Dans le cadre du Grenelle de l’Éducation, un premier groupe de travail a abordé la situation spécifique des AESH. Pour 2022, une enveloppe de 40 à 60 millions d'euros est prévue.
Revalorisation des AESH en 2022 : enfin du concret !
Dans le cadre du Grenelle de l’Éducation, un premier groupe de travail abordait la question de l’évolution de la rémunération et des missions des AESH le mardi 16 juin 2021. Ce groupe de travail ministériel a permis aux organisations syndicales représentatives, dont le Sgen-CFDT, d’obtenir des informations :
- tant sur les objectifs chiffrés de la revalorisation des AESH
- que des pistes de réflexion sur le quotidien professionnel des AESH
Le Ministère prévoit une enveloppe dédiée à la revalorisation des AESH entre 40 et 60 millions d’euros en 2022.
Enveloppe de revalorisation de 40 à 60 millions d’euros pour 2022
Une piste de revalorisation des AESH pour l’année 2022 de la part du Ministère de l’Éducation Nationale est d’intervenir directement sur la grille de rémunération. L’autre possibilité évoquée est de mettre en place une prime. Quoiqu’il en soit tous les AESH doivent percevoir une augmentation.
Actuellement, l’indice plancher de rémunération, qui concernerait près de 90% des AESH en CDD mais aussi en CDI dans une moindre mesure, est en lien direct avec le niveau du SMIC. Le levier de revalorisation proposé par le Ministère serait d’augmenter les indices de rémunération des AESH.
Si la totalité de l’enveloppe budgétaire alimentait cette grille, les AESH gagneraient de 27 à 41€ de plus par mois. Il s’agirait là d’une première étape de revalorisation, celle de 2022, en attendant celles des années suivantes.
Puisque les AESH représentent désormais près de 121 000 personnels, pour 75 000 emplois budgétaires, une enveloppe unique de 40-60 millions d’euros n’est évidemment pas suffisante. C’est pourquoi, si cette augmentation des salaires représente une première marche, elle doit absolument être suivie d’autres mesures et actée sur plusieurs années. C’est très clairement la demande affichée par le Sgen-CFDT depuis plusieurs mois.
Le Sgen-CFDT a fortement insisté sur l’obligation de mettre également en paiement ce qui est dû aux personnels AESH :
- Indemnité compensatrice de la CSG
- Frais de déplacement
- Réexamen triennal de la rémunération
- Heures de fractionnement
- Salaire réel en fonction du pourcentage du temps de travail (62% payés 61% par exemple)
- Indemnité d’AESH référent
- … liste complète de nos demandes
Pour le Sgen-CFDT, de nombreux autres leviers pour améliorer les conditions de travail des AESH sont à mettre en œuvre. Les prochains groupes de travail seront l’occasion d’échanger sur les propositions des syndicats, leur faisabilité et l’avis du Ministère.
En attendant, le Sgen-CFDT est intervenu pour demander que les AESH qui ne pourront bénéficier des 15€/mois au titre de la protection complémentaire santé (car étant à la CMU) puissent également bénéficier de ce montant par un versement. Les AESH recrutés par un établissement doivent également avoir accès à tous les droits de l’action sociale ; nous pensons en particulier à l’APEH (Allocation aux Parents d’Enfants Handicapés).
Pas de statut de fonctionnaire pour l’instant mais des pistes de multi-employeurs
Le Sgen-CFDT revendique un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH. Malheureusement, cela n’est pas d’actualité pour le moment. Pour y parvenir, il est nécessaire d’aborder la question de la quotité de travail et de pouvoir permettre aux agent·e·s de travailler à temps plein.
Le Ministère est à l’écoute des propositions des organisations syndicales d’ici le prochain groupe de travail qui aura lieu dans 15 jours. Ce dernier a indiqué les pistes qu’il travaille pour permettre cette augmentation de la quotité de travail :
– développement de la professionnalisation des AESH (formation, certification des compétences…) ;
– extension de la possibilité d’intervention des AESH dans le champ jeunesse et sports notamment au sein des accueils collectifs de mineurs (ACM) : des réflexions et travaux ont été engagés pour leur permettre d’occuper des fonctions d’intervenants qualifiés (animateurs ou directeurs) au sein de ces personnes morales de droit public ou de droit privé (associations ou société commerciale) où ils peuvent intervenir en complément de leur activité principale, pour suivre l’élève ou les élèves qu’ils suivent déjà soit pour suivre d’autres enfants ;
– développement de l’emploi des AESH s’agissant des activités complémentaires (service de restauration par exemple) ou périscolaires mises en place par les collectivités territoriales.
Il y aurait également la possibilité que les AESH puissent candidater sur des missions de coordonnateur de PIAL avec rémunération.
Le Ministère a indiqué qu’il n’y aurait aucun caractère d’obligation de cumuler les emplois (périscolaire, cantine) ; il s’agit d’une proposition ouverte aux AESH. Le fait que le partenaire Jeunesse et Sports soit désormais un interlocuteur intégré à l’Éducation Nationale permettrait un contrat unique sans multi-employeurs. Le Sgen-CFDT regrette très fortement que le Ministère n’offre aucune piste concrète pour l’accès à un statut de fonctionnaire pour les AESH.
Concernant les conditions de travail, le Sgen-CFDT demande un bilan de l’accompagnement mutualisé.