Le Sgen-CFDT a été reçu le 5 février par le ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer dans le cadre des consultations sur la réforme du bac.
A cette occasion nous avons avancé les analyses et propositions suivantes :
Périmètre de discussion
- Le périmètre de discussion et les mesures envisagées ne nous vont pas : le bac pro est exclu de la réforme, une occasion manquée.
- Changer le bac sans changer le lycée n'aurait pas de sens : il faut un bac passeport et non barrière pour retrouver du sens, ce qui induit une transformation de l’organisation du lycée pour construire une logique de parcours.
- Il faut améliorer en même temps les conditions d'études des élèves et les conditions de travail des personnels (ex. la logique du tronc commun induit un émiettement des horaires et une multiplication des groupes).
- Il faut raisonner en termes de modules : de spécialisation (majeures) et d'équilibre (mineures) plutôt que de tronc commun pour éviter l’atomisation des enseignements, les conflits et malentendus entre disciplines (participer au tronc commun n’est pas un gage de prestige, ni de contenu conséquent ni même de volume horaire préservé).
Accompagnement
- Il faut un dispositif d’accompagnement pour tous permettant les choix des élèves dans leur parcours au lycée, dans leur projection post-bac, et une ingénierie pour aiguiller les élèves vers des modules adaptés de remédiation, approfondissement, stages… (sur des temps inscrits dans l’emploi du temps élève).
- Dans cette perspective le projet de l'unité 3 d'accompagnement et de complément du rapport Mathiot est intéressante. Sur ce sujet le Sgen-CFDT a avancé les positions suivantes :
- pas de certificat d'orientation,
- un groupe de référence qui n'est pas la classe ( multi-niveaux et qui couvre les 3 années du lycée),
- des équipes pluri-professionnelles,
- un prof référent (reconnu, payé, déchargé..),
- des moyens dédiés,
- la nécessité de donner plus aux établissements défavorisés (flux d’élèves REP+, CSP), de privilégier sur ces temps, la co-intervention (entre enseignants, mais aussi avec doc, CPE, Psy-EN) et d'imaginer 2 référents -à l'image des 2 PP de terminale [entre autres pour éviter que ces heures deviennent variable d'ajustement disciplinaire).
il faut envisager les effets de la réforme sur toutes les catégories de personnels potentiellement impactées càd pas uniquement les enseignant.e.s, CPE et perdir, mais aussi les personnels administratifs dans les services déconcentrés => discussions RH sur accompagnement de la réforme doivent les inclure.
Grand oral
Sur le grand oral qui doit trouver un autre nom : le Sgen-CFDT est d'accord sur le fond, si il s'agit d'un oral de présentation d’un projet élaboré sur un temps long, pluridisciplinaire, travaillé collectivement en groupe restreint s'inspirant des TPE et des épreuves de projet de la voie technologique.
La présentation orale (individuelle ou collective) fait partie du projet et doit être travaillée sur des temps dédiés pour le projet, les compétences orales nécessaires devant être travaillées aussi dans toutes les disciplines, d'où la nécessité de revoir les programmes dans ce sens.
Cette épreuve ne doit pas être une épreuve d’éloquence ou de rhétorique, ni de culture encyclopédique (+ risque de doublon sur ce point avec l'épreuve de philo)
Que signifie « la prise en compte des résultats du cycle terminal » ?
Le Sgen-CFDT est opposé à :
- La possibilité sous-jacente que toutes les notes du cycle terminal comptent pour le bac (le terme « contrôle continu ne l’identifie pas),
- l’organisation formelle d’épreuves de mi-trimestres avec banque de sujet national, anonymat de copies... de type « partiels » qui peseront sur le fonctionnement des établissements.
Notre proposition :
Prendre en compte des résultats du cycle terminal c'est travailler et évaluer les compétences/connaissances d’un module semestriel avec diverses modalités (à l'initiative des enseignants à partir de référentiels nationaux mais clairement identifiables par l'élève) : oral, dossiers, DS, interro… puis prendre un temps de certification/validation collectif en fin de semestre (sans organisation de partiels).
Objectif :
Éviter une pression permanente, des contraintes liées à l'organisation des épreuves ingérables, et au contraire prouver la confiance affichée envers les enseignants et leur professionnalité. Il est en effet impossible de prôner « en même temps » la diminution de la pression certificative et imposer des cadres rigides d’évaluation des modules semestriels.
Faire vivre dans les faits le principe de cycle terminal avec possibilité de progrès pour les élèves sur quatre vrais semestres, donc éviter que de fait la moitié de l'année de terminale soit dévorée par ces évaluations. Dans ce cadre il faut définir la place des corps d'inspection dans la définition des modalités certificatives et ce dans le cadre de l'accompagnement des établissements.
Corollaire : en fin de 1er semestre, organiser dans les établissements une « semaine orientation » pour les élèves (avec possibilité de stages, de travail encadré, de participation à des forums…), et des réunions de concertation pour les enseignants du cycle terminal pour la certification, pour harmonisation…
Classe de seconde
Sur la classe de seconde enfin, pour laquelle le Sgen-CFDT a obtenu qu'il n'y ait pas de changement d'organisation en 2018, le Sgen-CFDT s'est montré défavorable à des tests de positionnement car il existe déjà des outils. LSU : quel rôle dans ce cas ? Quel rôle pour le brevet.