Nous avons rencontré le DGESCO et le DNE lors d'une multi-latérale le mardi 20 avril 2021. Des annonces et des réponses aux questions posées par les organisations syndicales.
Le directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) et le directeur du numérique pour l’éducation (DNE) nous ont annoncé une amélioration des services numériques suite au fiasco qu’avait été l’enseignement à distance la semaine du 6 au 10 avril 2021. Nous leur avons demandé d’apporter des réponses réelles et pertinentes aux collègues. Il y a des raisons d’espérer que la reprise se déroule sous de meilleures auspices. Mais le Ministère n’a pas la main sur tout. Il serait donc imprudent de croire que tout se déroulera comme nous pouvons le souhaiter à ce sujet.
Reprise numérique : Les annonces
Classes virtuelles : privilégier l’outil du CNED
Lorsque des classes virtuelles sont mises en place, elles doivent passer prioritairement par l’outil du CNED « Ma classe à la maison ». Le Ministère indique que les étapes en amont de l’accès à la classe virtuelle ont été sécurisées et que leur capacité a été augmentée pour permettre d’accueillir simultanément 12 millions d’élèves et d’enseignant·es. Il préconise cependant de créer les comptes d’accès avant le 26 pour éviter la saturation du courrier électronique et reconnaît que l’accès peut être difficile sur le premier créneau de la journée (8h à 9h30) compte tenu de la forte sollicitation des réseaux par les autres secteurs en télétravail.
Et les ENT ?
Les ENT, lorsqu’il en existe, doivent être utilisés prioritairement pour l’accès aux ressources pédagogiques et la communication. Les outils de classe virtuelle, qu’ils proposent dans certains cas, ne sont pas dimensionnées pour accueillir des connexions massives. Nous avons rappelé nos attentes en termes de services destinés au 1er degré. Un appel d’offre national est en cours dans le cadre du plan de relance, avec un pilotage par les régions.
Des fiches pas si pratiques
Des fiches pratiques sont mises à disposition de la communauté éducative pour suggérer des bonnes pratiques. Simples et brèves, elles devaient insister en premier lieu sur le nécessaire équilibre entre travail en autonomie des élèves et travail en classe virtuelle. Nous avons souligné qu’il ne pouvait être question d’imposer aux élèves comme aux collègues de réaliser des classes virtuelles sur la totalité de l’emploi du temps ainsi que le sous-entendait la circulaire du 1er avril 2021. Les fiches que nous avons reçues sont, au final, assez complexes. L’information y est, de notre point de vue, insuffisamment hiérarchisée. Chacun·e pourra en tous cas y trouver matière à réflexion.
Nos attentes
Ainsi que nous l’avions indiqué dans la motion adoptée par le Conseil Fédéral du 9 avril, le crash numérique était si prévisible !
Nous avons insisté sur la nécessité de revoir une communication qui a mis les collègues et les familles dans une situation très désagréable. Il est temps de parler d’enseignement hybride plutôt que d’enseignement à distance. Il est temps aussi de comprendre que les discours de la rue de Grenelle n’ont rien de magique. Notre impréparation doit être assumée au lieu d’être reportée sur la communauté éducative.
Favoriser l’autonomie des collectifs de travail
Nous avons également demandé à ce que les équipes puissent se saisir de toutes les options. Dans chaque lieu d’enseignement il y a besoin de formation, de concertation, d’élaboration de solutions concrètes. Les collègues ont beaucoup appris de manière empirique. Il serait temps de permettre une transition numérique qui nous fasse entrer dans une dimension vraiment nouvelle et efficace. Le numérique n’est pas un substitut au présentiel.
Nous avons aussi rappelé que des solutions de classe virtuelle pouvait être mises en place au niveau des établissements qui utilisent des serveurs sous Samba Edu. Cela fait partie des adaptations locales possibles. Dans le premier degré, la mise à disposition de services numériques est nécessaire. Les formations constellations (français et mathématiques) ne devraient pas empêcher les formations au numérique comme cela a trop souvent été le cas.
Les enjeux ne se limitent pas au numérique
Plus généralement, nous avons rappelé la pétition intersyndicale « pour la reprise du 26 avril, il faut agir rapidement ». Cette pétition toujours d’actualité rassemblait près de 50 000 signatures ainsi que nous l’avons indiqué au DGESCO. Si elle ne porte pas spécifiquement sur le numérique, elle montre les attentes fortes qui sont celles des collègues comme des familles.
Ces enjeux numériques, en particulier dans les situations les plus précaires, ont également été soulignés dans les revendications que nous avons adressées au ministère. Mais il y a beaucoup d’autres points sur lesquels nous attendons des réponses, en particulier sur le plan sanitaire.