Revue de presse
27 avril
AEF
Les principaux syndicats enseignants vent debout contre les notes de service sur la pédagogie
Le Sgen-CFDT s’insurge contre cette « insulte » au « professionnalisme » des PE. Ces « circulaires injonctives » ne permettront pas pour le syndicat de réduire les écarts de performances des élèves français dans les études internationales ni de redonner confiance en l’école. L’interprétation du ministère du rapport du Cneso ou du rapport Villani-Torossian « est une déclinaison réductrice des programmes par cycle et du socle commun » qui « ne tient pas compte des situations particulières rencontrées dans chaque classe ».
« Les pratiques pédagogiques proposées ne tiennent pas compte de l’école inclusive ni de la diversité des situations individuelles accueillies dans les classes et montrent l’incohérence ministérielle totale », souligne le Sgen.
26 avril
OUEST FRANCE
École. Circulaires Blanquer : « Je ne vois pas où est la révolution », réagissent des enseignants
Adrien : « C’est violent et vexatoire pour les enseignants »
Adrien Ettwiller, prof des écoles depuis 20 ans. Il est responsable syndical SGEN-CFDT.
« C’est désespérant. Nous sommes effarés par ces circulaires extrêmement injonctives, qui veulent organiser chaque jour, dans chaque école, un même modèle qui ne tient pas compte de la complexité du terrain. C’est aussi violent pour les enseignants, qui ne sont pas remerciés pour leur investissement. Le texte est descendant, rigide, simpliste. C’est vraiment une occasion manquée de construire une politique éducative concertée. Quand il est écrit qu’il faut circuler entre les rangs, faire une dictée quotidienne, du calcul mental, utiliser tel type de cahier… C’est daté, rétrograde et d’un simplisme déconcertant. Circuler en classe ? En tant que prof des écoles, je ne suis jamais assis ! »
« Le ministre fait comme si les enseignants ne se posaient pas de questions sur leurs pratiques pédagogiques. Cette méthode est très vexatoire et blessante vis-à-vis des professeurs, qui se creusent le ciboulot, je vous assure, pour proposer des cours riches et adaptés à leurs élèves. On ne demande pas la même chose à chacun, car l’élève progresse par paliers. Évidemment qu’il faut faire des exercices réguliers, quotidiens, mais ces instructions ministérielles, on se prive des travaux éducatifs et scientifiques, comme le rapport Villani sur les maths qui préconisait la manipulation, le jeu pour faire apprendre ces notions abstraites. C’est paradoxal ! »
« En fait, Jean-Michel Blanquer s’adresse d’abord aux parents et au grand public, en leur faisant croire qu’il y a une classe, un maître, une méthode – la sienne –, sans tenir compte des inégalités sociales et en balayant tout le travail de la communauté éducative. La liberté pédagogique est fondamentale : elle ne signifie pas que l’enseignant fait ce qu’il veut comme ça l’enchante, non ! Le prof respecte les programmes, mais cette liberté lui permet d’utiliser les outils pédagogiques adaptés au bon moment et de s’adapter à ses élèves.
« D’ailleurs, le ministre communique dans un quotidien avant même d’en informer les enseignants. Cela montre la confiance qu’il place en eux. Est-ce que la ministre de la Santé vient expliquer au médecin comment soigner ses patients ? »
LES ECHOS
Blanquer détaille ses nouvelles méthodes pour « lire, écrire, compter »
le Sgen-CFDT, une « remise en cause du professionnalisme » des enseignants. « La liberté pédagogique n’est pas l’anarchisme », affirme Jean-Michel Blanquer. La liberté pédagogique est un moyen, mais la finalité est la réussite de tous les élèves. »
LE PARISIEN
La leçon de Jean-Michel Blanquer agace les profs
Un avis qu’aucun autre syndicat de la profession ne partage. « Ces circulaires réduisent les enseignants à un rôle d’exécutants des directives ministérielles. Elles nient aussi le rôle et l’expertise des corps d’inspection, des conseillers pédagogiques et des formateurs académiques », déplore Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.
25 avril
l’ETUDIANT
Parcoursup : de nouvelles places promises dans les filières technologiques ou en tension
Le Sgen-CFDT insiste sur la nécessité d’augmenter l’enveloppe indemnitaire de 8 millions d’euros déjà dégagée, afin de reconnaître l’engagement pédagogique des enseignants-chercheurs. Mais également sur l’importance de créer des postes sur les dispositifs d’accompagnement déployés dans le cadre des « oui, si ».
24 avril
TOUTEDUC
Réforme du lycee : les positions des syndicats enseignants
Le SGEN-CFDT qualifie d’ « amère déception » le projet pour les lycées, il « ne construit pas le premier étage du continuum bac -3 / bac+3 » non plus qu’un lycée modulaire. Le test de positionnement prévu en début de 2de ne constitue pas « une période d’accueil », mais une occasion de stress alors que les élèves ont été évalués en fin de 3ème. « Les enseignements d’exploration sont supprimés sans qu’on ait cherché à les faire évoluer » et sans qu’ils soient remplacés « par rien d’équivalent ». « Les enseignants de seconde se retrouveront dans la même injonction paradoxale qu’aujourd’hui, d’avoir à assurer un enseignement qui doit être à la fois commun mais triant ». De même que « les TPE sont supprimés pour être remplacés par un grand oral de plus en plus évanescent, sans horaire dédié ni obligation d’être travaillé sur un temps long ». Au total, « la nouvelle organisation du lycée est bien structurée en fonction d’une vision traditionaliste du métier enseignant (…) et la pression de la note induite par le nouveau bac ». De plus, « le démantèlement annoncé du réseau ONISEP met en péril l’existence de sa base de données IDEO pourtant reconnue pour sa qualité, et la fermeture annoncée des CIO prive les usagers d’un réseau de proximité pourtant précieux ».
MARIANNE
Fin des CIO : après la sélection à l’université, le gouvernement s’attaque à l’orientation au lycée
Conséquence directe : les 478 CIO de France devraient disparaître d’ici à 2019. “On nous dit qu’il n’est écrit nulle part que les CIO vont fermer, nous explique Danielle Podmilsak, directrice du CIO de Strasbourg, affiliée au syndicat SGEN-CFDT. Mais si tout notre personnel est transféré ailleurs, on ne voit pas bien à quoi on va servir…”.
Le SGEN-CFDT surenchérit : “En créant ainsi un vide de service public, [le gouvernement] prend le risque que des officines privées, déjà bien implantées dans certains territoires, prennent le relais. Les élèves et les familles qui bénéficient d’un service public gratuit de proximité devront prochainement payer pour un service dégradé”.
“Ce qui risque de poser problème, c’est le manque d’objectivité des régions, résume Danielle Podmilsak. Elles donneront sans doute la priorité aux secteurs en tension, et tenteront d’y orienter les élèves”. Une manière pour le gouvernement de commencer à réguler les flux d’étudiants bien en amont de l’entrée à l’université.