Comme l'avait annoncé la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques les conditions de rentrée montrent la nocivité des réformes décidées unilatéralement par Gabriel Attal. Notamment les groupes de niveaux en collège.
Malgré des efforts importants des services administratifs pour nommer les enseignants dans les établissements, cette rentrée sous tension montre déjà des signaux inquiétants.
Un contexte particulier mais prévisible sur les difficultés pour cette rentrée
La rentrée s’est passée dans un contexte inédit avec un exécutif démissionnaire. Celui-ci n’a pas occupé comme les années précédentes le champ médiatique. Les professionnels de terrain ont ainsi pu travailler sans craintes d’une nouvelle annonce à mettre en place.
L’ensemble des agent.e.s, avec au premier rang les équipes de direction, ont essayé de mettre en musique des réformes dont la nocivité dénoncées par notre organisation syndicale commence à rejaillir sur les collectifs de travail.
Les emplois du temps, notamment que ce soit en collège comme en lycée ont été particulièrement difficiles à réaliser. Ceci, à cause des nombreuses contraintes techniques déjà présentes les années précédentes auxquelles sont venus se rajouter les groupes de niveau. Bon nombre de nos collègues d’adjoint.e.s y ont passé du temps pendant ce qui aurait du être leurs congés d’été. L’exercice est-il réalisable quand les contraintes liées à un manque de personnels sont trop nombreuses ? Les postes partagés se multiplient dans toutes les catégories de personnels.
Cela met à mal l’organisation des EPLE et fragilise les collectifs de travail et toute cohésion au service d’un projet pédagogique cohérent.
Une rigueur budgétaire se fait déjà sentir
Les dotations complémentaires ne permettent pas de financer les dispositifs comme devoirs faits pour d’autres niveaux que les 6èmes. Elles ne sont même pas encore distribuées dans certaines académies, mettant ainsi à mal le financement de priorité comme la lutte contre le harcèlement.
Le pacte se substitue aux HSE (Heures supplémentaires effectives) pour de nombreuses missions. Le remplacement de courte durée reste l’obsession du ministère qui refuse de voir l’efficacité toute relative de son dispositif.
Le manque d’enseignants pose le plus de problème. Cela ne permet pas de compenser des absences, qui sont, elles, de longue durée. Dans des disciplines techniques ou professionnelles, et cela même sur des classes de Terminale où les enjeux de l’examen sont forts, les élèves n’ont pas d’enseignant.e.s face à eux. Cela risque fort d’être le cas pendant une très longue période faute de ressources…
Une rentrée sous tension qui fragilise les collectifs de travail
L’impact négatif d’une mesure comme les groupes de besoin va rapidement se propager sur l’ensemble des collectifs de travail. Notre enquête réalisée auprès des équipes de direction montre que les emplois du temps des collègues et des élèves sont davantage morcelés. Il va très vite y avoir plus de permanence. Les équipes vie scolaire vont être fortement sollicitées et elles sont sous dotées dans de nombreux territoires.
Il faut revenir sur le choc des savoirs qui est un échec déjà en 6ème et en 5ème. De plus, il ne pourra pas se déployer en 4ème et en 3ème.
À l’aube d’un débat budgétaire déterminant, il est essentiel que la priorité pour l’école soit entendue par le nouveau premier ministre.
Une opportunité de faire autrement
La baisse démographique au niveau des élèves et le départ en retraite de nombreux collègues dans les années à venir sont une opportunité unique. Nous devons repenser notre École et non imaginer supprimer des postes au nom d’une rigueur budgétaire.
C’est de confiance et d’autonomie dont nous avons besoin pour répondre au mieux aux besoins de nos élèves et pour améliorer les conditions de travail de nos collègues. Changer l’école pour changer de société et répondre aux défis qui sont face à elle n’est pas qu’un slogan.
Notre futur.e ministre ne devra pas rater ce rendez-vous qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur notre Démocratie !