Etaient présents pour le ministère : Catherine VEILLARD (DGESCO), David MULLER (DGESCO), Benoit GOBIN (DGESCO), Daniel CHARBONNIER
Pour les organisations syndicales : Sgen-CFDT, SE UNSA, CGT Educ’action, SNUEP FSU, SNETAA.
David Muller a piloté le Groupe d’Expérimentation Pédagogique (GEP LV) pour les projets de programme de la voie Pro. Le GEP LV était constitué de 9 personnes venant de 9 académies (3 germanistes, 3 anglicistes, 3 hispanistes), 1 IEN et 2 PLP. Le travail effectif a duré un mois (6 réunions, + échanges électroniques).
Il s’agit d’un programme unique commun aux 2 cycles et commun à toutes les langues vivantes possibles (celles qui sont enseignées dans les LP ou pas lorsqu’il s’agit des épreuves facultatives de LV). Projet de programme unique commun comme dans 9 disciplines sur 11. Car depuis l’article D 312 16 notre discipline s’appuie sur le méta référentiel qu’est le CECRL et les niveaux de compétences. La question est le niveau attendu à l’examen et le niveau visé pour tel ou tel examen, pour lequel le ministère espère toujours qu'il soit toujours un cran au-dessus du niveau visé de l’examen.
Il s’agit d’un programme curriculaire et spiralaire : il s’agit en LV de s’entrainer, de répéter les actes de communication comme ces actes se répètent dans la vie courante ou professionnelle avec des supports et documents de nature différente et de complexité ou sophistication différente en fonction des capacité des niveaux de compétences des élèves ;
Le programme de 2009 avait clairement inscrit comme principe central celui de la démarche actionnelle. le GEP LV a souhaité réaffirmer cette continuité pédagogique. On apprend par l’action à travers l’action, par la simulation à travers la simulation (double principe existant et pas remis en cause). Mais le GEP a voulu aller plus loin dans la définition, être plus concret, et simplifier certaines explications, pour un public plus large que celui des spécialistes.
Il a réaffirmé la dimension interculturelle et intellectuelle des LV dans la voie Pro quels que soient les publics accueillis (élèves, apprentis et adultes).
Cela l'a amené à identifier 2 grands contextes : contexte de l’utilisation de la vie courante, quotidienne de l’individu en tant qu’acteur social, civique, associatif mais aussi l’autre contexte, celui des actes de la vie professionnelle. Il faut montrer que ces deux situations de communication sont totalement complémentaires. Le GEP LV a aussi voulu répondre à ce que l’on entend souvent actuellement dans la voie pro : « Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas ». Le professeur de LV n’est pas là uniquement pour faire des lettres de motivation. Certes on vise à une insertion professionnelle rapide, cela contribue au projet des élèves, mais les équilibres sont à construire entre ces 2 contextes.
Il a aussi été tenu compte des nouvelles répartitions horaires au sein du temps de l’élève. Le temps individuel de l’élève globalisé sur les 2 cycles au titre des consolidations des acquis et approfondissement, AP, aide à l’organisation. Ce temps individuel de l’élève s’accompagne d’une réduction assez importante en CAP (de l’ordre de 27,5% de moins sur le cycle), du temps classique disciplinaire en groupe ou ce qui peut rester des groupes avec la fluidité, la mixité, l’alternance…
Une réponse se trouvera autour de l’usage du numérique car il permet d’aller plus loin dans l’individualisation, indispensable pour tout le suivi dans l’établissement. Il faudra former les collègues qui n’ont pas suffisamment intégré cet usage du numérique dans leurs pratiques.
Le programme rappelle que les enseignants de LV sont des éducateurs aux médias et à l’information, à la fiabilité des sources, au discernement des sources, des documents.
Le Sgen-CFDT a interrogé le GEP LV sur le passage à l’écrit. Il semble que cette compétence soit beaucoup plus importante qu’avant.
Le GEP LV constate que le CCF, depuis 2012, a été bénéfique quant à la désinhibition des élèves de LP. Les collègues qui accueillent des élèves de l’enseignement technologique ou général disent qu’ils sont plus dynamiques et qu’ils sont plus partants pour s’exprimer à l’oral que leurs camarades de LGT. Mais il n’y avait pas la place pour une évaluation de la PE. Donc depuis 2012 on s’aperçoit que l’écrit a pratiquement disparu des pratiques. Les élèves lisent un peu mais n’écrivent pas.
Cela sera prudemment calibré dans l’épreuve zéro éventuelle de PE de CAP. Par exemple : savoir remplir un formulaire, savoir écrire de 5 à 10 lignes sur un CR sur une activité, rendre compte brièvement d’une expérience d’une intervention. Cela supposera que la PE soit évaluée au CAP et au BAC. Pour l’instant on espère avoir gain de cause mais ce n’est pas encore arbitré. Même chose en CO qui n’est pas évaluée actuellement.
Mme Veillard précise que sur la certification le Directeur Général souhaite :
- mieux cadrer le CCF qu’il ne l’est aujourd’hui au plan national car il a constaté une grande hétérogénéité sur la pratique du CCF.
- réfléchir sur un diplôme intermédiaire qui serait différent des diplômes actuels de CAP et BEP de manière à avoir des évaluations du Bac dès la 1ère. Cela fera l’objet d’une prochaine phase de concertation avec les OS. Cela serait valable pour toutes les disciplines pour mieux évaluer les élèves. Il faudrait refaire une circulaire plus claire et revenir sur la définition du CCF et sur les attendus de ce type d’évaluation. On sait que le poids de la certification représente 30% du temps en plus de ce que prévoient les textes. Ce temps pourrait être redonné à l’élève.
Proposition du GEP concernant l’évaluation en LV
Il n’est pas possible de multiplier les évaluations. On a une culture de la certification sous forme de mise en situation du locuteur. Cela serait difficile d’introduire des CCF tout au long du parcours. En fait on part de l’existant qui est trompeur : le CCF en LV n’a jamais été un vrai CCF, c’est une épreuve finale de 5 minutes en établissement. Cela a ses limites et ses avantages mais il manque 2 compétences. Si on veut évaluer de façon non chronophage les 5 compétences, il faut trouver une formule. Il faut entrainer les élèves au fil de l’eau, leur dire où ils en sont.
Dans un 1er temps on pourrait tous les réunir (scolaires et candidats libres) et on fait tout ce qui peut être fait ensemble sur table : la CE, CO, PE. Il y aurait 1 seul RV pour tous les élèves d’un établissement. Dans un second temps on évalue en face à face, l’oral en continu et en interaction.
La formule actuelle de la CE a l’avantage en un temps minimum de tester cette CE en évitant de faire réviser. « On reçoit un mail dans une entreprise, peux-tu me dire ce que c’est ? » L’élève doit être capable en lisant un mail de rendre en compte en français d’une situation professionnelle par exemple. Tester la CE avec des questions nous a semblé un peu dommage mais on peut y réfléchir de nouveau.
Suite à des remarques, M. Charbonnier dit que pour faire face aux difficultés des élèves à faire la différence entre rendre compte et traduire, et à faire ce travail en 2 ou 3 minutes lors du CCF, on pourrait faire durer la CE plus longtemps pour que les élèves rendent compte et ne traduisent pas. A voir…
M. Muller souhaite que les organisations syndicales fassent remonter leurs avis sur le recours au français et non à la langue cible en CE. Idem pour l’énoncé de la PE qui devrait être fait dans la langue cible ainsi que leurs questions sur l’évaluation.
Mme Veillard est consciente de l’hétérogénéité des dotations dans les territoires quant au numérique. Cela sera répercuté.
Sgen-CFDT, sur l'absence de la co-intervention dans les programmes? Une note de service doit bientôt être publiée qui indique qu'au-delà des heures obligatoires (français/EP, Math sciences/EP) il est envisageable de faire de la co-intervention LV/EP. Le Sgen-CFDT pense qu'il serait bien que cette thématique soit évoquée dans les programmes car dans la répartition des DGH, les Personels de Direction réservent la co-intervention uniquement au français et eux maths. De plus l’EGLS disparait.
Pour Mme Veillard la note de service évoquée devrait être publiée jeudi prochain (21/02) ou jeudi d’après (28/02). Mais nous n’avons pas souhaité qu’il y ait des parties de programmes liées à la co-intervention. L’EGLS disparaît car ce qui est fait actuellement n’est plus dans l’esprit de ce qui avait été pensé au début. Actuellement cela sert souvent de variable d’ajustement à la DGH. La co-intervention rentre dans le volume d’heures complémentaires. Le GEP s’est interdit d’utiliser le terme co-intervention et Chef d’œuvre.
A la question de certifier en fin de cycle le niveau obtenu par l’élève plutôt que de viser l’obtention de B1+ pour des Bac pro voire plus avec le niveau attendu, ce qui serait plus cohérent avec l’individualisation des parcours, Mme Veillard signale qu'il y a un travail actuellement en LGT pour essayer de voir comment caler l’obtention du BAC et l’obtention d’un niveau de langue. Il faudrait aussi créer une banque de sujets d’examen afin de normaliser, de standardiser les épreuves et à faciliter le travail des enseignements. C’est une piste de travail. Le Sgen CFDT indique que cela se fait dans l’académie de Poitiers.
Pour Mme Veillard, la digitalisation va exploser dans les années à venir. La transition numérique relève de la compétence des Régions, ce qui va générer une certaine pression. Tous les éditeurs des manuels scolaires ont écrit aux Régions pour les sensibiliser afin de bien doter les lycées. Mais il appartient aux enseignants de faire réfléchir les élèves sur les risques et les conséquences.
Un vadecum va être publié sur EDUSCO concernant la consolidation des acquis, l'AP et accompagnement vers l’orientation.
M. Charbonnier indique que nous reparlerons de la mise en œuvre et l’accompagnement. Il n’y a pas de révolution copernicienne. Il est préférable de mettre l’élève dans une recherche de quête.
Question certification : le CIEP, la DEGESCO ont travaillé pour étalonner les niveaux du CECRL, Certilingua est un label européen (trop exigent pour nos élèves).