Lors du CTMEN du 21 février, le nouveau dispositif de préprofessionnalisation des AED a été présenté officiellement. Le Sgen-CFDT fait le point sur le sujet.
Le Sgen-CFDT favorable à des dispositifs de préprofessionnalisation
Le Sgen-CFDT a toujours soutenu le principe de modules de préprofessionnalisation en licence.
Suite à de nombreux échanges avec le Ministère et de la prise en compte de nos amendements (formation diplômante et rémunérée, cumul de la rémunération et des bourses, articulation claire et facilitée entre activités dans la classe et la formation universitaire…), tout en revendiquant de nouvelles avancées avant sa mise en place en septembre 2019, ce dispositif permettra à des étudiant.es de construire un parcours adapté alliant temps dans des classes et temps à l’université. Toutefois, il reste encore de nombreux points qui ne sont pas actuellement connus ou tranchés (budget spécifique pour ces postes sur plusieurs années, temps de travail et missions sur les 39 semaines, ...).
Les AED en contrat de préprofessionnalisation dans les grandes lignes
A partir de la rentrée de septembre 2019, le Ministère va proposer un contrat d'assistant d’éducation (AED) en direction d’étudiant.es se destinant aux métiers enseignants au sein de l’Education nationale. La priorité du gouvernement est de développer un vivier de recrutement assez large prioritairement dans les académies déficitaires. Les académies ciblées sont Créteil, Versailles et Amiens dans le 1er degré, et certaines matières comme les mathématiques, anglais, lettres classiques… dans le second degré. Les Rectorats sont questionnés pour faire remonter les besoins après avoir pris l'attache des universités, il pourra donc y avoir des recrutements localement ciblés.
Ce nouveau contrat pour ces AED se substituerait aux contrats actuels des EAP. L’objectif chiffré annoncé est de 1500 étudiant.es la 1ère année et 3000 la 2ème année.
Une des nouveautés afin de permettre de valoriser ces missions est que la rémunération est désormais cumulable avec les bourses; les étudiant.es boursier.es sont donc particulièrement ciblés par ce nouveau dispositif.
Les missions confiées aux étudiant.es:
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contrat de 3 trois ans pour des étudiants inscrits à l’université en L2-L3-M1 (pouvant aller jusqu’à 4 ans);
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quotité de travail dans les écoles ou les établissements fixée à 8 heures par semaine sur 39 semaines, soit 312 heures annuelles ;
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service d’enseignement d’un tiers-temps en M1 ;
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contrat de droit public signé dans un EPLE, mais le recrutement est assuré par le Rectorat et l'Université ;
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lors de l’année de M1: en responsabilité d’une classe (enseignement de séquences pédagogiques complètes + remplacement d’enseignants compatible avec la continuité pédagogique des enseignements) ;
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rémunération progressive (en brut): 862€ en L2, 1198€ en L3 et 1219€ en M1 ;
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rémunération cumulable avec une bourse d’étude sur critères sociaux ;
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un emploi du temps adapté pour pouvoir suivre sa formation universitaire en même temps que l’emploi d’AED.
Un double accompagnement des AED en préprofessionnalisation
Le suivi sera double… via un tutorat au sein de l’établissement (par un.e enseignant.e en charge du suivi et de l’accompagnement) ainsi que par l’université (référent.e qui est chargé.e de suivre le bon déroulement des parcours et, en particulier, la bonne articulation entre la formation universitaire et les temps de présence en établissement et en école).
Les chef.fes d’établissement et les directeur.trices d’école joueront également un rôle important dans l’accueil et l'accompagnement.
L’indemnité présentée aux organisations syndicales serait de 400€ par AED et par année (2 AED au maximum par tuteur). Pour le Sgen-CFDT, cette indemnité est bien trop basse, nous pensons qu’il est encore possible de faire évoluer son montant.
Les personnels AED en préprofessionnalisation développeront des compétences « crescendo » à partir de la L2 jusqu’au M1 avant de passer le concours. Il est bien prévu que ces AED, après la réussite au concours, bénéficient d’une année de stagiaire (et en aucun cas d’avoir un classe à temps plein).
Le vote et les actions à venir du Sgen-CFDT
Des zones d'ombre existent encore autour de ce dispositif, mais la direction générale des ressources humaines s'est engagée à faire encore évoluer la circulaire et les contrats types afin de renforcer et sécuriser la dimension formative du dispositif. Le Sgen-CFDT s'est donc abstenu sur le projet de décret.
Lors des prochaines réunions sur la circulaire relative à la préprofessionnalisation, nous interviendrons pour que ces annonces se traduisent par un cadrage effectif de ce qui pourra être demandé ou non aux AED dans les écoles et établissements, pour que la préprofessionnalisation rentre dans le dispositif universitaire de reconnaissance de l'engagement étudiant, et nous serons particulièrement attentif à l'élaboration des prochains budgets car les AED en préprofessionnalisation ne doivent, ni en 2019, ni après, être pris sur le budget des AED dont les services de vie scolaires des EPLE ont besoin, ni servir de palliatif aux suppressions de postes d'enseignants.