L’enseignement agricole fait l’objet de réformes lourdes. Elles sont conduites dans une forme d’urgence précipitée, alors que les effets de ces réformes sur notre système de formation seront durables. Il est cependant mensonger d’affirmer que l'enseignement agricole est en danger et va disparaitre.
Le Sgen-CFDT demande bien évidemment que les budgets de l’Éducation soient à la hauteur des ambitions affichées : obligation de résultat dans le sup, augmentation du nombre d’apprentis, réelle mise en place d’une continuité bac-3/bac +3, acquisition et consolidation d’un socle commun, droit à la formation tout au long de la vie…
Non au blocage par principe qui ne mène à rien
Mais les agents sont les véritables acteurs pour maîtriser ces changements, et faire en sorte qu’ils permettent une meilleure formation et une meilleure réussite des élèves, ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de travail. Le Sgen-CFDT refuse toute opposition de principe et tout blocage du système de formation, dont une grève des examens, qui finalement ne pénalisent que les élèves et leur famille. Pour optimiser les orientations, les élèves obtenant une mention au Bac, doivent la mentionner dans « Parcours-sup « obligatoirement avant le 6 juillet.
Le Sgen-CFDT agit et continuera d’agir, avec les collègues, par les moyens de la concertation, de la négociation et du dialogue social, qui seuls dans une démocratie garantissent d’obtenir des résultats.
Des réformes conduites au pas de charge
L’enseignement agricole fait actuellement l’objet de plusieurs réformes lourdes et importantes, comme le ministère de l’Éducation nationale et la fonction publique. Elles sont conduites dans une forme d’urgence qui se confond parfois avec de la précipitation, alors que les budgets restent contraints et que les effets de ces réformes sur notre système de formation seront durables.
Pourtant le Sgen-CFDT a demandé depuis longtemps d’organiser la concertation en interne au ministère de l’Agriculture, pour anticiper l’arrivée de ces réformes dont certaines étaient annoncées dès la campagne électorale de 2017.
Cependant il est mensonger d’affirmer que notre enseignement agricole est en danger, sauf pour ceux qui veulent nous précipiter dans les bras de l’Éducation nationale.
Le Sgen-CFDT obtient des résultats par la pratique de la concertation
Les risques qui pouvaient exister de réformes mal calibrées pour l’enseignement agricole ont été largement évités grâce à la négociation et la concertation dans lesquelles le Sgen-CFDT s’est quotidiennement impliqué.
Ainsi le bac général et le bac technologique, s’ils s’inscrivent bien dans le schéma général du nouveau bac dont le Sgen-CFDT a dénoncé les incohérences, maintiennent suffisamment de spécificités propres à l’enseignement agricole. Il garantira sans ambiguïté un bon niveau de recrutement et de réussite. Le volume horaire « élèves » est maintenu. Les enseignements, déclinés en modules en bac techno, sont clarifiés et parfois renforcés. Nos modalités d’évaluation, que l’Éducation nationale s’est d’ailleurs empressée d’adopter via le principe du contrôle continu, sont maintenues et simplifiées. Le Sgen-CFDT regrette cependant que le bac pro n’ait pas été d’emblée intégré à cette réforme. Le traitement particulier dont il fera l’objet l’isole un peu plus dans le système éducatif.
La réforme de l’apprentissage ne met pas en péril nos CFA !
L’apprentissage verra son mode de financement et d’organisation profondément bouleversé. Cette réforme se fera, avec ou sans nous. On peut le regretter, le refuser, mais ce sera une réalité. Si le Sgen-CFDT a dénoncé la mise à l’écart des conseils régionaux dans plusieurs étapes de l’organisation et du financement ainsi que certaines mesures préjudiciables au bien-être des apprentis, il est conscient que les réformes engagées simplifieront l’entrée en apprentissage pour de nombreux jeunes et en rendront plus transparentes les modalités de financement. L’enseignement agricole organisé en EPLEFPA multi-centres a des atouts à jouer et à mettre en avant, pour structurer les entrées-sorties permanentes et faire preuve de réactivité face à de nouvelles demandes de la profession. L’irruption de nouveaux acteurs dans un secteur qui était déjà concurrentiel, mais dont les établissements publics agricoles sont les principaux opérateurs, pourrait fragiliser nos centres si le nombre d’apprentis stagne ou régresse. C’est par le dialogue social et la concertation que nos EPLEFPA tireront leur épingle du jeu. C’est dans ce sens que nous devons agir et nous engager.
Pour en savoir plus sur la réforme de l’apprentissage dans l’enseignement agricole public.
Une évaluation de Parcoursup sera à faire
Du côté de l’enseignement supérieur la mise en place de Parcoursup répondait à une urgence. Le dispositif est pour l’instant imparfait et demande des ajustements. Il a le mérite de rendre claires et transparentes les règles d’accès aux formations non sélectives. Il propose et organise un accompagnement des étudiant·es pour leur garantir un parcours d’études qui débouche sur une qualification ou un diplôme. Il est aussi source d’anxiété pour les familles concernées. Le Sgen-CFDT déplore que ces mesures n’aient pas remis en question les filières sélectives et les formations où l’inscription se fait exclusivement sur dossier, excluant de fait un nombre important de jeunes de formations supérieures. C’est une autre étape d’une réforme profonde de l’orientation qui devrait être conduite à l’avenir.