Mise à jour : 20 juin 2017.
Lire notre article : ce qui change avec l’arrêté du 16 juin 2017.
La réforme du collège est une étape décisive de la refondation de l’école, et la refondation de l’école, c’est la promesse d’une école plus juste, capable d’assurer à tous les élèves d’une génération un socle commun d’éducation, symbole et gage d’une école vraiment démocratique.
On ne peut pas vouloir cette école plus juste et laisser se développer au collège le décrochage et l’échec des élèves les plus fragiles, laisser prospérer les stratégies sélectives et consuméristes, renoncer à lutter contre les déterminismes sociaux.
Pour bien comprendre...
- Des élèves mieux impliqués dans leurs apprentissages
- Plus d'autonomie pour les équipes
- Une mise en place difficile, en raison d'un pilotage trop approximatif
- Mais une réforme indispensable pour une École de la réussite de tous
Des élèves mieux impliqués dans leurs apprentissages
L’enjeu de la réforme du collège, comme de toute réforme scolaire, ne réside pas dans l’énoncé de ce qu’on prétend enseigner, mais dans la réalité de ce qui est réellement acquis par les élèves.
L’École doit abandonner sa culture de l’indicateur chiffré : ce n’est pas le nombre des items d’un programme scolaire, ni le volume des horaires disciplinaires qui font la qualité de l’enseignement.
Plus d’autonomie pour les équipes
La qualité de la relation pédagogique, voilà ce qu’il faut « mettre au centre », et cela suppose de donner le maximum de marges de manœuvre aux équipes éducatives. Celles-ci disposent en effet de la connaissance des élèves et de leur milieu, ainsi que du meilleur savoir-faire pour concevoir et choisir les innovations pertinentes. Le choix que soutient le Sgen-CFDT, c’est donc de mettre l’organisation de la scolarité au service du projet éducatif, et non l’inverse.
C’est aussi de donner aux équipes éducatives la capacité de déterminer l’organisation des enseignements et de choisir les contenus. C’est enfin déterminer collectivement la politique éducative menée dans leur établissement, dans des instances (conseil d’administration et conseil pédagogique) rénovées pour être enfin réellement collégiales et démocratiques. Une mutation qui n’est encore qu’initiée, parce qu’elle demande un changement réel de la culture de l’institution scolaire.
Des ressources pour s’informer sur la réforme du collège : outils et argumentaires.
Les principales ressources proposées par le SgenCFDT, sous forme de padlet.
Une mise en place difficile, en raison d’un pilotage trop approximatif
Dès octobre 2015, le Sgen-CFDT s’inquiétait des insuffisances des dispositifs d’information et de formation mis en place dans les différentes académies : le courrier du Sgen-CFDT à la Ministre.
À cette rentrée, le Sgen-CFDT revendique :
- une reconnaissance financière de l’implication des personnels,
- une confiance réelle et effective envers les équipes,
- pendant toute l’année, du temps de formation et d’appropriation,
- un accompagnement des établissements en difficulté,
- en fin d’année, un temps de régulation,
- un encadrement renforcé en personnels d’éducation.
Lire notre article « Ce qu’il reste à obtenir » dans son intégralité
Mais une réforme indispensable pour une École de la réussite de tous
Mais le débat autour de la réforme du collège recèle surtout un vrai clivage politique. À côté de ceux qui fustigent des innovations pédagogiques, les tenants de la réaction scolaire la plus brutale sont à la manœuvre. Ce qu’ils proposent est bien d’abandonner l’ambition du collège unique pour revenir à un collège ségrégatif, qui distingue les élèves « méritants » à qui on donne toujours plus de moyens, de ceux qui doivent borner leurs espérances parce que leur milieu social d’origine n’est pas « porteur ».
Veut-on multiplier les options à l’accès toujours socialement différencié, ou bien accroitre les moyens offerts à tous ?
Veut-on multiplier les options à l’accès toujours socialement différencié, ou bien accroitre les moyens offerts à tous ? Veut-on un enseignement uniforme parce que conçu pour un élève idéal, qui ressemble toujours beaucoup à l’élève issu des milieux favorisés ou diversifié parce qu’adapté aux élèves réels, ceux que la République nous demande de former et d’éduquer ? Veut-on suivre une logique de tri en se contentant d’une obligation de moyens, ou une logique de formation en s’imposant une obligation de résultat ?
Comme souvent, savoir poser les bonnes questions, c’est aussi savoir y répondre.