Le 30 novembre 2022, la Première ministre a adressé une circulaire aux préfets pour préparer d’éventuels délestages, c'est-à-dire des coupures locales d’électricité pendant 2 heures pour éviter une rupture du réseau électrique métropolitain. Quelles conséquences pour les écoles, collèges et lycées ?
Le risque de coupures d’électricité se précise
La crise énergétique et les pics de consommation prévisibles au cœur de l’hiver pourraient amener à des délestages, des coupures d’électricité localisées pendant deux heures. Le but est d’éviter un black out total et imprévisible sur le territoire métropolitain.
Pour éviter ces délestages, le fait de réduire ou décaler la consommation d’électricité est indispensable mais il n’est pas certain que cela suffise. Changer ses pratiques, être privé d’électricité deux heures, rien de cela n’est agréable de prime abord, mais c’est mieux qu’une coupure générale, non anticipée et non maîtrisée.
La solidarité, c’est aussi cela.
La circulaire de la Première ministre aux préfets vise à anticiper l’éventualité de délestages et à en préparer les conséquences.
Encore beaucoup d’inconnues
Pour le Sgen-CFDT, cette circulaire est loin de tout régler pour les écoles, collèges et lycées.
La circulaire prévoit que « les écoles se situant dans un secteur concerné par un délestage le matin n’accueilleront pas les enfants pour l’ensemble de la demi-journée.
Une restauration adaptée à l’heure du déjeuner dans les écoles et établissements délestés demeure un objectif.
Un travail local doit être mené avec les collectivités locales pour adapter les transports scolaires à ces situation ».
Ce sont les écoles, collèges et lycées qui seront concernés par des coupures d’électricité le matin qui seront fermés pour la demi-journée.
Il s’agit non seulement de ne pas travailler sans éclairage et outils informatiques, mais aussi de ne pas travailler sans chauffage et sans systèmes d’alarme en état de fonctionnement.
Reste que l’organisation de la fermeture est à préciser.
L’impératif du dialogue social
C’est pourquoi nous avons interrogé dès le 1er décembre le ministère de l’Éducation nationale. Une réunion aura lieu prochainement qui devrait permettre d’en savoir plus.
Nos questions et nos attentes sont nombreuses.
- Que se passe-t-il si, à la réouverture, par exemple un lundi après-midi si la coupure a eu lieu le lundi matin, il fait trop froid dans les salles de classes pour décemment travailler et faire travailler les élèves ?
- Que se passe-t-il sur le délestage a lieu l’après-midi ?
- Les préfets doivent travailler avec les collectivités locales et les acteurs du transport scolaire pour les réorganiser en fonction des fermetures. Cela risque d’être compliqué compte-tenu des pénuries de conducteurs, et des difficultés de fonctionnement en général des transports publics en ce moment.
- Par ailleurs, l’information sur les lieux de délestage ne sera connu qu’à 17 heures, et même pour les adresses précises concernées qu’à 21h30 la veille, et donc y compris le dimanche pour le lundi.
Il convient donc de déterminer précisément qui informe les écoles, collèges et lycées, de quelle manière, et qui informe les familles.
Pour le Sgen-CFDT, il est hors de question de revenir à des modalités de travail sous pression et sans reconnaissance du type de ce que les directeurs et directrices d’école, les personnels de direction ont vécu pendant la pandémie.
Aussi nous demandons au gouvernement d’ouvrir des discussions sur la reconnaissance et la rémunération pour reconnaître ce qui s’apparente à des sujétions spéciales, astreintes ou permanences pour les personnels de l’Éducation nationale, qui, quel que soit leur métier, auraient à réaliser du travail en plus de leurs missions en lien avec les délestages.
Nous demandons que les discussions portent aussi sur les nécessaires temps de récupération et donc les appuis et moyens humains nécessaires.
Pour le Sgen-CFDT, il faut réunir les comités sociaux d’administration sur ces questions, mais aussi les groupes Blanchet réunissant les représentants des personnels de direction, et les groupes de direction d’école.
Toutes les écoles, et tous les établissements ne seront pas concernés. Il est vraisemblable que ceux qui le seront ne le seront pas plusieurs fois. Pour autant, il faut anticiper, organiser et reconnaître le travail des agents.