Comment assurer une meilleure articulation des connaissances disciplinaires, des savoirs didactiques et pédagogiques, et des compétences professionnelles ? Pour le Sgen-CFDT, il faut repenser le cahier des charges de la formation et du recrutement des enseignant.es et personnels d'éducation...
Formation des enseignant·es et des personnels d’éducation, les propositions du Sgen-CFDT
La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, soutenue par le Sgen-CFDT, a instauré les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Éspé) qui organisent, entre autres, la formation initiale des futurs enseignant·es et des personnels d’éducation au sein des masters « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (Meef).
Notons toutefois d’emblée que le dispositif de formation nécessite d’être stabilisé et renforcé. La gouvernance des Éspé, la mobilisation des enseignant·es-chercheur·es sur les enjeux d’adossement de la formation à la recherche et le rapprochement des cultures et des intérêts des deux terrains de formation que sont l’université et l’établissement scolaire sont des dossiers auxquels le Sgen-CFDT prêtera toute son attention.
L’architecture et le cahier des charges de la formation et du recrutement des enseignant·es et des personnels d’éducation doivent être repensés autour de quatre principes :
- il faut assurer un continuum de formation de la licence aux premières années de titularisation ;
- la mise en responsabilité doit être progressive ;
- la formation en alternance doit être rémunérée.
- la formation et le recrutement doivent être pensés et organisés conjointement avec les universités et les services académiques.
Le renforcement d’une formation initiale fondée sur l’alternance entre des enseignements à l’université et des stages en établissements scolaires doit contribuer à une meilleure articulation des connaissances disciplinaires, des savoirs didactiques et pédagogiques, et des compétences professionnelles. La place du concours et la nature des épreuves doivent tenir compte de ces exigences.
Pour en savoir plus :
- Notre dossier complet : La formation initiale des enseignant·es et des CPE : une réforme à poursuivre
- Des améliorations à apporter à la formation initiale (Communiqué de presse Sgen-CFDT du 27 mars 2017)
Formation des enseignant·es et des personnels d’éducation, petit rappel historique
- Dès 1966, le Sgen-CFDT veut des instituts universitaires de pédagogie (IUP) formant ensemble les professeurs et les instituteurs par une licence en quatre ans. Le projet est déjà de construire une formation qui garantisse une émancipation des personnels vis-à-vis de l’institution scolaire et des liens avec la recherche pour permettre une démarche réflexive par rapport à sa pratique professionnelle.
- Le Sgen-CFDT accueille favorablement la mise en place, en 1990, des instituts universitaires de formation des maitres (IUFM) tout en contestant certains aspects (la place du concours et l’universitarisation insuffisante).
- La réforme catastrophique de 2009 conduit à beaucoup réduire la formation avec des masters trop peu professionnalisants.
- La création des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Éspé) en 2012 a été soutenue par le Sgen-CFDT, mais il faut aller plus loin et créer un véritable master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef), professionnalisant, de quatre semestres en alternance, rémunérée, intégrée et progressive sans coupure en fin de M1, dans la logique du cursus licence-master-doctorat. Après ce master, les concours auraient alors vocation à recruter des enseignants et des personnels d’éducation sur des épreuves professionnelles, et la titularisation, ensuite, à jeter les bases d’une formation continuée personnalisée.