Le 19 septembre, pour la première fois depuis 40 ans, l'Organisation des Nations Unies va prendre une résolution pour pousser les Etats à investir massivement dans l'Education. L'internationale de l'Education entend peser. David Edwards son président signe une tribune en ce sens.
Entre une pandémie qui risque de perdurer, des guerres, des états qui ferment des écoles notamment pour les filles, l’Éducation est mise à mal un peu partout dans le monde.
Pour d’autres États, le système éducatif est plus vécu comme un coût qu’un investissement sur l’avenir. C’est pour contrer cette idée que les Nations Unies ont organisé un sommet sur la transformation de l’Éducation le 19 septembre à New York.
Partant du principe que la société a changé, il convient pour de nombreux pays d’adapter les systèmes éducatifs aux nouveaux enjeux de la société moderne. Pour David Edwards, Président de l’Internationale de l’Education à laquelle appartient le Sgen-CFDT, cette adaptation ne peut se faire sans un engagement total vis-à-vis de la profession enseignante et de l’ensemble des personnels de l’éducation.
Cela doit passer par des investissements, des mesures de soutien et davantage de respect.
Un manque d’attractivité, conséquence de choix des gouvernements
La crise d’attractivité des métiers de l’enseignement est internationale.
Ainsi, en cette rentrée scolaire, la France n’échappe pas à cela et voit augmenter le recrutement de contractuels mais aussi le nombre de démissions ou de demande de rupture conventionnelle, un phénomène qui touche de très systèmes éducatifs. Face à une population enseignante surmenée, sous payée, dévalorisée, de nombreux gouvernements ont manqué d’anticipation, ne voyant pas ou ne voulant pas voir les difficultés que cela engendrerait.
Il faut donc pour David Edwards restaurer cette confiance et investir massivement dans l’éducation notamment pour améliorer significativement les rémunérations enseignantes.
Les pays, dont la France doivent ainsi s’engager à respecter les objectifs internationaux de financement de l’Éducation édictés à l’horizon 2030. Il s’agit ainsi d’allouer 6 % du PIB et 20 % du budget de l’Etat à l’enseignement public.
Pour le Sgen-CFDT, cela doit aussi passer par une attention particulière à avoir sur les conditions d’exercice du métier. Ces mesures sont nécessaires pour restaurer la confiance des personnels.
Répondre aux enjeux de demain
Pour autant, l’École doit se transformer pour répondre aux nouveaux enjeux de la société. le métier enseignant doit lui aussi se transformer pour répondre à ces attentes.
Un professionnel doit pouvoir également bénéficier de formations pour adapter ses pratiques aux nouvelles réalités. Par exemple, face à la crise climatique et environnementale, l’École doit jouer pleinement son rôle en sensibilisant les nouvelles générations et en les formant aux gestes éco-citoyens. Pour l’Internationale de l’Éducation, investir massivement dans l’Éducation, la formation, l’accompagnement de la profession enseignante doit permettre de construire un avenir plus juste, inclusif, démocratique et durable.
Un sommet pour passer des paroles aux actes
Vouloir transformer l’Éducation ne peut se faire sans associer les personnels, sans qu’ils/elles puissent participer aux différentes concertations sur le métier.
Les syndicats dont le Sgen-CFDT dans le monde entier sont prêts à travailler en ce sens et à faire valoir leur expertise en la matière. Encore faut-il que les conditions d’un dialogue social de qualité soient instaurées.
Le Sommet des Nations Unies entend poser la bases pour que chaque État se saisisse de cela. Pour l’Internationale de l’Education, la profession est prête mais c’est avant tout aux gouvernements d’agir.
Ils se doivent de réunir les conditions d’une co-construction de l’Ecole de demain et du métier d’enseignant. Espérons donc que les engagements pris le 19 septembre à New York se traduisent en actes au sein des différents pays et notamment en France.
La tribune du Président de l’Internationale
de l’Education, David Edwards :