Le Sgen-CFDT a participé au 3ème GNPD de l'année scolaire consacré essentiellement au Pacte et aux réformes du collège et de la voie professionnelle. Nous avons défendu nos valeurs et une vision de l'école respectueuse des usagers et de ses acteurs.
Le Groupe National des personnels de direction (GNPD) s’est réuni au ministère pour la troisième fois cette année scolaire sur les 2 thèmes suivants :
- Revalorisation enseignante : la mise en œuvre du socle et du pacte et le rôle attendu des chefs d’établissement.
- Réformes pédagogiques : collège, évaluations, LP, lycée.
Le Sgen-CFDT a pu rappeler un certain nombre de principes qu’il défend avec constance.
Nous saluons la relance par le ministre du chantier de la mixité sociale et scolaire, mais nous sommes déçus de la faiblesse des annonces qui risque de ne pas permettre de changer la donne sur un sujet de société.
Des réformes à marche forcée qui n’améliorent en rien les conditions de travail
Nous dénonçons un calendrier de mise en place des réformes beaucoup trop contraint pour une mise en place sereine dès la rentrée.
Nous regrettons une communication médiatique qui écrase la pertinence de certains aspects des réformes.
Même si on peut se féliciter du doublement de l’ISOE/ISAE revendiquée par le Sgen-CFDT, nous déplorons le manque d’ambition et de réflexion sur l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble des personnels des établissements et des services déconcentrés.
La mise en œuvre du pacte, à laquelle nous sommes opposés sous cette forme et dans cette temporalité, va dégrader encore nos conditions d’exercice et mettre à mal nos relations professionnelles avec les équipes enseignantes. Il est par exemple hors de question que des personnels de direction soient évalués sur le nombre de pactes mis en place dans un établissement, puisque ceux-ci reposent sur la libre adhésion des personnels.
La « prime pacte », que le Sgen-CFDT ne réclamait pas, ne permettra pas d’atténuer le fort sentiment de découragement des équipes de direction. En effet, nous attendons des mesures plus ambitieuses concernant nos rémunérations qu’une simple prime à la tâche, mais surtout sur l’organisation du travail qui nous empêche de piloter de manière autonome nos EPLE. C’est cela qui nous remonte du terrain. Nous sommes inquiets pour nos collègues qui s’épuisent chaque jour à faire des établissements scolaires des organisations respectueuses de ses acteurs.
Le remplacement de courte durée ne résoudra pas toute la problématique des cours perdus
Il manque des ressources dans certaines disciplines qui ne seront pas compensées par le remplacement de courte durée. Certaines académies sont sous dotées d’un point de vue administratif pour faire face à la pénurie d’enseignants. Et, là encore, ce sont les personnels de direction qui sont face aux demandes légitimes des familles et des élèves pour avoir des enseignants formés et qualifiés.
Concernant les annonces collège
La logique sous-tendue par la nouvelle 6ème ou la future découverte des métiers ne prend pas en compte l’ingénierie pédagogique nécessaire à l’accompagnement des élèves. Dans la temporalité qui nous est imposée, rien ne sera possible sans souplesse et compréhension des réalités de terrain.
Les professeurs des écoles qui souhaiteraient s’investir dans l’accompagnement et le soutien des élèves et/ou dans « devoirs faits » ne pourront le faire qu’en dehors de leur temps de travail. Ce sont les emplois du temps des élèves de 6ème qui risquent d’être alourdis.
De nouvelles évaluations nationales en 4ème vont devoir être faites dès la rentrée 2023. On constate la progression des outils de suivi individuels et collectifs des résultats aux évaluations. Cependant, c’est pour nous une contrainte de les mettre en place dans un délai si proche de la rentrée des élèves.
Concernant les annonces sur la voix professionnelle
À ce jour, le pacte est insécable pour les collègues des lycées professionnels. C’est-à-dire qu’un enseignant prend la totalité du pacte pour réaliser des missions différentes, dont par exemple la présentation aux collégiens de la voie professionnelle. Cela va rendre complexe la gestion pour les équipes de direction des établissements polyvalents qui auront des pactes de différentes natures à proposer.
La question des frais de transport des collégiens vers des établissements professionnels et des entreprises pour favoriser la découverte des métiers n’est pas évoquée. Cela va probablement être un obstacle à la mise en place de cet aspect de la réforme.
Enfin, nous avons alerté le ministre et ses services sur la mise en place du logiciel OPale qui se fait à marche forcée dans les académies et génère une désorganisation importante des conditions de travail des services d’intendance. Au point que dans certaines académies le paiement des bourses aux familles a été retardé.
Le Sgen-CFDT reste à vos côtés pour vous soutenir, vous accompagner et porter une vision de l’école qui permette de retrouver du sens à nos missions.
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