Cette réforme pilotée par l’Éducation Nationale se décline aussi dans l'enseignement agricole.
Les filières S, ES, L disparaissent définitivement. Les trois grandes voies sont en revanche maintenues (générale, technologique, professionnelle). Les écarts d’architecture de formation et d’évaluation entre ces trois voies de formation n’ont pas été réduits comme le demandait le Sgen-CFDT.
Cette réforme du Bac 2021 concerne les élèves entrés en seconde générale et technologique cette année.
Le tronc commun
Elle s’appuie sur un « tronc commun » (16 heures par semaine) qui apporte une culture générale et des bases communes à tous les bacheliers généraux, qu’ils soient à l’Éducation Nationale ou en lycée agricole, soit : français/philosophie, histoire-géographie, enseignement moral et civique, 2 langues vivantes A et B, éducation physique et sportive (EPS), enseignement scientifique .
L’enseignement agricole conserve la possibilité d’offrir un bac général qui offre des spécificités exclusives.
Les spécialités
A ce « tronc commun » s’ajoutent des « enseignements de spécialité » choisis par chaque établissement sur un total de douze possibles. Chaque élève entrant en première générale choisira trois enseignements de spécialité (4 heures par semaine chacun). En classe de terminale, il suivra deux enseignements de spécialité choisis parmi ceux de première (6 heures par semaine chacun) pour affiner ses apprentissages en fonction de ses aspirations personnelles et de ses projets professionnels.
Les lycées agricoles pourront offrir un choix de trois spécialités : Biologie-Écologie, Physique-Chimie et Mathématiques. La spécialité « écologie-biologie » sera enseignée exclusivement en lycée agricole : ceci est un atout pour maintenir l’attractivité des établissements agricoles et pour mieux préparer les élèves qui souhaitent poursuivre un cursus supérieur agronomique ou vétérinaire. Pour justifier ces choix, le ministère souhaite offrir « en premier lieu aux élèves une solide approche scientifique associant sciences fondamentales et approche du vivant. » L’agronomie comme les sciences humaines ne sont pas intégrées dans ces spécialités. Le Sgen-CFDT le regrette.
Le Sgen-CFDT aurait souhaité que tous les établissements d’enseignement agricole proposent aux élèves un choix de quatre enseignements de spécialité in situ. Ce ne sera pas possible. Il convient d’indiquer que pour quelques établissements (souvent urbains) impliqués dans des réseaux de proximité, leur offre pourra éventuellement être enrichie à travers des conventions avec les établissements voisins relevant de l’Éducation Nationale, pour permettre à quelques élèves ayant des projets particuliers d’associer ces enseignements de spécialités à d’autres thématiques. Le Sgen-CFDT a bien conscience que ces conventions inter-établissements se feront à la marge et concerneront peu d’élèves.
Les enseignements optionnels
Ensuite vient la palette des enseignements « optionnels » qui sera composée de : – hippologie-équitation, – pratiques sociales et culturelles, – agronomie-économie-territoires (AET). Les enseignements « optionnels » sont des enseignements facultatifs de 3 heures par semaine. Chaque élève pourra en choisir 2 en cycle terminal du baccalauréat général : le premier dès la classe de première (cet enseignement se poursuivra en terminale). Avec AET, on retrouve l’enseignement de l’agronomie, l’économie et l’approche territoriale, mais la certitude de voir ces fondamentaux objet d’un enseignement choisi par les élèves n’est plus définitivement acquise. Ce point peut interroger et marque une rupture avec le passé : là aussi, le Sgen-CFDT le regrette.
Une évaluation qui évolue timidement
La réforme intègre également une modification des évaluations, avec l’intégration d’une part de contrôle continu, insuffisante au goût du Sgen-CFDT. C’est un domaine maîtrisé dans lequel les établissements d’enseignement agricole ont de l’expérience. L’examen se partagera en une série d’épreuves terminales (5 communes + 2 de spécialités) pour 60% et en contrôle continu pour 40% (dont une part de 10% portera sur le livret scolaire). Il y aura donc moins d’épreuves terminales ce qui découragera, peut-être, le recours malheureux au bachotage.
Une réforme en demi-teinte
À l’Éducation Nationale, le Sgen-CFDT s’est prononcé contre la réforme du baccalauréat proposée par Jean-Michel Blanquer et s’est exprimé à maintes reprises pour expliquer que ce bac réformé trop rapidement ne tenait pas les promesses de simplification initiale qui avaient été annoncées. Force est de constater que ce nouveau baccalauréat demeure un rite de passage qui ne rompt pas avec une tradition séculaire héritée du dix-neuvième siècle.
Enfin, en reprenant un schéma imposé par l’Éducation Nationale, le ministère de l’agriculture a pu conserver, sans avoir beaucoup de marge de manœuvre, un bac général qui conserve certains acquis positifs mais limités. Pour le Sgen-CFDT, le tout ne forme ni une proposition enthousiasmante, ni une régression intolérable.