Le Sgen-CFDT a été consulté le 31 août sur un texte qui devait être diffusé à tous les personnels à la rentrée. Nous avons dit notre insatisfaction et attendons désormais qu'un travail avec les personnels puissent s'engager pour aboutir à un texte pertinent.
Une Charte publiée mais pas encore diffusée
Lors de sa conférence de presse du 26 août 2022, Pap Ndiaye est intervenu sur le développement des compétences numériques des élèves. Il a notamment mentionné une « charte pour l’éducation à la culture et à la citoyenneté numériques » qui serait destinée à l’ensemble des personnels d’éducation et s’appliquerait à tous les temps de l’enfant. Le Sgen-CFDT a été invité à une concertation à ce sujet le 30 août 2022. Ce texte avait déjà été présenté le 19 juillet 2022 par la Direction du Numérique pour l’Éducation. Il nous était annoncé une « diffusion à la prochaine rentrée scolaire ».
Une Charte trop verrouillée
Il s’inscrit dans la continuité des actions portées par le Conseil de l’Europe, le Grenelle de l’éducation et les Etats généraux du numérique. Il est le produit d’une collaboration avec la Cnil (Commission nationale de l’Informatique et des Libetés), le Clémi (Centre pour l’Education aux Médias et à l’Information) et l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Résultat, un texte qui nous est présenté presque sans possibilité de modification, en tout cas sur le fond.
Le Sgen-CFDT a fait part de son interrogation sur les modalités de concertation : un texte coécrit par d’autres acteurs non représentés à la concertation, déjà présenté en amont et qui devait être diffusé dès la rentrée, c’est-à-dire le lendemain.
Un projet qui pourrait être intéressant
Si l’idée de cette charte nous semblait aller dans le bon sens, tant le numérique occupe désormais une place importante dans notre système éducatif, et plus largement dans la vie de nos élèves, futur·es citoyennes, nous avons dit à quel point le texte de cette charte limitait son intérêt.
Nous avons des exemples de Charte dans notre système scolaire, au premier plan desquels la « Charte de la laïcité à l’école » de 2013. Nous avons aussi des exemples de ce qui peut se faire dans d’autres pays, en particulier francophones. Et puis il y a dans beaucoup d’établissements des textes qui traitent de la question des usages du numérique.
Construire des documents qui permettent son appropriation
« Le numérique est un espace d’émancipation et d’inclusion », « le numérique est un espace de droits », « le numérique est un espace de vigilance », autant de beaux principes mais qui sonnent bien creux dans un texte qui n’a pas été pensé pour un usage des personnels avec les élèves.
Le Sgen-CFDT a indiqué qu’il faudrait pour diffuser cette Charte un accompagnement propre à chaque niveau d’enseignement, dans l’idéal une déclinaison sur la base de ce qui avait été arrêté avec la Cnil, le Clémi et l’Arcom. Sans que le Sgen-CFDT nie d’une quelconque façon les problèmes de harcèlement numérique, par exemple, que nos collègues en collège pointent si souvent, il nous a également semblé que le texte proposé était trop marqué par une approche négative. Il faut rééquilibrer le contenu pour encourager une réelle appropriation des outils numériques.
Et maintenant ?
Cette charte illustre un processus que nous regrettons. Si les autorités qui ont contribué à sa mise au point disposent d’une véritable légitimité, elles ne peuvent se passer de la collaboration des personnels qui mettent en œuvre ses principes.
Le Ministère a indiqué que ce texte n’était qu’une première étape qui devrait mener à un travail en concertation tout au long de cette année scolaire. Nous attendons désormais que cet engagement se concrétise.