La répartition académique des créations de postes d'enseignant.e.s dans le premier degré a été présentée lors du comité technique ministériel du 20 décembre 2017. A la rentrée 2018, la priorité au premier degré est confirmée.
Ce n’est pas une surprise compte-tenu des annonces ministérielles depuis juin dernier, et du projet de loi de finance pour 2018 : la priorité au premier degré est confirmée. Pour la rentrée 2018, 3 881 moyens d’enseignement (équivalents temps plein -ETP) supplémentaires sont répartis dans les différentes académies.
Réduire les écarts de dotation entre académies
Les créations de postes de professeur.e.s des école se poursuivent. Si le nombre d’emplois de stagiaires diminue de 2 161, le nombre d’emplois de titulaires augmente de 4 961.
Dans le même temps le nombre d’élèves attendu.e.s diminue. Le ministère répartit les postes créés en fonction des évolutions démographiques et des écarts actuels de dotation entre académies.
C’est la raison pour laquelle quelques académies ne connaissent pas de création de postes.
Hors contingent académique, 100 équivalents temps plein sont prévus pour les conventions départementales ruralité et 100 autres sont réservés pour renforcer la scolarisation des enfants en situation de handicap (création de postes d’Ulis).
Les indications données par le ministère
Les services académies et départementaux ont pour consigne d’employer ces moyens pour :
- dédoubler les classes de CP des réseaux d’éducation prioritaire (REP)
- dédoubler les classes de CE1 des réseaux d’éducation prioritaire renforcée (REP+)
Les interventions du Sgen-CFDT
Nous sommes intervenu.e.s sur les points suivants lors du comité technique ministériel :
- les bilans de rentrée montrent une forte hausse de la scolarisation dans l’enseignement privé hors contrat (même si cela ne concerne toujours un petit nombre d’élèves). Nous avons demandé que cesse une communication ministérielle qui ne valorise pas l’action des personnels de l’Education nationale pour la réussite de tous les élèves. Nous avons aussi interrogé le ministère sur la poursuite de la politique de contrôle de l’enseignement privé hors contrat ou à domicile initiée sous la précédente mandature. La secrétaire générale du ministère a confirmé la poursuite de cette politique de contrôle. Il y aura aussi une attention plus grande avant de donner des autorisations.
- la scolarisation des moins de 3 ans recule. Nous avons donc interrogé le ministère sur la politique dans ce domaine. Le directeur général de l’enseignement scolaire a expliqué que suite au dialogue avec les académies, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans augmente un peu en éducation prioritaire. Il reconnaît cependant que ce n’est pas suffisant ni satisfaisant par rapport aux objectifs. Enfin, certaines collectivités privilégient d’autres modes de garde jusqu’à trois ans. Une mission parlementaire est en cours sur l’accueil des enfants de 0 à 6 ans. Le Sgen-CFDT sera auditionné en janvier 2018.
- nous avons demandé la clarification de la base de calcul des décharges de direction, en particulier dans les écoles concernées par les dédoublement de CP et CE1. Le ministère a rappelé qu’en cas de dédoublement, la consigne est bien de compter deux classes même s’il n’y a pas formellement deux salles distinctes.
- nous avons aussi à nouveau demandé que soient présentés en CTMEN un bilan des conventions ruralité et de l’utilisation des postes pour les enfants en situation de handicap les années précédentes, ainsi que le suivi de l’utilisation en 2018-2019.
- nous sommes de nouveau intervenu.e.s sur le fait que les moyens pris pour les dédoublement réduisaient la possibilité de mettre en oeuvre le dispositif « plus de maîtres que de classes ». Cela réduit aussi les moyens de remplacement et donc la possibilité pour les professeur.e.s des écoles d’accéder à la formation continue.
Mise en perspective
Les créations et suppressions de postes en regard de l’évolution du nombre d’élèves au cours des dernières années: