Pour le Sgen-CFDT, conduire une revalorisation pluriannuelle pour tous les personnels de l'Éducation nationale est un enjeu prioritaire pour le système éducatif et donc pour la société dans son ensemble... Il est temps que le chantier de la revalorisation reprenne et avance réellement.
Comité technique ministériel du 25 février 2021
Déclaration liminaire Sgen-CFDT
Nous allons aujourd’hui examiner le texte portant la deuxième mesure de revalorisation démarrant en 2021. Nous n’avons toujours pas de visibilité sur les étapes suivantes de revalorisation et la trajectoire pluriannuelle.
L’enveloppe de 400 millions d’euros en 2021 est certes importante mais pour le Sgen-CFDT, elle ne suffit pas à assurer une revalorisation de l’ensemble des agents du ministère à la hauteur de ce que le ministre annonce depuis plusieurs mois.
Une revalorisation pluriannuelle pour construire des priorités en particulier pour les « oubliés » de 2021…
Nous rappelons à nouveau l’enjeu prioritaire de conduire une revalorisation pluriannuelle pour tous les personnels, pour le système éducatif et donc pour la société dans son ensemble. Cette revalorisation pluriannuelle doit être clairement connue dès à présent afin de pouvoir construire les prochaines priorités tout particulièrement en direction des personnels “oubliés” en 2021 par la revalorisation (AESH par exemple parmi d’autres), de gommer certaines différences de rémunération (écart salarial femmes-hommes, entre le 1er et le 2nd degrés), de ne plus payer au niveau du SMIC des milliers de personnels.
Cela fait maintenant plusieurs années que l’Éducation nationale peine à recruter les personnels qui font vivre l’École, assurent la formation des jeunes générations de la maternelle au lycée. Manque d’enseignants, manque de médecins scolaires, turn-over des personnels administratifs, dans presque tous les emplois, le recours à l’emploi contractuel (parfois en urgence et donc sans que ces nouveaux agents soient accompagnés à leur prise de fonction) est un passage obligé pour que l’École assure la mission que la nation lui confère.
La perte d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale est indissociable du décrochage du pouvoir d’achat…
Depuis plusieurs années, les études ne manquent pas qui soulignent que la perte d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale est indissociable du décrochage du pouvoir d’achat de ces personnels (en majorité des femmes) par rapport à d’autres emplois équivalents en termes de qualification. La dégradation des conditions de travail liée à un investissement insuffisant en proportion du PIB national dans l’éducation et la formation, l’incertitude sur les recrutements à venir, le fonctionnaire bashing ont fait le reste.
Si la situation économique à laquelle notre pays fait face est difficile, il convient de remettre les choses en perspective plutôt que de céder à la tentation de l’austérité et des économies.
Si le budget de l’Éducation nationale est le premier budget de l’État, s’il est en augmentation ces dernières années, nous sommes encore très très loin de rattraper le retard accumulé depuis plus de 20 ans.
Un retard accumulé depuis plus de 20 ans…
En 20 ans, la part des dépenses d’éducation rapportée à la richesse de notre pays a baissé d’un point, de 7,7 % à 6,7,% ce qui représente l’équivalent de 23 milliards d’euros par an Une note de Fipeco montre qu’en en 1995 sur 1000 euros de prélèvements obligatoires, 105 étaient consacrés à l’enseignement, contre seulement 95 en 2019.
Les économistes s’accordent sur le fait que la dette publique actuelle ne doit pas être appréciée exclusivement sur son niveau rapporté au PIB mais surtout sur l’usage qui en sera fait. Si la dépense publique ainsi permise prépare l’avenir, alors elle est utile. Éduquer, former la jeunesse c’est préparer l’avenir et cela suppose des emplois publics pérennes pourvu par des personnels formés, reconnus, stables, cela passe notamment par la masse salariale.
Il est temps que le chantier de la revalorisation reprenne et avance réellement.
Pour aller plus loin :
- Dossier : Égalité professionnelle : passer à la vitesse supérieure
- Plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes : du chemin parcouru… une mise en oeuvre à suivre de près
- Présentation des mesures de revalorisation 2021 : Déclaration du Sgen-CFDT
- Revalorisations : les personnels non enseignants ne veulent pas être la dernière roue du carrosse !
- Professeurs documentalistes : pour une reconnaissance du travail et l’égalité de traitement
- AESH : La revalorisation des salaires est une urgence – Courrier intersyndical
Vœu sur l’oral de titularisation imposé aux stagiaires de la session 2020
Les organisations syndicales réaffirment unanimement leur opposition à l’oral de titularisation imposé aux stagiaires de la session 2020. Le ministre ne veut pas reconnaître le caractère exceptionnel de ces concours et il a donc décidé d’instaurer un entretien professionnel, donnant lieu à un avis supplémentaire pour la titularisation.
La grille d’évaluation, qui accompagne l’entretien professionnel, publiée le 24 décembre va placer le stagiaire dans une situation de stress et de vulnérabilité.
Alors que le contexte sanitaire rend cette année déjà compliquée, cet oral et ses modalités sont une source supplémentaire d’inquiétude, d’incertitude, de pression sur 20 000 stagiaires. Ce sont des lauréats à part entière. Ils n’ont pas besoin d’être fragilisés alors que leurs conditions d’entrée dans le métier sont extrêmement difficiles. Tout au contraire, ils ont besoin du soutien de l’institution. Cet entretien professionnel ne va pas dans ce sens, et les avis nécessaires à la titularisation couvrent déjà l’ensemble des champs.
Force est de constater que cet oral risque d’être une barrière supplémentaire au recrutement. L’urgence est à la création de postes.
Nous demandons au ministre le retrait de cet oral de titularisation.
Vote unanime des organisations syndicales : FSU, UNSA, FO, CFDT, CGT, Snalc