Depuis de longs mois, les difficultés dans le déploiement de l'application Op@le n'en finissent pas.
C’est un véritable S.O.S Op@le qui a été lancé par le Sgen-CFDT auprès du secrétariat général du Ministère.
Alerté également par d’autres organisation syndicales, le ministère a mis en place un comité de suivi, engagé des efforts dans les correctifs applicatifs et un assouplissement du calendrier. Mais cela suffira-t-il ?
Le Sgen-CFDT a participé au comité et exige que les réponses soient à la hauteur des difficultés comme des enjeux de service public.
Un niveau très élevé de risques psycho-sociaux avec Op@le.
Le Sgen-CFDT est témoin de grandes souffrances chez les personnels usagers d’Op@le.
La plupart témoigne de leur inquiétude grandissante, de leur détresse parfois, des risques important de « burn-out » pour eux même ou pour leur collègue.
Le Sgen-CFDT a alerté le ministère de cet état de risques psychosociaux accrus lors d’une audience avec le secrétaire général et lors du CSA Ministériel de mai.
D’autre part, il est arrivé que le service n’est parfois plus rendu et quand cela impacte les élèves et leur famille comme cela a été le cas pour les bourses dans des académies, on atteint l’inacceptable.
Le Sgen-CFDT invite les personnels concernés à déposer une fiche RSST.
L’accompagnement au changement demande des moyens supplémentaires, ils ne sont pas là et une fois encore on compte sur la bonne volonté des agents.
Pas plus d’un établissement par an.
Le ministère a indiqué que les correctifs de l’application se poursuivent et qu’un desserrement du calendrier est prévu (vague supplémentaire en septembre 2025).
Mais cela ne sera sans doute pas suffisant et ne répondra aux problèmes d’autant plus si le rythme élevé de passage à Op@le est maintenu.
Pour le Sgen-CFDT, le calendrier doit une nouvelle fois être détendu. Nous souhaitons qu’il n’y ai pas plus d’un établissement rattaché par agence comptable par an à se voir imposer le passage à Op@le.
Les moyens d’un maintien de GFC doivent être donnés pour toute la période nécessaire.
La formation doit être améliorée.
Trop de formation ne se déroulent qu’en distanciel via la plateforme M@gistère. Nous souhaitons qu’un véritable effort soit fait pour proposer des formations en présentiel et en groupe avec d’autres collègues qui évoluent sur les mêmes versions et sont confrontés à des problématiques équivalentes.
Les agents comptable ont à conduire un véritable compagnonnage des adjoints gestionnaires sur plusieurs mois pour aider à la mise en place d’Op@le ; Ce compagnonnage doit être reconnu financièrement avec un cadre précis connu des tous.
Il faut aussi souligner que la place qu’occupe la gestion comptable dans le travail des adjoints gestionnaires n’est pas majoritaire et qu’ils doivent pouvoir aussi effectuer l’ensemble de leurs missions. En ce sens à l’arrivée d’Op@le, l’effort à fournir est mal perçu s’il dégrade le reste du travail. Des renforts ne pourrait-il pas être déployés au moment du passage à Op@le pendant quelques mois ?
Op@le est-il l’outil qu’il faut ?
Et quand bien même, la nouvelle application Op@le donnera-t-elle un jour satisfaction? C’est une question que l’on peut se poser. Les difficultés structurelles de l’outil sont telles que ce qui doit évoluer n’est pas seulement de l’ordre de la correction des bugs mais bien de la refonte de fonctionnalité.
Les promesses ne sont pas tenues.
Lorsqu’on interroge des agents pourtant déjà très impliqués certains déclarent que l’outil dénature leur travail jusqu’à le rendre inintéressant, même si sur certains points des améliorations sont notées. La sécurisation des opérations est aussi interrogée. Op@le met en difficulté des agents comptables, des adjoints gestionnaires. L’attractivité de ces métiers que l’on essaie de promouvoir par ailleurs est remise en cause.
Faut-il continuer le forcing ? Faut-il maintenir Op@le ? C’est une question qu’il est désormais nécessaire de poser.
Ce qui est certain c’est qu’il y a urgence à prendre des mesures à la hauteur des grandes difficultés rencontrées.
D’où vient Op@le ?
Op@ale est l’outil mis en place pour se substituer à l’application GFC en place dans les établissements du second degré pour permettre la prise en charge de la gestion financière et comptable. A-t-on fait les bons choix dans la solution et le type de développement à mettre en place ?
GFC est un outil des années 2000, début des années 2010 qui a fait ses preuves et est apprécié des usagers. Il est développé en interne au Ministère de l’Éducation sous pilotage de la DNE (Direction du Numérique Éducatif).
Ce logiciel est installé de manière autonome dans chacun des EPLE. Cela demande donc des interventions démultipliées lors des livraisons de chaque version applicative. Depuis les années 2010, on s’est dirigé vers des applications centralisées (déployée une seule fois pour tous) et via des interfaces Web donc utilisable via un navigateur.
En 2014, la volonté était donc de refondre GFC pour aller dans ce sens. Deux choix s’offraient alors : demander à l’équipe interne au ministère en charge du développement de GFC de procéder à la refonte applicative, ou passer par un développement externe en s’appuyant sur un logiciel métier déjà existant pour l’adapter sous pilotage ministériel.
A l’époque le ministère a fait le choix de passer par la seconde solution. Toutes les compétences acquises par l’équipe GFC n’ont plus été sollicitées que pour un maintien en condition opérationnelle de GFC. Des informaticiens ont du se repositionner.
D’un autre côté tout a dû être repensé via des équipes qui ont dû monter en compétences fonctionnelles. Les développements ont pris beaucoup de retard puisqu’Op@ale était prévu pour 2018.
On peut bien sûr s’interroger sur les choix faits dans le passé mais nous attendons surtout des solutions pour l’avenir.