Le projet de décret qui réforme le Baccalauréat n'en simplifie pas les modalités. Les personnels de direction vont devoir organiser de très nombreuses épreuves d'examen qui vont augmenter de façon inacceptable leur charge de travail administratif.
La réforme du baccalauréat est constitué d’un décret et de 4 arrêtés.
Le décret
Le baccalauréat général ne fait plus référence à des séries, au contraire du baccalauréat technologique.
Une occasion manquée de fusionner les voies générales et technologiques. Les questions de mixité sociale et de réduction des inégalités ne sont pas envisagées par la réforme.
La disparition des séries générales est cependant une avancée.
Le Bac évalue désormais :
- Des enseignements communs avec une place restreinte pour les sciences
- Des enseignements de spécialité choisis par les élèves
- Des enseignements optionnels, le cas échéant, limité à 2 en classes de terminale, mais à 1 seulement en classe de première
Le choix de spécialités par les élèves serait une avancée si les spécialités étaient organisées en modules pour construire des réels parcours de formation.
Les spécialités de Terminale s’inscrivent dans la continuité de celles de Première : les parcours ne sont pas réellement réversibles sauf si l’élève est en capacité de rattraper l’enseignement de la classe de Première.
Les épreuves
- 1 épreuve anticipée de français en 1ère
- 4 épreuves terminales : 2 spécialités, une épreuve de philosophie et un grand oral.
Conforme aux annonces du candidat président.
Un contrôle continu
Une part de contrôle continu est introduite dans l’évaluation et la délivrance du Bac. (10% : notes des bulletins scolaire, 30%: épreuves communes.)
Une bonne chose parce que cela reconnait le professionnalisme des enseignants et le travail régulier des élèves.
MAIS
des épreuves de contrôle continu, c’est proposer un « faux » contrôle continu avec des modalités de « mini Bacs »
Enseignements optionnels
Les candidats ne peuvent pas prendre plus de 2 enseignements optionnels (dont 1 des 3 de terminale : maths complémentaires ou expertes et DGEMC)
Une bonne chose pour alléger la charge de travail des élèves.
Conservation des notes
Seules les notes supérieures à 10 des épreuves terminales peuvent être conservées pendant 5 ans.
Une bonne chose que la conservation des notes des épreuves pour permettre aux élèves de se concentrer sur les enseignements dans lesquels ils ont plus de difficulté.
Rattrapage
L’élève peut choisir entre une épreuve de contrôle ou l’examen de son livret scolaire cette formule a été modifiée en séance du CSE. « En cas de rattrapage, (moyenne au bac entre 8 et 10), l’élève présente deux épreuves orales de contrôle sur une discipline ayant fait l’objet d’épreuves terminales : Français, Philosophie, spécialités.
Pourquoi ne pas faire confiance au livret scolaire et aux enseignants, en validant le Bac au moment du jury ? Y a-t-il besoin d’un 2nd groupe d’épreuves pour prendre en compte le livret scolaire ? Cela aurait été une vraie simplification.
Modalités des épreuves
- Anonymat pour les épreuves terminales et communes de contrôle continu
- Banque nationale numérique de sujets pour les épreuves communes de contrôle continu
Anonymiser les épreuves de contrôle continu + autre correcteur + harmonisation = lourdeur administrative assumée par les personnels de direction.
L’anonymisation et la correction par un autre professeur que celui qui dispense le cours pour un traitement objectif du candidat relève du mythe.
Ce cadre contraignant sous forme de mini-examens est contradictoire avec l’idée d’un contrôle continu des apprentissages des élèves.
Une banque nationale d’exercices est intéressante si elle est construite à titre d’exemple pour permettre aux équipes d’enseignants de construire les évaluations ensemble. On peut craindre qu’elle ne favorise le bachotage.
Il faut faire confiance aux enseignants et à leur professionnalisme.
Le Sgen-CFDT a déposé un amendement qui a été rejeté demandant la suppression des épreuves de contrôle continu avec anonymisation, copies corrigées par d’autres professeurs et commission d’harmonisation.
Votes en CSE sur le Décret
POUR : SIEN-UNSA, SNPDEN-UNSA, SE-UNSA, SNALC
CONTRE : CFDT (Sgen+FEP), SNES-FSU, FO, SUD, CGT, SGL
Abstentions : FCPE