Covid-19 : le point CFDT à la rentrée dans l'enseignement agricole technique et supérieur
Le protocole sanitaire doit être cohérent…
Les congés se terminent et les agents reprennent le chemin des bureaux et du terrain et de la classe avec la motivation de porter le masque, ce qui pour la CFDT est une mesure de bon sens pour ne pas prêter le flanc à une seconde vague aussi complexe que la première. L’objectif est bien d’assurer une réelle continuité de service tout en conservant le mode hybride pour les multiples réunions, l’enseignement et le mode télétravail autant que possible.
La DGER a fondé un scénario de rentrée, pour l’enseignement agricole technique et supérieur, sur la base des recommandations sanitaires datant de juillet, actualisées par des circulaires complémentaires de fin aout, qui préconisent le port du masque et recommandent la pratique du télétravail.
Pour la CFDT, le protocole sanitaire du ministère doit être en cohérence avec les décisions récentes prises pour les entreprises et par les grandes villes.
La réalité est que les agents et les apprenants souhaitent et ont besoin de reprendre. Malheureusement le retour d’expérience sur le mois de juin est proche de zéro puisque trop peu d’apprenants sont revenus. La continuité pédagogique doit être anticipée en mode hybride et selon l’évolution de la situation.
…et adaptable aux réalités locales
La CFDT souhaite que le bon sens et la déclinaison locale du protocole l’emportent sur l‘attentisme et la publication de consignes nationales trop détaillées parfois inapplicables localement. Nous devons toutes et tous être force de proposition auprès des équipes de direction et des chefs de service.
Distanciation physique
Accueillir l’ensemble des apprenants (élèves, apprentis, stagiaires, étudiants…) tout en respectant le port du masque et les règles de distanciation physique va s’annoncer très difficile notamment pour certaines activités comme les TP, l’EPS, les sorties.
Masques
Pour la CFDT, la question du financement et de l’entretien des masques par les familles pourrait-être une solution pour les externes, mais pour les internes cette solution est coûteuse et trop complexe à gérer. Un stock pour ce public et les familles en situation précaire est indispensable dans chaque lycée et une consigne claire en nombre de masques par jour ou par semaine et pour le rythme de changement doit être donnée. Ne serait-ce pas le rôle de tous les Conseils Régionaux de fournir les masques en nombre suffisant aux élèves des lycées ? Certains conseils régionaux vont le faire en fournissant de 3 à 5 masques par élèves ce qui est de toute façon insuffisant.
La DGER, informe les syndicats qu’un petit stock de masques en cours de distribution, sera disponible pour les élèves prioritaires. (28 000 masques pour les élèves de 4e et 3e, 77 000 lots de 6 masques pour les agents et une marge de 10%)
Internats
La CFDT reste étonnée que l’on puisse remettre en route les internats comme avant et comme si de rien n’était ? La ministre du travail, Elisabeth Borne, a pourtant précisé qu’il fallait « Rappeler et renforcer les recommandations en matière d’hébergement collectif des travailleurs, par exemple en privilégiant le logement individuel ». Si la consigne pour les travailleurs saisonniers est de ne pas les loger en dortoir, les exploitants agricoles, qui sont souvent aussi parents d’apprenants, risquent de ne pas comprendre.
Organisation du travail des agents
Concernant l’organisation du travail, les agents s’interrogent sur les modalités concrètes au sein des divers services, des questions majeures se posent :
- les apprenants, les étudiants pourront-ils toutes et tous rentrer en même temps ?
- si non, quelles solutions alternatives peuvent-elle être mises en œuvre ?
- y aura-t-il des consignes nationales pour l’organisation de l’enseignement, va-t-on vers un mode hybride ?
- des investissements en matière d’outils et d’équipements ont-ils été anticipés, sommes-nous prêts ?
- a-t-on évalué la faisabilité d’accueillir tout le monde dans les restaurants collectifs sans être contraint de prévoir de multiples services sur une plage horaire très large qui complexifierait l’organisation des cours ?
- des adaptations des plages fixes et variables sont-elles prévues selon les contraintes locales d’heures de pointe des transports en commun ?
- le télétravail au sein des EPL va-t-il être plus opérable que lors de la période de confinement ?
- qu’est-il prévu pour les apprenants et les personnels à risque ?
Télétravail
Pour la CFDT, la remise en place de modalités élargissant le champ du télétravail constitue une grande partie de la solution. Sans en revenir à une généralisation totale comme pendant le confinement, il y a urgence à donner des consignes claires aux services, les incitant à remettre en place dès le 1er septembre des modalités de télétravail élargies, particulièrement pour les zones où le virus circule activement, à l’échelle d’un département, d’une agglomération, d’un cluster…
Une enquête est en cours, qui s’achève le 4 septembre, ses conclusions seront trop tardives au vu de la situation sanitaire du moment. Il est nécessaire d’agir dès maintenant, quitte à adapter en fonction des conclusions quand elles arriveront. D’ailleurs il semblerait que cette enquête ne soit pas parvenue à tous les personnels, entre autres dans l’enseignement technique et supérieur.
La CFDT souhaite que les fiches techniques pertinentes publiées au printemps (Note de service DGER/SDEDC/2020-479 du 24 juillet 2020) et réactualisées en permanence soient davantage connues et publiées.
Situation des ACEN et des lauréats des concours
Pour finir, la CFDT a utilisé le CHSCT Ministériel du 26 Aout pour alerter l’administration, sur la situation de stress et d’insécurité des ACEN et lauréat.es des concours dont beaucoup ont eu une décision d’affectation courant août et certains attendent toujours. Malheureusement des ACEN formés et compétents ont démissionné face à cette incertitude ; ils, elles ont choisi la sécurité en acceptant un autre emploi. Quel dommage, pour ne pas dire quel gâchis, de voir ces collègues quitter la DGER alors qu’elle peine à recruter et que les métiers et les postes de profs ne sont pas attractifs ! Ces agents déjà en situation très précaires ont très mal vécu ces semaines d’incertitude et d’inquiétude. Le mal est fait, mais un groupe de travail « RETEX » sur le déroulement de la mobilité 2020 est nécessaire avec toutes les parties prenantes pour en tirer des leçons.