C’est un fait acquis, une réalité sociologique, que l’on ne peut plus ignorer : 60 % des bacs professionnels candidatent à des formations en S.T.S. via la plateforme Parcoursup. Mais pour quel résultat ?
Sécuriser les parcours des élèves de Bac Pro qui s’orientent en S.T.S est une nécessité. L’ambition d’avoir 80% d’une tranche d’âge au bac a été largement atteinte grâce aux bacheliers professionnels. Mais la poursuite d’études supérieures ne s’envisage pas de la même façon selon l’origine de son bac.
De Bac Pro au BTS, un bilan contrasté
En 2021, c’est 63,3 % des bacheliers professionnels qui ont accepté une proposition d’inscription en S.T.S. Et c’est sans compter sur un certain nombre de ces bacheliers qui échappent aux statistiques du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, puisque la poursuite d’étude en apprentissage est là aussi en augmentation.
En 2020, ils étaient 65 % à avoir confirmer une offre d’inscription en S.T.S.
Ils représentaient 40 % des effectifs dans ces sections contre 41 % de bac technologique.
La politique de quota ne parvient pourtant pas encore à atteindre les 50 % de places réservées au bac pro dans les S.T.S. Selon le rapport 2020 du comité d’éthique et scientifique de Parcoursup, les quotas de boursiers s’avèrent même plus incitatif pour augmenter l’accès à l’enseignement supérieur.
Les politiques de quotas augmentent le flux d’élèves de bac pro vers les S.T.S. et favorisent la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur pour l’ensemble de ces bacheliers.
Pour le Sgen-CFDT, cela permet une meilleure égalité des chances d’accès aux études supérieures.
Sécuriser les parcours de formation : constat alarmant
Cependant, il convient tout de même d’être prudent et de se garder d’une quelconque euphorie. En effet, pour ces bacs pro, le taux d’abandon à l’issue du 1er semestre représente un tiers des effectifs. Le pourcentage de réussite au B.T.S. (50 %) est très problématique. Aux difficultés scolaires, s’ajoutent aussi les difficultés financières des élèves issus de Bac Pro.
Dans les faits, le système n’est pas prévu pour sécuriser les parcours Post Bac.
En effet, les difficultés rencontrés en L.P. se déportent désormais vers les S.T.S. mais sans que les formations aient été pensées pour s’adapter à ces nouveaux publics. Comme au L.P., les objectifs et les exigences restent inchangés et la marche est haute pour les bacheliers professionnels !
Si les étudiants sont en difficulté c’est souvent aussi la situation des enseignants qui se sentent déroutés et parfois découragés.
Pour le Sgen-CFDT, comme au L.P., il est temps de redonner du sens aux missions des collègues préparant au B.T.S.
L’hétérogénéité des publics nécessite un parcours différencié !
Les titres accolés au diplôme ne font plus sens. En S.T.S., entre celles et ceux qui vont consolider leur bac pro et celles et ceux qui poursuivront vers une école d’ingénieur, combien s’inséreront réellement en tant que technicien supérieur ?
Pour le Sgen-CFDT, l’enjeu de la réussite des élèves dans cette orientation bac pro – BTS nécessite de penser la transition entre les LP et les STS.
En Bac Pro, la Transformation de la voie professionnelle (T.V.P.) prévoit un module de préparation à la poursuite d’étude. La mise en œuvre de ce module est inadaptée et n’associe malheureusement pas professeurs de B.T.S. et de L.P.
De même, trop souvent les professeurs de L.P. n’enseignent pas en S.T.S. alors qu’ils démontrent régulièrement leur capacité à gérer les hétérogénéités.
Pour le Sgen-CFDT, les conditions pour faire réussir les apprenants ne sont pas réunies.
Nous demandons l’ouverture d’ une négociation d’ensemble, afin de sécuriser les parcours de formation au B.T.S. :
- Une coopération accrue entre enseignants du Lycée Professionnel et ceux des Sections de Technicien Supérieur
- La possibilité d’adapter les parcours de formation
- La prise en compte des difficultés sociales et financières des étudiants
La réflexion sur le continuum Bac-3/Bac+3 n’est pas nouvelle au Sgen-CFDT. Pour plus d’informations, lire ce communiqué de presse.