Revue de presse
31 mars
AEF
Journal de crise : l’ESR a basculé en télétravail massif sans y être préparé. Quels sont les points d’alerte ? (semaine 2)
Du côté des organisations syndicales, on commence à s’inquiéter : « Le travail à distance doit rester volontaire. Or dans certains services, on met clairement la pression aux agents, en leur demander de renvoyer des tableaux ou des indicateurs remplis », relate Thierry Fratti, élu Sgen-CFDT au CHSCT ministériel.
30 mars
AEF
Journal de crise dans l’ESR : « L’union sacrée », le temps de gérer les urgences (semaine 1)
Thierry Fratti, élu Sgen-CFDT au CHSCT ministériel, témoigne des difficultés du ministère et en particulier de la DGRH. « Au-delà des problèmes techniques qui font perdre beaucoup de temps au moment de l’organisation des visioconférences, il faut savoir par exemple que 50 à 70 % des personnels du bureau de l’action sociale de la DGRH sont en arrêt maladie », déclare-t-il. « On a donc le sentiment qu’ils sont complètement débordés. » Le MESRI possède sa propre cellule de crise qui se réunit deux fois par semaine, pour identifier les problèmes et débattre des solutions.
Cette première semaine a donc été placée sous le signe de l’organisation. Si quelques établissements ont réussi à tenir un certain nombre d’instances prévues dans leur calendrier initial, beaucoup ont réuni leur CHSCT. « C’est devenu en ces temps de crise sanitaire une instance centrale car elle est dédiée à la santé des personnels et qu’elle est une vraie instance de proximité dans les établissements », note Thierry Fratti, élu Sgen-CFDT au CHSCT ministériel.
Cette question du droit de retrait des personnels chargés du ménage des résidences universitaires a été discuté en CHSCT ministériel le 26 mars, après la remontée d’incidents à Rennes, déclare Thierry Fratti. Un agent aurait été « maltraité » par des résidents qui avaient organisé une « fête » en soirée. « Ce genre de phénomène est a priori isolé mais inacceptable. »
26 mars
ACTU.FR
L’ébauche d’une carte scolaire « catastrophique » dans la Manche
Richard Viaux, secrétaire départemental du Sgen-CFDT, est déçu par son déroulement, ayant eu l’impression de ne pas avoir été entendu.
Son organisation syndicale réclamait une carte scolaire allégée, limitant les fermetures pour ne pas ajouter de tension dans cette période particulièrement anxiogène, des mesures conditionnelles pour les écoles à la limite du seuil de fermeture et un CTSD exceptionnel après le 21 juin afin que les équipes municipales pré ou post-élections n’aient à gérer ce dossier qu’une fois les résultats des urnes connus.
58 fermetures et 22 ouvertures
Résultat des courses : « une carte scolaire catastrophique » selon le Sgen-CFDT, qui parle d’une cinquantaine de fermetures de classe pour une quinzaine d’ouvertures.
NEWS TANK
Revalorisation des carrières dans la recherche : F. Vidal fait de nouvelles annonces aux syndicats
Selon le Sgen-CFDT, il ressort aussi de cette visioconférence avec la ministre de l’Esri que « la revalorisation indemnitaire totale s’élèvera à 644 M€ (soit 92 M€ sur sept ans) et 1,2 Md€ doivent être attribués sur les trois dernières années [2028 à 2030] au titre de la compensation dans le cadre de la loi retraite. L’affectation de cette revalorisation indemnitaire sera discutée avec les organisations syndicales. Dans les options discutées, il est envisagé qu’elle soit plus importante pour les catégories C, par exemple ».
« Nous espérons aussi que la position actuelle – séparation de la revalorisation des salaires (644 M€ sur sept ans) et compensation retraites (1,2 Md€ sur les trois dernières années) – sera maintenue, pour permettre à la fois le rattrapage salarial nécessaire après des années de dégradation pour la profession et la possibilité de maintenir les niveaux de retraite », précise le Sgen-CFDT.
Pour le syndicaliste, il faudrait alors « raccourcir la durée de passage d’un échelon à l’autre, ce qui permettrait à un maximum de collègues d’arriver au sommet des grilles plus rapidement et donc d’avoir plus vite des rémunérations correctes ».
Convergence des ITA vers les ITRF également problématique pour le Sgen
« La convergence avait été promise par le précédent gouvernement, à la demande de la CFDT lors de la mise en place du Rifseep : on ne peut donc pas aujourd’hui nous le présenter comme une revalorisation. La revalorisation doit se faire après cette convergence qui avait déjà été prévue.
On avait obtenu à l’époque, une première enveloppe de 14 M€ qui permettait de rapprocher les ITA des ITRF et dès 2017, ce gouvernement avait promis que cette convergence allait continuer : pour nous cela ne fait pas partie de la revalorisation qui doit se mettre en place maintenant », précise Franck Loureiro.
Quant à l’alignement prévu du régime indemnitaire des chargés de recherche sur celui des maîtres de conférences, il ne le juge pas non plus suffisant, car ces derniers sont « sous-rémunérés ».
Selon le Sgen-CFDT, « les montants annoncés correspondent bien à du cumulatif. Il est bien sûr extrêmement important qu’il y ait une telle augmentation des sommes consacrées à la recherche : 25 Md€ sur dix ans, 5 Md€ par an à partir de 2030, soit un budget recherche augmenté de 33 %. L’objectif de 1 % du PIB pour l’investissement public serait alors atteint (0,7 % actuellement). Pour mémoire, l’augmentation du budget recherche sur la période 2012-2017 s’était élevée simplement à 50 M€ ».
Le syndicat dit en revanche « regrette[r] qu’il faille attendre trois ans pour avoir 1,2 Md€ de plus par an (le syndicat réclamait 1,5 Md€ de plus par an). Si les 5 Md€ de plus par an dans dix ans constitue un engagement fort, réaliser une première étape plus conséquente aurait permis de rassurer la communauté scientifique ».
Concernant le milliard d’euros qui sera dédié à la « santé globale » sur les 5 Md€ annoncés, la ministre a précisé aux syndicats qu’il sera consacré à la recherche en santé, mais aussi en sciences du vivant, et sans fléchage disciplinaire. « Tous les travaux relatifs à ces domaines pouvant bénéficier de ces financements, y compris les sciences humaines », indique le Sgen-CFDT.
AEF
La LPPR prévoit 644 M€ pour la revalorisation indemnitaire et 1,2 Md€ pour compenser la réforme des retraites (Sgen-CFDT)
« Si les 5 Md€ de plus pour la recherche publique constituent un engagement fort, réaliser une première étape plus conséquente aurait permis de rassurer la communauté scientifique », souligne le Sgen-CFDT, au sujet des annonces sur la LPPR. Il déplore « qu’il faille attendre 3 ans pour avoir 1,2 Md€ de plus » (il réclamait « 1,5 Md€ par an »). À la suite d’une visioconférence avec Frédérique Vidal, le 25 mars 2020, le Sgen précise que « la revalorisation indemnitaire totale s’élèvera à 644 M€ et que 1,2 Md€ seront attribués sur les 3 dernières années » pour compenser la réforme des retraites.
« Nous espérons aussi que la position actuelle – séparation de la revalorisation des salaires (644 M€ sur 7 ans) et compensation retraites (1,2 Md€ sur les 3 dernières années) – sera maintenue, pour permettre à la fois le rattrapage salarial nécessaire après des années de dégradation pour la profession et la possibilité de maintenir les niveaux de retraite », souligne le Sgen-CFDT. Si la revalorisation indemnitaire doit encore être discutée avec les syndicats, « il est envisagé qu’elle soit plus importante pour les catégories C, par exemple », précise le Sgen-CFDT.
LES ECHOS
Coronavirus : la continuité pédagogique des enseignants au coeur des débats
« Euh… comment dire ? Les enseignants et tous les personnels de l’Education nationale travaillent depuis leur domicile, pour certains dans les établissements ou services, a tweeté la secrétaire générale du Sgen-CFDT, Catherine Nave-Bekhti. C’est souvent plus de travail que d’habitude, avec un matériel qui n’est pas fourni par l’employeur. »
24 mars
AEF
Le recrutement des enseignants-chercheurs à distance envisagé par le MESRI pose de nombreuses questions
« Si les recrutements des chercheurs peuvent être décalés dans le temps, ceux des enseignants-chercheurs sont un peu plus contraints, car nous aurions du mal à imaginer qu’ils ne soient pas recrutés avant la rentrée de septembre, pour être intégrés aux services et faire face aux étudiants », explique Stéphane Leymarie, secrétaire fédéral du Sgen-CFDT.
Stéphane Leymarie pointe les problèmes suivants :
_ La nécessité de dissocier la question des promotions des ITRF (art. 5), qui n’a rien d’urgent, et celle des recrutements, avec d’un côté celle des chercheurs (art. 3), de l’autre celle des enseignants-chercheurs (art. 4). « Le calendrier nous semble plus facile à desserrer pour les chercheurs que pour les EC. »
_Le fait que ce projet de décret parle de « 2020 » : « Nous aimerions que ces dispositions ne soient valables que le temps du confinement. »
_Le fait de n’avoir pu prendre connaissance que du projet de décret et non celui de l’arrêté qui devra l’accompagner pour décrire les modalités techniques.
_Le MESRI doit tenir cette semaine des réunions bilatérales avec les syndicats, mais aussi la CPU ou la CP-CNU. « Mais on sent qu’ils veulent aller très vite. Un nouveau CTMESRI pourrait être convoqué la semaine prochaine », estime Stéphane Leymarie.
Le débat commence à agiter les listes de discussions des universitaires : faut-il maintenir les concours de recrutement des maîtres de conférences et professeurs, quitte à les faire à distance, ou les reporter à la période post-confinement, au risque de ne pas avoir suffisamment d’enseignants devant les étudiants dès la rentrée ? Alors que le MESRI avait prévu de soumettre au CTMESRI du 24 mars un décret autorisant – entre autres – les recrutements 100 % en visio, les syndicats ont demandé – et obtenu – davantage de temps pour trouver la meilleure solution.
Le Sgen-CFDT demande donc que la phase 2 soit repoussée à la phase post-confinement afin qu’elle puisse se tenir « dans les conditions habituelles ». « Cela va bien évidemment dépendre de la durée du confinement, mais nous pourrions peut-être étendre le calendrier jusqu’à mi-juillet. »
Secret des votes. Stéphane Leymarie ajoute que des questions se posent en matière de « continuité des auditions et de secret des votes ».
NEWS TANK
Crise du Covid-19 : « La continuité pédagogique n’est pas la priorité » (Franck Loureiro, Sgen-CFDT)
« Franchement, la continuité pédagogique n’est pas la priorité. La priorité, c’est la gestion de la crise sanitaire, et ensuite on s’organisera. Si actuellement, on ne peut pas faire cours à distance, ce n’est pas grave. Il faut juste ne pas laisser les étudiants décrocher complètement », déclare Franck Loureiro, dans le cadre d’une interview accordée à News Tank, le 24/03/2020.
Le secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT liste plusieurs enjeux qui remontent du terrain :
• l’inquiétude des équipes pédagogiques pour savoir comment continuer à faire leurs cours ;
• le report du paiement des vacataires, évoqué par certaines universités, est « inacceptable ». « Toutes les heures programmées pour les vacataires doivent être rémunérées » ;
• le non-renouvellement de CDD dans certains établissements ;
• le manque de matériel de protection pour les agents des bibliothèques universitaires ;
• les difficultés de connexion à certains services de communication à distance tels Renavisio et Rendez-Vous, proposés par Renater ;
• ou bien encore le problème de l’alimentation et des soins aux animaux de laboratoire.
« Le président de la République a clairement indiqué que ce n’est pas aux salariés et aux agents de payer le prix de la crise du Covid : il faut aussi garantir la continuité des rémunérations ! Si le gouvernement s’imagine que les gens ne travaillent pas et qu’il va pouvoir profiter de cette crise pour supprimer des congés, des primes, etc., ce serait scandaleux. Ce n’est vraiment pas le moment de jouer à ça », ajoute Franck Loureiro.
Droit de retrait invoqué par certains syndicats, question des stages étudiants, projet de décret autorisant la visioconférence pour recruter les chercheurs et enseignants-chercheurs… : autant de sujets également abordés avec le secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT dans cette interview.
23 mars
LA CROIX
Le Covid-19 met à rude épreuve les relations entre les enseignants et Jean-Michel Blanquer
Certains collègues avaient décidé d’appeler les familles des élèves dont ils n’avaient pas de nouvelles via l’environnement numérique de travail », indique de son côté Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT. « Mais cela n’a pas grand intérêt d’imposer d’en haut, de façon systématique, une telle disposition, alors que pour la plupart les élèves et leurs parents sont déjà en contact par e-mail avec les enseignants. On verse dans une logique de contrôle et d’absence de confiance dans la capacité des personnels à évaluer ce qui est le mieux pour leurs élèves. »
Ce sujet de discorde intervient une semaine après ce que Catherine Nave-Bekhti appelle des « injonctions contradictoires » qui ont irrité les enseignants et leurs syndicats. En cause, dans la foulée de l’annonce de la fermeture des classes, de premières déclarations de Jean-Michel Blanquer laissant entendre qu’une partie des enseignants devrait tout de même se rendre dans les établissements. « Certains ont reçu le lundi à 7 heures un SMS leur indiquant de ne pas tenir compte de l’e-mail reçu deux jours avant et de rester finalement chez eux », glisse la secrétaire générale du Sgen-CFDT.
« Les enseignants, qui s’engagent vraiment en faveur d’une continuité pédagogique, ne comprendraient pas qu’on leur demande de renoncer à une partie de leurs vacances », fait observer Catherine Nave-Bekhti. « On ne peut pas, à distance, obtenir un troisième trimestre normal. Mieux vaut préparer l’après, adapter le début de l’année prochaine pour tenir compte des notions et compétences non acquises, plutôt que de mettre la pression sur les professeurs et les familles, comme si rien ne se passait dans le pays. Après le confinement, rattraper le temps perdu, cela signifiera aller voir ses proches, ceux pour qui on s’est inquiétés. La priorité de chacun ne sera sans doute pas à la productivité, au travail scolaire. Il faudra avant tout prendre soin les uns des autres ».
NEWS TANK
5 Md€ de plus pour la recherche sur dix ans : le Sgen-CFDT demande des clarifications
Mais pour l’heure. Il est donc difficile de se prononcer : il nous faut des clarifications », déclare Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT, à News Tank, le 20/03/2020, après l’annonce d’Emmanuel Macron « d’augmenter de 5 Md€ notre effort de recherche » sur dix ans, le 19/03.
Il précise que la ministre de l’Esri « devrait organiser dans le courant de la semaine [du 23/03] une visioconférence » et rappelle que le Sgen-CFDT demandait 1,5 Md€ supplémentaires par an dès 2021 sur sept ans, « l’objectif étant d’atteindre 1 % du PIB alloué à la recherche publique, objectif qui devait être atteint en 2010. Cependant, l’effort annoncé est important puisque dès 2023, le budget de la recherche devrait augmenter de 1,2 Md€ pour atteindre donc cinq milliards supplémentaires chaque année à partir de 2030. Les montants sont donc importants ».
Le secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT « regrette cependant la durée de dix ans qui en terme budgétaire est difficile à garantir, ne serait-ce parce qu’il y aura plusieurs alternances politiques possibles. Nous aurions préféré que l’effort soit plus important les trois premières années pour envoyer un signal fort à la communauté scientifique ».
22 mars
LE MONDE
Accueillir des enfants de soignants à l’école, « c’est une démarche de solidarité naturelle »
« Trouvera-t-on le vivier d’enseignants volontaires ? », questionne-t-on au SGEN-CFDT
« Aide aux devoirs, activités sur ordinateur… Les collègues essaient de privilégier des activités par petits groupes, observe Catherine Nave-Bekhti, du SGEN-CFDT. Se mettre plus de pression n’aurait guère de sens : ils ont devant eux un marathon à tenir. »
19 mars
LIBERATION
Macron promet 5 milliards d’euros sur dix ans pour la recherche
«C’est très décevant», réagit Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT. L’annonce du président de la République, par un tweet, d’augmenter de 5 milliards d’euros d’ici à 2030 le budget de la France attribué à la recherche ne l’enthousiasme pas beaucoup. «Ce n’est pas satisfaisant, poursuit-il. Je ne comprends pas, vu la situation que nous vivons, qu’on n’investisse pas plus pour la recherche. Nous avions chiffré les besoins du secteur à 10,5 milliards d’euros supplémentaires sur sept ans.»
13 mars
LE MONDE
Coronavirus : de la maternelle à l’université, fermeture générale « pendant au moins quinze jours »
« Il faut envisager dès maintenant un plan B, quand bien même on ne le déclenchera pas, estime Franck Loureiro, représentant du SGEN-CFDT, l’un des principaux syndicats de l’enseignement supérieur, qui ne s’alarme pas de l’enseignement à distance, dès lors qu’il ne dure pas trop longtemps. Les grandes écoles, dont les concours d’entrée sont prévus dans les mois qui viennent, réfléchissent également à la question de l’organisation
10 mars
AEF
Le Cneser vote contre les statuts de l’établissement expérimental « université Clermont-Auvergne »
Sur Twitter, Stéphane Leymarie, élu du Sgen-CFDT au Cneser, écrit que « la lecture des statuts révèle bien des curiosités qui vont plutôt dans le sens d’une hypercentralisation de la gouvernance. Sous un air faussement collégial (multiplication de strates), tout reposera sur le directoire ».
9 mars
AEF
L’éducation prioritaire (déjà) attaquée dans les Bouches du Rhône
« Pour dénoncer ces choix injustes nos organisations appellent à une journée de grève et de mobilisations le mardi 10 mars », annonce l’intersyndicale.
5 mars
20 minutes
Loi sur la recherche : Les chercheurs dans la rue ce jeudi pour exprimer leur inquiétude
« Le ministère n’a fourni aucun projet précis aux organisations syndicales », regrette le Sgen-CFDT
« A l’Inserm, certains laboratoires tournent avec 60/70 % de CDD », ajoute Franck Loureiro, du Sgen-CFDT
EUROPE 1
Intervention de Franck Loureiro
« C’est un appel au secours de la recherche », insiste au micro d’Europe 1 Franck Loureiro, secrétaire général adjoint SGEN-CFDT chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. De nombreux chercheurs et enseignants d’université vont déserter labos et amphis pour demander davantage de financements, alors que doit être annoncée dans le courant du mois ou début avril la loi de programmation pluriannuelle de la recherche.
« Depuis un peu plus de dix ans, la recherche manque de financements », alerte Franck Loureiro. « On est au fond de la piscine et si on ne donne pas le coup de pied au fond de la piscine pour remonter, on va se noyer. Ce fameux coup de pied peut se symboliser par cette loi », insiste le représentant syndical, qui « attend beaucoup » de ce texte, mais reste sceptique : « Depuis quelques mois, on attend des annonces sur le montant global qui sera donné pour réinvestir dans la recherche, et ces annonces n’arrivent pas. On se demande si cette loi va être programmée ou pas. »
Plus globalement, Franck Loureiro et les chercheurs en grève dénoncent la direction empruntée par le monde de la recherche. « Depuis de nombreuses années, le modèle développé est un modèle de compétition entre les équipes sous forme d’appels à projets. Or, la recherche a d’abord besoin de visibilité dans le temps, et ça nécessite des financements récurrents chaque année », souligne Franck Loureiro. Elle a aussi besoin de stabilité avec des emplois pérennes or on a développé de l’emploi précaire, sous forme de CDD. Il y a des laboratoires de l’Inserm qui fonctionnent avec 70% de personnels en CDD ; ce n’est plus possible. »
Mais outre la nature du contrat de travail, c’est la rémunération des chercheurs qui pose problème, selon le numéro 2 de la CFDT-Recherche. Et en particulier celle des moins expérimentés : « Un jeune chercheur en sciences sociales est environ à 1,3 ou 1,4 smic, autour de 1.600 ou 1.800 euros, sachant qu’il doit avoir une thèse et des contrats post-doctoraux », détaille Franck Loureiro.
« L’entrée dans les métiers titulaires de la recherche ne se fait pas avant 34 ans », poursuit le syndicaliste. « Quand vous commencez à 34 ans à 1.600 ou 1.800 euros, vous avez plutôt envie d’aller dans un autre pays qui offre des conditions de rémunération supérieure. » D’après lui, « un des enjeux de cette loi de programmation est de revaloriser les rémunérations et les carrières des jeunes chercheurs » pour éviter une véritable fuite des cerveaux : « On a payé leur formation et ils partent à l’étranger enrichir d’autres équipes, ça pose problème à la recherche française », conclut-il.
OUEST FRANCE avec l’AFP
Appel à « l’arrêt de l’université et de la recherche » jeudi
Le ministère n’a fourni aucun projet précis aux organisations syndicales
, regrette le Sgen-CFDT dans un communiqué. Les bribes de textes qui circulent s’ajoutent aux déclarations malheureuses et créent un climat délétère où prospèrent rumeurs fantasques mais aussi inquiétudes légitimes
, note le premier syndicat dans l’enseignement supérieur et la recherche, tous personnels confondus.
1er mars
OUEST-FRANCE
En huit ans, Saint-Lô sera passée de 7 à 5 écoles
Selon le Sgen-CFDT, « il faudrait se poser des questions si Les Palliers ou Ferry venaient à passer sous le seuil des 100 élèves ».