En mai, le Sgen-CFDT a participé à la commission Restauration du réseau des œuvres universitaires issue du CA du CNOUS. l'ordre du jour, la loi Agec qui prévoit la fin des matériels à usage unique dans le domaine de la restauration au regard des enjeux de la transition écologique.
Pour le Sgen-CFDT, les employeurs doivent anticiper les transitions, former et accompagner les agent.e.s au changement vers la transition écologique.
C’est la démarche que semble adopter le CNOUS.
Néanmoins le Sgen-CFDT demande que les transformations des processus de travail fassent l’objet de discussions locales avec les agent.e.s concerné.e.s afin qu’ils et elles apportent leur expertise professionnelle et qu’ils et elles développent des compétences nouvelles.
Compte-rendu de la commission
La fin des matériels à usage unique va engendrer des évolutions de fonctionnement des structures de restauration et va impacter l’organisation du travail et les coûts en matière d’investissement.
Au vu de la complexité des changements qui se profilent, le CNOUS veut analyser et expertiser l’ensemble des incidences avec la mise en place d’expérimentations pour en tirer les conséquences et faire émerger de nouvelles organisations du travail.
Pour le Sgen-CFDT, il importe que les agent.e.s soient parties prenantes dans les évolutions qui s’imposent. Leur expertise professionnelle doit être prise en compte pour effectuer les changements et développer de nouvelles compétences.
L’activité la plus impactée pour les CROUS dans le cadre de la loi AGEC reste toute la partie diversifiée restauration rapide dans les structures type cafétéria.
Pour rappel :
Au 1er janvier 2023, interdiction de tout ce qui est à usage unique dans les structures de restauration rapide pour les consommations sur place.
Au 1er janvier 2025, interdiction de tout ce qui est à usage unique dans les structures de restauration rapide pour les consommations sur place et à emporter.
Alors quels autres matériaux sont susceptibles de se substituer à ceux des matériels à usage unique utilisés aujourd’hui dans les CROUS ? Il s’agit du papier, du carton et principalement du plastique.
Pour le réseau des œuvres, le véritable défi c’est de pouvoir proposer les mêmes prestations aux étudiants dans le cadre de ses 450 points de restauration diversifiée représentant 45 % de son activité globale.
De nouveaux matériaux existent. Ce sont des matériaux à base de végétaux qui sont biodégradables, légers, qui passent au micro-onde pour réchauffer les plats et qui présentent tous les avantages du plastique à proscrire.
Cependant, se pose le problème du stockage, du lavage et du coût de cette nouvelle vaisselle à entretenir par les CROUS et à mettre à la disposition des étudiants.
L’achat de kits de substitution est envisageable en matériau biodégradable présentant les mêmes caractéristiques que le verre. Ces kits ont un coût et un besoin d’investissement en matériel de plonge.
Les CROUS auront-ils les moyens d’internaliser cette activité ou devront-ils décider de l’externaliser en confiant la tâche à une entreprise extérieure ?
Cette obligation légale n’est donc pas sans conséquences sur certains aspects comme :
– l’organisation du travail au sein des structures type cafétérias pour faire face aux transformations de l’activité ;
– la contribution financière supplémentaire à prévoir de la part des CROUS via un réengagement de l’État.
Si ce réengagement ne se concrétisait pas, la diminution de la masse salariale serait inéluctable, et une contribution supplémentaire de la part des étudiants dans le tarif du diversifié serait fatale, surtout en cette période.
Pour le Sgen-CFDT, l’équilibre budgétaire des CROUS passe par une bonne participation de l’État dans la SCSP (subvention pour charge de service public).
Malheureusement cette SCSP (hors période COVID) n’a fait que reculer laissant aux CROUS la lourde charge de trouver chaque année des recettes pour combler ce désengagement de l’État d’où l’accroissement du diversifié dans les œuvres universitaires avec la recherche de prestations type traiteur mobilisant beaucoup d’ETP au passage !
Plus que jamais le financement de la restauration traditionnelle doit-être une priorité si nous voulons une transition écologique réussie.
L’augmentation de la fréquentation de nos RU nous montre que c’est la restauration traditionnelle que préfèrent les étudiants.
La définition des plages horaires pour une pause méridienne des étudiants suffisamment conséquente doit être une nécessité absolue et faire l’objet d’une véritable concertation entre les établissements d’enseignement supérieur et les CROUS, plages horaires aujourd’hui inadaptées pour une économie équilibrée des CROUS.
Le Sgen-CFDT demande 1 heure minimum de pause méridienne pour que les étudiants puissent se restaurer sereinement et les CROUS retrouver des effectifs conséquents.
La réussite de la transition écologique passera par une restauration traditionnelle retrouvée et acceptée.