Moment crucial de la journée d'un élève, le temps de la pause déjeuner a été bousculé par l'application des mesures contraignantes liées au Protocole sanitaire. Comment les équipes ont-elles relevé le défi ? Tour d'horizon.
Les vacances de la Toussaint à peine terminées, une énième mise à jour du Protocole sanitaire a remis en question le travail jusque là accompli par les équipes. Parmi les remises en question, le temps de la restauration scolaire qui a été fortement impacté.
Restauration scolaire : Le défi de l’adaptation aux contraintes sanitaires
Ce moment particulier de la journée, qui par définition permet de se restaurer et durant lequel l’établissement accueille tous les demi-pensionnaires a dû être repensé.
L’application de la règle de distanciation sociale, le remaniement des emplois du temps, les précautions prises en matière d’hygiène et l’alternance présentiel/distanciel en lycée en sont les principales causes.
Quel que soit le type d’établissement, les équipes ont su anticiper ce temps avec intelligence et soucis du bien-être des élèves.
Ainsi dans la plupart des établissements, l’allongement du temps de restauration a été mis en place, le service a fonctionné de 11 heures jusqu’à 13h30 voire 14 heures non sans conséquence pour les personnels des collectivités territoriales et les équipes de Vie Scolaire.
Dans le cas de petits effectifs de rationnaires, un plan de table a été mis en place pour permettre aux élèves de déjeuner à la même table que avec leurs camarades de classe, avec une place vide de part et d’autre. Ce choix a permis en outre de conserver l’historique des contacts en cas de contamination avérée.
D’autres équipes ont choisi de rajouter un ou deux services supplémentaires pour compenser la réduction d’espace utilisable.
Lorsque cela s’avérait possible, deux sites de restauration sont utilisés en simultané (cas de cités scolaires).
A contrario, les établissements qui ne disposaient pas de locaux suffisants ont dû se résigner à utiliser le gymnase (quand cela était encore possible), des salles d’études ou la cour et son inconfort pour les élèves en période hivernale.
Des effets délétères sur les conditions de travail des personnels
Les conséquences pour les personnels sont multiples : l’allongement du temps de restauration a mobilisé davantage les agents des collectivités territoriales, accroissant leur charge de travail bien souvent au delà du supportable.
Trois heures éprouvantes de service continu de restauration… et l’obligation d’abandonner certaines tâches…
Par ailleurs le bon déroulement de la pause déjeuner a absorbé toutes les forces vives des équipes vie scolaire : les collègues CPE sont mobilisés aux cotés des AED durant les trois heures éprouvantes du service continu de restauration avec pour conséquence l’abandon d’autres tâches effectuées auparavant.
Parmi les tâches accomplies par les AED, l’accueil au bureau vie scolaire a dû être suspendu, les rondes dans les espaces communs (cour et couloirs) ont été annulés faute de personnel. L’encadrement des activité péri éducatives a été impossible à réaliser.
Quant aux CPE, les entretiens d’élèves réalisés durant le midi-deux ont disparu faute de disponibilité. En collège leur mission, dans bien des cas, a été de remplacer de membres absents au restaurant scolaire.
Dans ce contexte de sollicitation exacerbée, l’octroi d’un ou plusieurs AED supplémentaires a été le bienvenu même si ces emplois sont de courte durée (du 18 novembre au 05 février).
Tous ces efforts consentis ont permis aux élèves de déjeuner dans les meilleures conditions possibles. Là encore la connaissance de leur établissement a permis aux équipes de mettre en place les conditions optimales pour le bon déroulement du temps de restauration dans l’intérêt des élèves.
Ces efforts ont fait apparaître la nécessité d’abonder les effectifs de personnel conformes à la hauteur des capacités d’accueil des publics scolaires dans les établissements.
Le 20 janvier 2021, les secrétaires généraux des fédérations Sgen-CFDT, FEP-CFDT et Interco CFDT ont écrit aux ministres Jacqueline Gourault et Jean-Michel Blanquer ainsi qu’à Philippe Laurent, porte-parole de la Coordination des employeurs territoriaux, pour leur demander des moyens en personnel, des équipements de protection (masques et produits de désinfection) et des travaux pour assurer la ventilation des locaux afin de respecter le nécessaire renforcement des protocoles sanitaires.