plusieurs réponses à l’enquête évoque l’absence d’un assistant DDFPT. Dans ce cas, l’équipe éducative a tendance à assimiler le RBDE à l’assistant manquant et doit parfois exercer ses missions.
Le travail des RBDE
La moitié des RBDE répondent que leur missions sont clairement définies et différentes de celles qui incombent au DDFPT. Mais tous invoquent la nécessité d’un travail collaboratif et d’une bonne entente pour travailler sur le développement d’un réseau et le partenariat avec les entreprises.
Le travail du RBDE est divers et diffèrent d’un établissement à l’autre. On retiendra des missions en rapport avec l’orientation et le soutien aux jeunes, comme des visites d’entreprises, de l’aide à la recherche de stages ou des organisations d’interventions de professionnels au sein des établissements). Revient également tout ce qui permet de faire le lien entre l’école et l’entreprise, les développement de partenariats, les organisations d’animations, les visites ou les participations à des salons, des forums…et tout ce qui plus généralement va contribuer à faire connaître l’établissement (réseaux sociaux par exemple). Enfin, le RBDE doit réaliser un grand nombre de tâches administratives essentiellement liées aux PFMP.
La variété des missions et le sentiment d’être utile contribue grandement à la satisfaction des RBDE d’exercer leur métier. Mais l’enquête soulève aussi le manque de formation, le salaire en dessous de ce qui avait été annoncé et une inquiétude quant à l’avenir de leur poste. La CFDT portera ces éléments auprès du Haut Commissaire à la formation et à l’enseignement professionnels.
Tout cela vient souligner l’importance pour la fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publiques de soutenir et d’accompagner les RBDE.
Pour nous contacter, c’est ici.