Dans le cadre de l'agenda social, les discussions sur les revalorisations des rémunérations se déclinent par catégorie professionnelle. Pour les personnels administratifs, et les personnels des filières, technique, sociale et de santé, les attentes sont extrêmement loin d'être satisfaites.
Comment ne pas avoir l’impression d’être la « dernière roue du carrosse » ?
Il y a quelques jours, nous faisions le point des pistes de revalorisations envisagées pour les personnels administratifs après les annonces faites par le ministre le 16 novembre et à la veille de deux groupes de travail regroupant l’ensemble des organisations syndicales sur le sujet.
Revalorisations : quelle enveloppe budgétaire ?
Les revalorisations annoncées pour tous les personnels sont constituées d’une enveloppe annuelle pour 2021 et de l’objectif d’une loi de programmation sur plusieurs années à partir de 2022.
Pour 2021, l’enveloppe globale est de 400 millions d’euros. Cette somme est répartie en 3 blocs dont deux concernent exclusivement les personnels d’enseignement et d’éducation. Le troisième bloc est dit « enveloppe catégorielle ». Elle se monte à 45 millions d’euros. Elle se répartit entre diverses catégories de personnels. Il y a notamment deux parts importantes qui seront consacrées aux personnels de direction en EPLE et aux directeurs d’école.
Dès lors, nous sommes dans l’attente d’assurances du ministère sur sa volonté d’apporter de réelles opportunités de revalorisation pour les autres catégories de personnel en 2021. Lors de chacun des groupes de travail, le Sgen-CFDT a réaffirmé que les enveloppes budgétaires doivent être à la hauteur des attentes, et qu’un signe doit être donné dès cette année, même si ce qui est présenté se situe plutôt dans un plan pluriannuel à venir en 2022.
Des personnels sans qui rien n’est possible, et pourtant, bien mal reconnus
A l’issue des groupes de travail, la déception, en matière de montants, est réelle. Elle ne fait que renforcer le sentiment de ne pas être reconnu par l’institution, de passer toujours après. La reconnaissance ne se paie ni de mots ni de vidéos.
En cette année si difficile, le ressenti est d’autant plus fort que chacun, chacune, a participé au maintien du service auprès des élèves, de leurs familles et auprès des autres personnels de l’Éducation Nationale. La prime Covid n’a pas été à la hauteur de la reconnaissance attendue pour l’implication exceptionnelle de bon nombre d’agents. Il y a de la rancœur.
Sans les personnels de la filière administrative et technique : pas de paie. Pas d’organisation des examens et concours. Pas de prise en charge des bourses pour les familles. Pas de gestion des mobilités et des affectations nécessaires pour que les établissements fonctionnent. Pas de gestion des cantines. Pas de gestion budgétaire et comptable. Pas d’outils numériques, de gestion des réseaux, de messagerie électronique, d’outils à distance. Pas d’accompagnement des élèves et de leurs familles, ni des personnels pour leur santé ou un accompagnement social… La liste est longue… C’est pourquoi ces métiers et fonctions doivent être reconnus à leur juste valeur.
Il y a un an avec la réforme des retraites, la faiblesse des montants indemnitaires au sein du ministère de l’Éducation Nationale comme dans l’Enseignement Supérieur, la recherche et l’innovation était mis en avant. Depuis on est au point mort. La pétition qu’avait alors lancé le Sgen-CFDT est malheureusement toujours d’actualité.
Pourtant, le Sgen-CFDT martèle que les agents de ces filières doivent être concernés par les revalorisations envisagées.
Nous ne pouvons pas être considérés comme la dernière roue du carrosse.
Ce qui ressort des deux groupes de travail :
Sur le plan indemnitaire
- l’académie de Normandie et la région académique des Hauts de Franche ont obtenu des moyens supplémentaires en 2020 afin de permettre une convergence des IFSE entre les personnels des différentes académies (Lille et Amiens, Caen et Rouen), ceci en particulier au sein des services déconcentrés. Des alertes ont été posées pendant le Groupe de travail pour que les écarts ne se creusent pas entre les personnes des EPLE et ceux des services.
- Par ailleurs, le ministère envisage également un rapprochement des IFSE entre personnels logés et personnels non logés, sans que toutefois cela soit rendu systématique pour tous.
Requalifications des postes
- Des discussions s’engagent autour de la définition de nouvelles fiches de poste à partir desquelles certains postes pourraient faire l’objet de requalification. Il a notamment été question des postes orientés vers la gestion de la RH de proximité, ou vers des postes de « chargé(e) d’études et d’évaluation ».
- Il est aussi question de cibler des types de postes à requalifier tels que, par exemple, les postes de secrétaires de direction des plus gros établissement, les postes de secrétaires médicales et médicaux …
Mais, pour tout cela, aucune projection financière n’est affichée. Le travail sur la cartographie des postes doit se poursuivre. un bilan du précédent plan de requalification a été demandé.
Revalorisations, ce que revendique le Sgen-CFDT :
Le Sgen-CFDT continue de revendiquer des avancées pour cette année mais alimente des pistes qui devront être entendues aussi pour les années à venir.
La revalorisation des rémunérations, des métiers et des carrières forme un tout. Plusieurs leviers doivent être actionnés simultanément, notamment la revalorisation indemnitaire et la répartition dans les groupes de fonction, la requalification des postes et l’augmentation des volumes de promotion.
- Des requalifications de postes de C en B, comme de B en A. Notre ministère est l’un de ceux qui a, en proportion, le plus d’agents de catégorie C alors que les postes ont évolué et que la majorité des agents de catégorie C n’est plus cantonnée à des tâches d’exécution. Le Sgen-CFDT demande un plan de requalification à la hauteur de celui engagé dans l’Enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (5 000 postes).
- Une augmentation conséquente des montants de l’IFSE pour le rapprocher de celui des agents des autres fonctions publiques d’État. Les montants planchers doivent être revus à la hausse. La distinction personnels logés et non logés doit disparaitre.
- En parallèle, le Sgen-CFDT demande de revoir la répartition dans les groupes IFSE. Trop souvent une sous-qualification du poste est compensée par une indemnité, mais cela n’atteint pas le niveau d’une requalification. Il faut réfléchir aux postes, à leur qualification et à l’indemnitaire associé.
- A travail égal – salaire égal : la situation des personnels contractuels doit aussi être au cœur des discussions. Selon les postes qu’ils occupent leur rémunération doit être adaptée. Nous souhaitons un cadre sur ce sujet pour une déclinaison académique.
- L’augmentation des volumes de promotion par liste d’aptitude (changement de corps) et tableaux d’avancement (changements de grade), en particulier pour les Saenes (passage classe exceptionnelle).
- Les métiers évoluent, les missions évoluent : les fiches de postes types doivent être revues. Chaque agent doit avoir une fiche de poste claire qui précise les niveaux de technicité et de responsabilité de son poste et qui lui permet de se situer.
Plus globalement, nous continuons de demander :
- une amélioration des modalités de reclassement lors de l’entrée dans la fonction publique ou le changement de corps.
- une évolution des grilles indiciaires, en lien avec la fonction publique lorsque cela est nécessaire,
- l’aménagement des fins de carrière.