Universités : bloquer nuit gravement à la santé des universités

Le Sgen-CFDT s’est opposé au projet de hausse des droits d’inscription des étudiants extracommunautaires. Cependant, il condamne les blocages en cours dans certaines universités. Ces blocages pénalisent au final les étudiants les plus fragiles. Ils donnent également à voir une image très négative de l’université. Le Sgen-CFDT en appelle à la raison et au calme. La France est une démocratie dans laquelle chacun doit assumer ses responsabilités: les corps intermédiaires pour porter les revendications des agents et des usagers et le gouvernement pour respecter ces corps intermédiaires et mettre en place un dialogue social réel et constructif.

Dans plusieurs universités, des assemblées générales ont voté des blocages des locaux. Les motifs vont de la hausse des droits d’inscription pour les étudiants étrangers au soutien des gilets jaunes.

La CFDT n’a cessé d’interpeller le gouvernement pour qu’il réponde aux demandes légitimes de justice sociale exprimée par une majorité de Français. Ainsi, elle appelait dès le 17 novembre à un pacte social de la conversion écologique. Le Sgen-CFDT, quant à lui, s’est exprimé de façon très claire en opposition au projet gouvernemental de hausse des droits d’inscription des étudiants extra communautaires. Ce projet constitue une remise en cause des principes universitaires d’accueil et de solidarité. Le Sgen-CFDT a demandé l’abandon de ce projet. Mais il refuse de s’associer aux blocages des universités. Les blocages pénalisent les étudiants les plus fragiles parmi lesquels on compte aussi des étudiants étrangers. La période de décembre est celle des derniers contrôles continus. Empêcher leur tenue compromet la validation du semestre des étudiants, et notamment des étudiants en semestre Erasmus qui n’ont pas la possibilité de passer la deuxième session. C’est aussi celle qui cumule le plus d’abandon en première année de licence. Les dispositifs d’accompagnement mis en place par la loi Orientation et Réussite des Étudiants visent à mieux encadrer les étudiants en difficulté. S’ils ne peuvent pas, sur cette période sensible, bénéficier de cet accompagnement en raison des blocages, ce seront plus de jeunes en situation de décrochage. Par ailleurs, novembre et décembre sont aussi les mois des soutenances de thèse. Parmi les futurs docteurs, on compte aussi des étrangers. Si leur soutenance est reportée, certains n’auront plus de visas valables et devront quitter le territoire français sans avoir pu soutenir leur thèse. Pour le Sgen-CFDT cela ne serait pas tolérable.

Enfin, l’année universitaire dernière a vu de très nombreux blocages dont certains ont gravement nuit à l’image des universités auprès des lycéens et de leur famille, mais aussi auprès des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour le Sgen-CFDT, de nouveaux blocages auraient un impact important sur l’image des universités dans l’opinion publique et renforceraient encore les filières sélectives et les établissements privés.

Communiqué de presse du 06 décembre 2018