Les Ministres de l’Agriculture et du Travail sont intervenus les 17 et 18 octobre à La Sorbonne devant les personnels de direction des établissements d'enseignement agricole sur la loi "Choisir son avenir professionnel".
Pour donner suite aux interventions des Ministres de l’Agriculture et du Travail lors du séminaire « Formation professionnelle, vers une nouvelle société des compétences » organisée les 17 et 18 octobre par la DGER (Direction générale de l’enseignement et de la recherche) à La Sorbonne, à destination des personnels de direction des EPLEFPA, le Sgen-CFDT souhaite exposer le point de vue des directeurs adhérents et sympathisants au sujet de la loi sur la réforme de la formation professionnelle.
Il s’agit d’une loi qui va bouleverser les équilibres et avoir des effets, au-delà des aspects financiers, sur le fonctionnement et l’organisation des EPLEFPA. Ces perspectives suscitent sans nul doute des interrogations et des craintes, comme c’est toujours le cas dans une telle période de transition.
Contrairement aux propos alarmistes tenus ou relayés par certains, nous considérons que la réforme porte des éléments positifs, des libertés offertes aux centres de formation et de réelles opportunités de développement.
Si nous sommes capables de nous organiser localement et collectivement, nous sommes persuadés que nos établissements possèdent des atouts maîtres afin de réussir. Les deux ministres présents les ont soulignés et nous les rejoignons totalement sur leur analyse, notamment sur les points suivants :
- La structure juridique EPL, qui permet de fonctionner en « campus », regroupant des plateaux techniques et l’ensemble des voies de formation nous donne une longueur d’avance. À nous d’en profiter.
- L’historique proximité- construite et entretenue – entre les EPL, les représentants des professions, les branches, est à souligner et constitue un point stratégique sur lequel nous pouvons nous appuyer. Les interventions et débats du séminaire l’ont confirmé.
Nous sommes cependant bien conscients de nos faiblesses, qui résident dans la modestie de nos structures, très souvent situées en milieu rural. Nous devons être attentifs à ce que cette particularité soit prise en compte, notamment par un financement des contrats à une hauteur suffisante.
Nous sommes confiants dans le fait que l’enseignement agricole, s’il est bien accompagné, saura mettre en œuvre avec succès les promesses de liberté et d’opportunités de développement portées par cette loi.
La CFDT engagée dans les dispositifs de l’apprentissage
La CFDT reconnaît que la loi porte encore un certain nombre d’incertitudes et d’inquiétudes qui ont fait écrire tout et n’importe quoi !
Il est inexact de parler de 6 000 (ou plus !) suppressions d’emplois, comme on a pu le lire : les CFAA emploient moins de 4 000 agents !
Pour la CFDT, l’objectif de la loi étant de faire progresser le nombre d’apprentis, elle ne voit pas pourquoi les CFA (ou UFA) des EPLEFPA ne pourraient pas bénéficier de cette augmentation. Un certain nombre de CFAA doivent pouvoir se développer puisque le volume global d’apprentis potentiels devrait grossir comme les premiers chiffres le laissent présager.
Les CFA (ou UFA) agricoles sont armés pour profiter de ce nouveau contexte, ils sont reconnus, performants, leurs coûts sont modérés, les agents sont compétents et les dispositifs de formation reconnus sur les territoires et par les acteurs.
De plus, la CFDT ne craint pas que les branches professionnelles aient plus d’implication dans le dispositif de formation par apprentissage. Ce sont des organismes à fonctionnement paritaire, avec des syndicats patronaux et des syndicats de salariés. La CFDT, syndicat majoritaire dans le privé, est très présente dans les branches agricoles, agro-alimentaires et para-agricoles. Elle prendra part activement aux négociations via ses syndicats et le Sgen-CFDT y sera largement associé.