Le dispositif des Unités d'enseignement en maternelle autisme (UEMA) est apparu en France en 2014. Les collègues nommés sur ces postes ne bénéficient pas tous de formations et conditions de travail adéquat. Le Sgen-CFDT porte des revendications pour eux.
Unités d’enseignement en maternelle autisme (UEMA)
Le dispositif UEMA est apparu en France en 2014. Il s’est déployé depuis passant d’un dispositif par région à un dispositif par département.
Ce dispositif répond à un cahier des charges précis. Il organise le rôle et la place de chacun des acteurs dans lequel l’enseignant se voit clairement confier le rôle de pilote de la classe.
Les enseignants, isolés face à des problèmes de tout ordre, se sont unis pour travailler en réseau.
Une enquête riche d’enseignements
En mars 2016 puis octobre 2017, ce réseau a réalisé une enquête sur les UEM Autisme. Celle-ci présente aux différents ministères les grandes disparités de fonctionnement et proposer des améliorations.
Ainsi, la plupart des équipes pédagogiques de l’UEMA disposent de locaux adaptés (2 salles ou plus) mais près de 10 % n’ont toujours qu’une salle. Les temps d’inclusion en classe ordinaire ont progressé au fil des années de fonctionnement de l’UEMA. Ainsi, sur les 147 élèves recensés étant sortis des UEMA, 72% ont continué en milieu scolaire ordinaire.
Les moyens humains mis à disposition relèvent essentiellement du ministère de la santé. L’éducation nationale n’attribue qu’un poste d’enseignant, pas d’AESH.
Ces moyens sont répartis différemment sur le territoire. Ils assurent la présence minimale de 3/4 adultes au quotidien pour 7 enfants. Ainsi, l’enseignant spécialisé est membre d’une équipe comprenant moniteurs éducateurs, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, éducateurs sportifs, aides médico pyschologiques AMP, orthophonistes, psychomotriciens, psychologues, infirmières, ergothérapeutes, assistantes sociales, secrétaires médicales, neuro psychologues, auxiliaires de puéricultures.
Pour 96% des enseignants, les UEM sont efficaces ou très efficaces. Le cahier des charges a prévu une place centrale à l’enseignant, pas toujours reconnue par les partenaires.
La charge de travail est importante (entre 40 et 50h par semaine) voire excessive (plus de 50h) pour 82% des enseignants avec pour la plupart aucune compensation financière et pour certains même une diminution de revenu (pas de NBI). Le rôle de coordonnateur n’est pas reconnu par l’Education Nationale à la hauteur du temps nécessaire.
Des revendications concrètes
Un statut identique à celui des coordonnateurs d’ULIS Collège serait plus approprié (21h de présence face à élèves).
La prise en charge des enfants pourrait alors être assurée par l’équipe médico-sociale pendant les 3h libérées.
Le turn-over des enseignants est important. Il augmente le risque de nommer des enseignants débutants non formés sur ces postes.
Les enfants qui retournent en milieu ordinaire devraient pouvoir bénéficier d’un suivi par l’enseignant de l’UEM au cours de la première année. L’aide et l’accompagnement de l’enseignant, de l’AESH sont indispensables pour assurer une transition de qualité.
Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable que tous les collègues en UEM bénéficient :
- de la formation spécialisée et de l’organisation de type coordonnateurs d’ULYS
- d’équipe pluri-professionnelle complète à leur côté avec le temps de concertation nécessaire
- des moyens nécessaires à la réintégration des élèves en milieu ordinaire
Un modèle de dispositif à multiplier
Pour le Sgen-CFDT, les revendications exprimées par les professionnels de ces dispositifs sont légitimes et doivent rapidement aboutir.
Elles doivent aussi pouvoir s’étendre à toutes les inclusions en classe ordinaire.
L’éducation nationale doit améliorer l’accueil et l’inclusion des élèves à tous les niveaux de la scolarité.
Cela passe par le développement des dispositifs du type UEMA. L’articulation des différents professionnels au service de l’inclusion, tant pour les professionnels que pour les élèves doit se développer partout.
Les annonces présidentielles de bienveillance, d’ouverture au handicap pour une société inclusive doivent aussi se décliner par davantage de moyens humains au sein même des écoles et établissements.