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L’enseignement à l’épreuve du Pacte
Edito : la formation continue dans la tourmente !
Suite aux annonces du ministre Gabriel Attal, la priorité est désormais de limiter au maximum les heures de cours perdues pour les élèves. Des directives très strictes ont été données aux recteurs pour faire en sorte que dès la rentrée 2024, plus aucune formation continue des enseignants ne puisse libérer une seule heure de cours pour les élèves.
Pour ne pas brutaliser les collègues (dixit le DGSESCO), une trajectoire a donc été annoncée : pas plus de 30% d’heures de cours perdues au 1er semestre, pas plus de 50 % au 2ème semestre. Les collègues formateurs n’ont pas particulièrement apprécié cette trajectoire. Et parmi les enseignants formés, les interprétations sont donc unanimes : on ne se formera (quasiment) plus.
Le ministre pourra donc annoncer fièrement avoir diminué le nombre d’heures de cours perdues au total par chaque élève d’environ 10%. En effet, cela correspondra mécaniquement au pourcentage d’heures manquées chaque année par les élèves du fait des formations de leurs enseignants. Parviendra-t-il ainsi à faire oublier à l’opinion publique les 90% restant, sur le total annoncé de 15 millions d’heures perdues ? Pour le Sgen‑CFDT ce tour de passe-passe permet habilement d’esquiver la cible réelle : les cours non assurés faute de vivier d’enseignants disponible.
Mais sur le fond, c’est aussi extrêmement problématique pour le système éducatif. Comment imaginer une école plus efficace, plus résiliente, plus agréable avec des enseignants de moins en moins formés ? Priver les enseignants de formation, alors qu’ils sont les premiers recours contre de nombreux maux (une société de plus en plus complexe, des élèves qui vont de plus en plus mal…) relève de l’inconséquence. Attirer l’attention sur de « bons » chiffres en matière d’heures perdues pour détourner l’attention des enjeux du système éducatif, c’est prendre une très grande responsabilité envers les générations futures.
Ce que fait le PACTE au travail
Un dossier complet sur les effets du Pacte sur le travail enseignant : remplacement, missions, formation, relations entre collègues,...
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