Le ministère de l'agriculture lance une opération pour rénover ses diplômes et s'interroge sur l'opportunité de changer le nom des anciens diplômes et d'en créer de nouveaux.
Pour le Sgen-CFDT, l’évolution de l’offre de notre système de formation est un réel enjeu. Elle doit répondre aux besoins des professionnels et répondre aux attentes sociétales. Elle doit aussi correspondre aux aspirations des jeunes et de leur famille. La recherche de la quadrature du cercle n’est pas toujours simple à opérer. Le travail de prospective portant sur la rénovation de cette offre, porté par le ministre de l’agriculture Didier Guillaume, présente à cet égard un intérêt réel.
La consultation des EPL
Depuis plusieurs semaines, la DGER a lancé une consultation portant sur les modifications éventuelles à apporter aux diplômes actuels ainsi que sur les formations nouvelles à créer. Un questionnaire a été envoyé aux EPL et plus de 250 réponses ont été obtenues !
3 objectifs sont suivis :
- L’identification des enjeux pour accompagner les transitions en anticipant les évolutions technologiques et les attentes sociétales qui impacteront nos métiers,
- L’identification des éventuels métiers émergents et des nouvelles compétences recherchées,
- L’amélioration de la lisibilité et de l’attractivité de notre offre de formation. La réflexion porte ici sur l’énoncé des diplômes et leur visibilité, notamment sur les réseaux sociaux.
L’ensemble des propositions récoltées fera l’objet d’une synthèse présentée par le ministre au prochain salon de l’agriculture. Le Sgen-CFDT salue l’initiative prise par la DGER.
Pour le Sgen-CFDT, cette réflexion coïncide avec le moment où notre société est engagée dans un changement de paradigme inédit. La mutation en cours bouscule l’ensemble des repères établis et remet en cause nombre de pratiques. Un changement de modèle de développement est en œuvre, notamment en agriculture, dans les métiers du vivant comme ceux de l’éducation et de l’enseignement. Pour la CFDT, il y a un enjeu réel à faire de la prospective, notamment pour reconquérir les effectifs-élèves, pour répondre aux attentes sociétales, pour adapter l’EA et son offre de formation au monde de demain, pour accompagner les transitions et l’émergence d’une agriculture soutenable pour les hommes comme pour la nature.
Le Sgen-CFDT se félicite de l’intérêt que porte les EPL pour l’Agro-Ecologie, l’urgence climatique et la révolution numérique.
Ces 3 domaines sont des priorités, c’est une bonne nouvelle ! Ce fait conforte le Sgen-CFDT dans son choix d’être une force de proposition active et militante sur ces sujets lors des rénovations des référentiels. Ces enjeux ne sont pas nouveaux et font l’objet d’un consensus de plus en plus large depuis une dizaine d’année. L’enseignement agricole n’est pas à la traine. Les EPL se sont emparés de ces problématiques essentielles depuis un certain nombre d’années. Il reste encore beaucoup d’actions à mener et à inventer notamment sur le thème de l’urgence climatique si l’on veut que notre système de formation soit moteur et précurseur.
Le Sgen-CFDT demeurera vigilant sur un point : la refonte de l’offre ne doit pas conduire à la perte d’ETP, notamment si des options ou des formations sont regroupées.
Faut-il préparer à de nouveaux métiers ?
Il faut être prudent sur l’engouement que peut créer la question des nouveaux métiers. Selon France Stratégie, très peu de nouveaux métiers vont émerger dans les secteurs d’activités couverts par l’enseignement agricole. Par contre, le besoin en compétences nouvelles se concrétise. Plus que la création de nouveaux référentiels, c’est l’intégration de ces compétences en devenir qu’il faudra réaliser dans ces référentiels. Ceci peut se concrétiser par la création de nouveaux modules complémentaires.
Faut-il former davantage aux savoir être ou autres « soft skills », tant réclamés par les employeurs ?
Les « softs skills ou compétences transversales, liant savoir-être, posture, créativité et inventivité sont plébiscités.
Le monde de la formation ne peut écarter ce type de demande émanant des secteurs professionnels. Pour le Sgen-CFDT, les formations actuelles sont encore trop marquées par des contenus disciplinaires académiques et cloisonnés les uns des autres.
Il faut remettre au gout du jour l’approche systémique, la transversalité, le travail en équipe, la pédagogie de projet et l’approche pluridisciplinaire. Il faut aussi et en parallèle rénover le système d’évaluation actuel afin qu’il soit en mesure de réponde aux exigences qu’engagent ce type d’approches.
Le CCF est à ce titre une modalité d’évaluation performante que le Sgen-CFDT soutient et qui doit être retenu.