Le Sgen-CFDT a toujours soutenu le principe d'une construction progressive de leur parcours par les lycéens. Mais l'annonce tardive des modalités de choix de spécialités, toujours pas implantées, aux programmes encore inconnus, met les proviseurs et leurs équipes en difficulté.
Pour le choix des spécialités, le ministre a tranché :
Un élève de 2nde qui passera en série générale choisira, avec sa famille, ses 3 spécialités de 1ère. De même, en terminale, l’élève choisira ses 2 spécialités.
Le choix des spécialités en 1ère puis en terminale sera de la responsabilité de l’élève et de sa famille. Les enseignants et les conseils de classe accompagneront l’élève dans les choix qu’il aura à effectuer en l’accompagnant au plus près de son projet de poursuite d’études universitaires.
Une réforme du lycée toujours inacceptable pour les personnels
Les décisions ministérielles se suivent et se ressemblent par l’absence de dialogue et de concertation ainsi que dans la brutalité des annonces. Cette dernière annonce, dans un contexte de suppression de postes dans l’enseignement secondaire, ne peut être entendue sereinement.
Par ailleurs les décisions semblent prises sans réelle connaissance de la réalité des établissements et sans expertise prospective des effets de ces décisions.
Pour l’heure, les interrogations sont toujours aussi vives et ne permettent pas aux personnels de mettre en application une réforme décidée sans eux. Que vont-ils pouvoir répondre aux familles lors des réunions qui vont avoir lieu jusqu’en décembre?
- Quel accompagnement des élèves en 2nde pour la formulation de leurs vœux ?
- Quels seuils (nombre d’élèves) pour l’ouverture des spécialités ?
- Quels moyens pour les établissements afin de répondre aux choix des élèves avec des créations/suppressions de postes en février et des choix définitifs des élèves en juin ?
- Quels programmes pour les enseignements du tronc commun ?
- Quels programmes pour les spécialités ?
- Quelle articulation des spécialités avec les attendus de l’enseignement supérieur ?
Les élèves peuvent faire des choix, mais quels choix et sur quelles bases ?
Permettre un choix éclairé des élèves et des familles pour construire un parcours bac-3/bac+3 constituera une avancée uniquement si l’articulation entre les compétences travaillées dans les différentes spécialités et les attendus du supérieur sont explicites, sans pour autant que les élèves ne soient obligés de prédéterminer leur avenir dès la fin de la classe de seconde.
Les modalités de choix de l’élève
Au 2nd trimestre, l’élève devra formuler 4 vœux provisoires de spécialités s’il souhaite une orientation en 1ère générale. S’il envisage de suivre un enseignement de spécialité hors de l’établissement (Arts par exemple) il devra formuler un 5ème vœu. Ses vœux seront examinés par le conseil de classe.
Au cours du 3ème trimestre, l’élève, conseillé par ses enseignants, formulera ses 3 vœux définitifs.
Le conseil de classe du 3ème trimestre de la classe de seconde se prononcera sur la voie de baccalauréat demandé par l’élève, générale, technologique ou professionnelle. Pour la série générale, le conseil de classe ne pourra que conseiller l’élève sur ses choix de spécialités et le chef d’établissement ne pourra se prononcer que sur la voie de baccalauréat demandé.
La procédure d’appel ne pourra donc être utilisée que pour changer de voie (et pas de spécialité).
Dans les faits, il ne pourra donc pas y avoir de choix des élèves « au menu » (de triplettes) mais « à la carte ». Un peu comme pour les options aujourd’hui, il faudra désormais raisonner en groupes plutôt qu’en classes pour les enseignements de spécialité.
Le Sgen-CFDT s’est prononcé contre la réforme du baccalauréat et du lycée
Le Sgen-CFDT s’est prononcé contre la réforme du baccalauréat proposée par Jean-Michel Blanquer, en particulier contre l’organisation des épreuves et du contrôle continu, et contre la réforme du lycée en l’état.
Le Sgen-CFDT s’est exprimé à maintes reprises pour expliquer que tous les personnels, notamment les personnels de direction, allaient subir les conséquences d’une organisation qui ne simplifiait pas le baccalauréat et alourdissait leur charge de travail.
Concernant la réforme du lycée, ce sont encore les personnels de direction des lycées qui sont contraints de mettre en œuvre une réforme bâclée et qui vont sans doute être les victimes du mécontentement légitime des personnels dans les établissements.
Non, les personnels de direction n’abordent pas la réforme du lycée en toute confiance, bien au contraire.