La sécurité des personnels, des élèves et des famille doit être garantie lors de la reprise. Vaccination, tests, mesures sanitaires, concours et examens, ASA, contractuels, recrutements, rémunération : synthèse des revendications adressées par le Sgen-CFDT au ministère de l’Éducation nationale.
La période de vacances scolaires ne nous fait pas oublier la perspective de la reprise de l’enseignement en présentiel à partir du 26 avril pour laquelle le Sgen-CFDT revendique à nouveau des mesures garantissant la sécurité sanitaire de toutes et tous, personnels, élèves et familles. Voici la synthèse des revendications que le Sgen-CFDT a adressées au ministère de l’Éducation nationale.
Reprise du 26 avril : DES ENJEUX SANITAIRES
Accès à la vaccination
L’accès prioritaire et facilité à la vaccination dès ce week-end pour les enseignant.e.s des écoles, collèges et lycées, ainsi qu’aux AESH avec l’ouverture de files dédiées ou de centres dédiés est une première étape positive, une étape cependant limitée car la mesure ne concerne que les plus de 55 ans qui ont toutes et tous déjà accès à la vaccination, et qui oublie des catégories de personnels qui travaillent au contact des élèves, y compris à des moments où ils ne portent pas le masque.
Vaccination : la priorisation des personnels de l’Éducation National doit être élargie…
Aussi, pour le Sgen-CFDT, la priorisation des personnels de l’Éducation Nationale pour la vaccination doit être élargie, sans critère d’âge, à tous les personnels travaillant avec des élèves non masqués, en maternelle par exemple, ou ayant des missions qui empêchent la distanciation comme par exemple, les AED, AESH, CPE, et aussi rapidement que possible à tous les personnels qui exercent dans les écoles, collèges et lycées.
La vaccination des personnels de l’Éducation Nationale débute à peine, la situation épidémique reste préoccupante. Pour le Sgen-CFDT, le démarrage de la vaccination est nécessaire mais ne suffit pas à mieux sécuriser la situation dans les établissements scolaires. La reprise du 26 avril devra se dérouler avec des précautions sanitaires renforcées et anticipées. Beaucoup d’interrogations demeurent sur les protocoles, le dispositif de contact tracing, l’identification des cas asymptomatiques,…
Politique de tests
Le redémarrage d’une politique de tests dans les écoles et les établissements sera un enjeu majeur. Serons-nous en mesure de tester massivement pour éviter que des élèves porteurs du virus soient en classe et à la cantine ? Si l’arrivée des auto-tests peut être accueillie favorablement, quelle organisation est prévue pour s’assurer qu’ils seront effectués dans de bonnes conditions ?
Pour le Sgen-CFDT, les principes d’éviction, de fermetures de classe ou d’établissement, doivent prendre en compte les cas élèves ET adultes ; les règles d’identification des cas contact doivent être les mêmes qu’en population générale. Des informations claires doivent être transmises à l’ensemble des personnels.
Reprise du 26 avril : Mesures sanitaires
Par ailleurs les mesures sanitaires devront être renforcées dès la reprise du 26 avril pour permettre une meilleure distanciation, élément des plus importants contre la propagation du virus.
Pour le Sgen-CFDT, la notion de jauge doit être interrogée et s’entendre à l’échelle des groupes présents dans les espaces clos et non à celle de l’établissement.
Dans le premier degré, il faut arrêter de répartir les élèves de professeur.e.s absent.e.s et non remplacé.e.s dans les autres classes. Cette pratique génère du brassage et augmente la promiscuité dans les salles de classe en contradiction avec toutes les consignes sanitaires.
La mobilisation d’acteurs et de lieux complémentaires doit être envisagée pour permettre une autre organisation. Et par conséquent, les objectifs et attendus de fin d’année scolaire doivent être revus et adaptés aux conditions d’apprentissage que la situation sanitaire impose. Cela implique y compris de nouvelles décisions concernant les examens.
Les collectivités territoriales doivent prendre leurs responsabilités.
Les collectivités territoriales doivent prendre leurs responsabilités et exécuter les travaux nécessaires à une meilleure aération et ventilation des locaux, salles de classe et espaces de restauration, à l’installation de capteurs de CO2… Depuis un an, peu de choses ont évolué sur ce point, ce qui a pu contribuer à l’aggravation de la situation épidémique à certains endroits. Lorsque les travaux n’ont pas pu être conduits, il est nécessaire d’installer des capteurs de CO2 afin d’avoir un indicateur de qualité de l’air dans les classes et cantines ; il faut aussi installer des purificateurs d’air pour diminuer les risques de contagion.
Fournir aux agents des équipements de protection individuelle de qualité.
Enfin, depuis un an, le Sgen-CFDT revendique des équipements de protection individuelle (EPI) de qualité avec la fourniture de masques chirurgicaux et de masques spécifiques pour certains personnels dont les conditions d’exercice présentent des risques. Le temps a passé, le masque en tissu a été déconseillé et aucun EPI adapté à la situation n’a été fourni aux agents. Force est de constater que les agents se sont financés eux-mêmes leurs EPI. Pragmatique, le Sgen-CFDT revendique donc une prime EPI pour compenser cet état de fait et permettre aux agents de se protéger efficacement.
Déroulement des concours et des examens
Le Sgen-CFDT réitère sa demande que les mesures sanitaires de distanciation, de ventilation et d’aération soient respectées dans les lieux accueillant concours et examens.
Le Sgen-CFDT demandait également une session de rattrapage concernant les BTS, certain.es candidat.es ne parvenant pas à rejoindre la métropole ou étant contaminés ou cas contact. Le ministère vient d’accéder à cette demande mais il refuse pour le moment d’envisager de remplacer des épreuves terminales par la prise en compte du contrôle continu.
REPRISE DU 26 AVRIL : DES ENJEUX DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Modifications du calendrier scolaire
Le Sgen-CFDT rappelle que la modification des dates de vacances scolaires peut mettre en difficulté certains agents au moment de la reprise par rapport à un.e assitant.e maternel.le n’ayant pas décalé ses congés ou un rendez-vous ou un événement important d’ordre privé prévu de longue date qui ne peut être reporté. Cela doit être pris en compte et pouvoir faire l’objet d’une ASA avec maintien du salaire et maintien de l’AGS face à un changement subi et contraint de son temps de travail.
Pour la semaine du 26 avril, les agents dont les enfants sont collégiens et pas autonomes pour diverses raisons, pourront-ils bénéficier d’ASA ou d’un dispositif d’accueil pour leurs enfants ?
Le ministère prévoit que leurs enfants puissent bénéficier de l’accueil organisé pour les enfants de professionnels nécessaires à la gestion de la crise mais ne nous a pas encore donné de réponse sur les ASA.
Contrats
Le ministère s’était engagé à ce qu’aucun contractuel recruté depuis novembre ne soit remercié pendant la période. En Comité technique ministériel (CTMEN), il a été rappelé que la règle était la prolongation des contrats jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le Sgen-CFDT souhaite que le ministère s’assure que cela est bien le cas.
Le Sgen-CFDT demande un collectif budgétaire et un nouveau schéma d’emplois afin d’améliorer le taux d’encadrement.
La transformation d’heures postes en heures supplémentaires est à rebours de ce dont le système éducatif a besoin, et plus encore dans une période où l’accompagnement des élèves doit être renforcé. Le système éducatif manque de personnels de vie scolaire, de PsyEN, de personnels sociaux et de santé. Pour accompagner les élèves dans toutes les dimensions de leur scolarité, de nouvelles orientations sont nécessaires.
DES ENJEUX DE RéMUNERATION
Lors du comité technique ministériel du 7 avril 2021, le directeur général des ressources humaines a indiqué que la prime versée aux agents participant à l’accueil des enfants de professionnels essentiels à la gestion de la crise sanitaire serait revue pour éviter les écueils constatés en 2020. Le montant et les critères d’attribution devraient être revus.
Nous n’avons pas encore de réponse sur ces questions, ni sur la date de versement.
Pour le Sgen-CFDT, tous les agents qui ont été mobilisés et ont travaillé en présentiel pour que cet accueil ait lieu doivent pouvoir percevoir cette prime et accéder aux indemnités de déplacement.
FACE A LA PAUVRETE, DES ENJEUX SOCIAUX QUI NÉCESSITENT DES ÉVOLUTIONS
abonder les budgets d’aide sociale aux élèves
Depuis l’an dernier le Sgen-CFDT demande un abondement des budgets d’aide sociale aux élèves : la perte de revenus est conséquente pour de nombreuses familles ce qui devrait entraîner une augmentation du nombre d’élèves bénéficiaires des bourses. Les fonds sociaux doivent être abondés et les personnels mieux informés sur leur objectif et la manière d’y recourir avec l’appui des assistant.e.s de service social.
Des enjeux numériques
Accès des élèves à l’enseignement à distance
Pour nombre d’enfants qui vivent dans des situations de précarité économique, la participation à l’enseignement à distance reste difficile : logement exigu qui ne permet pas de s’isoler pour travailler et encore moins pour suivre un cours en visio, absence ou insuffisance de connexion internet, absence de matériel informatique adapté et disponible pour chacun des enfants…
Si aux côtés de l’État et des collectivités locales, des associations, des fondations se sont mobilisées pour équiper des enfants, certains d’entre eux restent sans outil numérique disponible adapté. La question de l’accès à internet n’est pas non plus résolue.
Des élèves restent sans outil numérique adapté ou sans accès à Internet.
L’an dernier déjà, le Sgen-CFDT avait proposé que l’État négocie avec les FAI, par exemple des clés 4G. Nous avions par ailleurs proposé de conduire une réflexion sur les modalités d’organisation pour que même fermés à l’enseignement en présentiel, les établissements puissent être des tiers lieux ressources permettant à des élèves, de rencontrer, sur rendez-vous, des adultes en mesure de les accompagner et de les soutenir dans leur travail. S’il y a des périodes où, pour des raisons de santé publique, cela est exclu, il faut envisager à quel moment cela redevient possible et à quelles conditions.
La situation sanitaire a mis en exergue les difficultés auxquelles des élèves sont confrontés à longueur d’année. La question de la fracture numérique doit faire l’objet de discussions et de décisions pérennes.
Fiabilité des outils numériques éducatifs
Le Sgen-CFDT a interrogé le cabinet du ministre sur les mesures prises pour que le fiasco subit par les personnels, les élèves et les familles avec des outils numériques ne permettant pas de réaliser l’enseignement à distance la semaine du 5 avril 2021 ne se reproduise pas.
Le cabinet du ministre reconnaît que la semaine du 5 avril a été problématique et dommageable pour le travail réalisé par les personnels et les élèves. Des travaux sont en cours pour que cela ne se reproduise pas et des vérifications doivent être menées dans le courant de la semaine prochaine.