Vers un bac modulaire

Le baccalauréat structure très fortement l’organisation pédagogique du lycée, au point de scléroser celui-ci en séries, spécialités, options, mais il impose aussi un modèle d’apprentissage : le fameux « bachotage ».

Son statut exact est d’ailleurs aujourd’hui bien difficile à déterminer : est-il devenu un diplôme de fin d’études secondaires ou reste-t-il le premier grade universitaire ?

Sa situation est paradoxale : s’il demeure un monument du système scolaire français, son importance dans la poursuite d’études, notamment pour les filières sélectives, n’a cessé de diminuer. Pour les classes préparatoires aux grandes écoles, les instituts universitaires de technologie et autres sectionsde technicien supérieur, l’affectation dépend des résultats obtenus au contrôle continu en classes de première et terminale, et non de la collante du bac.

Le taux de réussite à l’examen n’a jamais été aussi élevé (88,5 % d’admis cette année) et la part des bacheliers dans une génération est passé de 77,7 % en 2015 à 78,6 % en 2016. Pour autant, l’échec dans l’enseignement supérieur reste élevé puisque seul un tiers des étudiants à l’université réussit un parcours licence en trois ans.

Repenser le baccalauréat, c’est l’objectif d’en faire un passeur entre scolaire et supérieur pour qu’il cesse d’être un obstacle au continuum bac-3/bac+3. Il faut donc concevoir un diplôme qui certifie des connaissances mais aussi des compétences utiles dans l’enseignement post-bac. Il s’agit bien, aussi, de déverrouiller l’organisation pédagogique du lycée avec un diplôme modulaire qui se construirait au fil du parcours, et pas uniquement en examen final dans le cadre de séries clés en main.

Le parcours des étudiants doit réellement se préparer au lycée.

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