Evolution des effectifs élèves, du budget, état des réformes, fusions d'établissement, le Sgen-CFDT fait le point sur les sujets d'actualités dans l'enseignement agricole public
Des signaux positifs encourageants laissent entrevoir un futur plus serein. L’évolution des effectifs apprenants au sein de l’enseignement agricole public, après avoir suivi une trajectoire descendante préoccupante (perte de 17.500 apprenants en moins de 10 ans), semble s’inverser et devenir positive. C’est une bonne nouvelle !
Évolution des effectifs élèves dans l’enseignement agricole public :
RS 2013 | RS 2014 | RS 2015 | RS 2016 | RS 2017 | RS 2018 | RS 2019 | |
EA public | 62 571 | 62 147 | 62 825 | 63 142 | 62 499 | 61 371 | 62 071 |
Évolution | 1 277 | – 424 | + 678 | + 317 | -643 | -1 128 | +700 |
Évolution | +2,1% | -0,7% | +1,1% | +0,5% | -1,0% | -1,8% | +1,2 %, |
Dans les EPL, il y a donc plus d’élèves et les classes sont plus remplies.
L’assouplissement des seuils de dédoublement a touché 321 classes (soit 11%) impactées par le seuil de 19 élèves et 228 classes (soit 8 %) impactées par le seuil de 27 élèves.
Pour le Sgen-CFDT, cette réforme demande aux enseignan·tes concerné·es de réaliser de réels efforts pour adapter leur pédagogie au nombre d’élèves encadrés. En contrepartie, elle peut favoriser dans une certaine mesure un meilleur recrutement.
Pour le Sgen-CFDT, il faut poursuivre le travail engagé en renforçant les spécificités de l’enseignement agricole, en développant les atouts de notre système de formation, en les valorisant par une communication adaptée auprès des collèges, des lycées, des familles, des partenaires…
Une réforme des bacs qui questionne
La réforme des bacs, général (G) et technologique (STAV), impacte les collègues qui y interviennent. Conduite à « marche forcée », la mise en œuvre de cette réforme demande la réorganisation ou la refonte de certains enseignements. La préparation de nouveaux cours va prendre du temps. Des questions restent en suspens, notamment celles portant sur l’organisation des évaluations et sur la place de l’agronomie dans le bac général.
Pour le Sgen-CFDT, il faut poursuivre l’effort de formation des agents et plus que jamais accompagner ces réformes par du conseil, par de nouvelles ressources pédagogiques, et par des moyens.
La politique du rabot continue…
Malgré les signaux encourageants en matière de recrutement et de dynamique globale du système, la cure d’amaigrissement en ETP se poursuit pour la DGER. Les agents ne comprennent pas cette orientation. En région, les SRFD sont ou seront dépouillés d’une partie des chargé·es de mission, en coopération internationale, en animation pédagogique, et en animation des nombreux réseaux dont celui d’Enseigner à produire autrement. Le projet de réorganisation des pôles régionaux d’examen en 4 MIREX (mission interrégionale examen) inquiète et angoisse celles et ceux qui vont perdre leur poste ou celles et ceux qui vont voir leur mission évoluer. En administration centrale, la DGER devra subir une cure d’amaigrissement alors que de nombreux agents n’arrivent plus à conduire les diverses missions dont ils ont la responsabilité. Des établissements perdront des postes d’enseignan·tes ou d’agents administratifs. Cette politique « du rabotage » fragilise le système dans son ensemble et offre peu de perspectives aux agents qui s’investissent. Moins 50 ETP en 2019 tout juste digérés, moins 60 pour 2020 à avaler, et combien pour 2021 ?
La loi de transformation de l’état et la kyrielle d’arrêtés qui s’annoncent ne sont pas là pour rassurer : on va vers la disparition de la compétence « mobilité » des CAP dès janvier 2020 puis de la compétence « promotion » en 2021, et l’annonce du recours accru aux contractuels inquiète.
Le Sgen-CFDT dénonce avec force cette politique fragilisant notre service public d’éducation et reste plus que jamais mobilisé pour que le budget 2021 reparte à la hausse pour l’enseignement agricole public.
RenoiRH
La rentrée est également assombrie par la mise en route très laborieuse de RenoiRH, notamment pour les ACEN et les titulaires de retour d’une longue absence qui touchent partiellement leur salaire (ou pas du tout). Le Sgen-CFDT, en instances, avait pourtant alerté le SRH des probables difficultés liées à son lancement.
Le Sgen-CFDT n’admet pas l’existence de ces graves dysfonctionnements qui sont inacceptables.
Faire mieux avec moins et avec des logiciels défaillants est un défi qui va être plus que difficile à tenir…
L’aventure du vivant
Cette campagne de communication, lancée au printemps dernier, vise à moderniser l’image de l’enseignement agricole pour recruter plus d’apprenants. Le caractère innovant de cette campagne (ciblée smartphone) est mis en avant par ses promoteurs : le design est censé être original et est en adéquation avec l’univers des jeunes, un univers centré sur les nouvelles technologies et les animaux. L’usage des réseaux sociaux est retenu et vise à casser les codes institutionnels en utilisant les supports originaux tels que Snapchat, Instagram… Une chaine « YouTube » avec des vidéos courtes va être créée. Un site internet utilisant un chabot (question-réponse) est accessible, son objectif vise à aider la finalisation du projet du jeune qui le consulte, à l’orienter en localisant des établissements susceptibles de l’accueillir avec l’aide d’une carte interactive.
Des écoles d’ingénieur·es fusionnent
AgroParisTech, Agrocampus-Ouest, MontpellierSupAgro et AgroSupDijon vont être touchées par des fusions. Les collègues de l’Enseignement Agricole Supérieur sont attentifs et attentives au sort qui leur sera réservé, et en quête de sens et de lignes directrices. Ces projets sont pour le moment clivants et peinent à convaincre les principaux concernés.
La rentrée 2019 aurait pu être une plus belle rentrée. Elle ne l’est pas.
Le Sgen-CFDT malgré ce contexte dégradé tient à réaffirmer la confiance qu’il porte aux équipes : pour que le début d’embellie constaté ne demeure pas éphémère, et pour co-construire des projets.
Mais l’intelligence collective a cependant des limites si aucun moyen ne vient en appui.