Communiqué de la section Sgen-CFDT de l'IGAENR. L'auteure de l'article est Françoise Boutet-Waiss.
Lors du séminaire commun IGEN/IGAENR du 6 juin 2018 portant sur l’évolution des inspections générales, le ministre de l’éducation nationale et le directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ont annoncé la mise en œuvre dès la rentrée 2018 d’un processus visant à créer une inspection générale unifiée avec des missions d’évaluation renforcées à la rentrée 2019.
Pour créer ce service unique, dans un souci de cohérence et d’efficacité d’organisation, il importe de mettre un terme à la dualité du corps. Les ministres ont retenu le principe d’une démarche d’intégration via une imprégnation mutuelle, un rapprochement des cultures professionnelles des deux corps actuels et une volonté accrue de transversalité. Cette démarche d’unification est placée dans un premier temps sous la responsabilité de Jean-Richard Cytermann, chef du service de l’IGAENR, et de la doyenne de l’IGEN, Caroline Pascal, récemment nommée à la tête de l’IGEN, puis, au départ prévu courant 2019 du chef du service de l’IGAENR, sous la responsabilité d’une cheffe de corps unique, Caroline Pascal.
Ces propositions rejoignent celles exprimées par les représentant·e·s du Sgen-CFDT de l’IGAENR défendues de façon conjointe en décembre dernier par des collègues IGAENR et IGEN devant les membres de la mission chargée de réfléchir aux modalités d’exercice renouvelées des missions d’inspection générale. À cette occasion, le Sgen-CFDT avait en effet plaidé pour la reconnaissance d’une nouvelle grande inspection générale ministérielle fondée sur une synergie des expertises, une réorganisation des missions des deux inspections générales et un alignement statutaire. Il convient de rappeler que notre syndicat avait été le seul à l’époque à soutenir un projet d’une telle ampleur et d’une telle ambition et à définir l’architecture d’une future inspection générale unifiée.
Il s’agissait, aux yeux du Sgen-CFDT, de dépasser la simple juxtaposition des cultures, des habitudes de travail et des représentations et de s’engager dans une démarche d’unification, cela sans nier pour autant la professionnalité intrinsèque de chacune des inspections, comme l’expertise disciplinaire de l’IGEN ou celle développée par l’IGAENR en matière d’accompagnement des établissements d’enseignement supérieur.
Le Sgen-CFDT considère que cette fusion programmée prend en compte le diagnostic qu’il avait dressé. Les deux inspections sont déjà fortement engagées dans une logique et une pratique de travail conjoint : des missions thématiques conjointes, la fonction de correspondant académique dans les deux IG, quelques groupes de travail communs aux deux inspections générales sur des thématiques partagées. Seules les missions relatives à l’ESR ont complètement échappé, pour des raisons statutaires, à ce travail commun mais le Sgen-CFDT a pris clairement position en faveur d’une extension des compétences de l’IGEN à l’enseignement supérieur. Mais les freins à une synergie renforcée sont importants : des missions statutaires différentes et l’organisation en deux corps, source de cloisonnement et de perte en ligne du potentiel des deux inspections générales.
Ainsi qu’ils l’ont exprimé lors de leur audition, les représentant·e·s IGAENR et IGEN du Sgen-CFDT souhaitent prendre toute leur place dans la démarche participative qui va s’engager. D’ores et déjà, en accord avec les instances nationales du Sgen-CFDT, ils et elles se donnent une feuille de route assortie de quatre principes qui doivent présider à la construction de cette nouvelle grande inspection générale. Ces bases de discussion sont les suivantes :
- L’inspection générale doit être centrée sur des missions d’évaluation et de conseil, d’accompagnement (assistance, production d’outils méthodologiques), de contrôle et d‘audit ;
- L’inspection générale doit être compétente sur l’ensemble du « système » d’enseignement, de formation et de recherche. L’avenir est à des champs d’intervention élargis (évaluation des territoires et des politiques, des projets académiques, évaluation des politiques de site dans le supérieur). Les inspectrices générales et inspecteurs généraux ne sauraient se limiter à être des expert·e·s, quel que soit leur niveau de spécialisation. Ils et elles doivent pouvoir s’approprier une dimension transversale caractéristique par définition d’une inspection « générale », au sein d’environnements professionnels très divers, eux-mêmes en profonde évolution.
- La nouvelle inspection générale aura vocation à intervenir sur le champ scolaire aussi bien que sur celui de l’enseignement supérieur et de la recherche et à ce titre se positionner clairement comme une inspection générale interministérielle.
- La démarche d’unification doit s’accompagner d’une revalorisation statutaire.
Le Sgen-CFDT se félicite de la méthode de travail envisagée par les ministres à savoir une co-construction avec les organisations représentatives des personnels, au service d’une vraie ambition fondée sur la valorisation de l’expertise unique des inspections générales au bénéfice des décideurs et du débat public.