Un groupe de travail issu du CNESERAAV s'est réuni en décembre 2021 sous la présidence de Daphné PREVOST (DGER). Le bilan social des 11 écoles du sup agro et véto a été présenté et commenté. La CFDT était représentée par A COFFIN, P GREZILLIER, JF LE CLANCHE, C THORIN.
Premier bilan social, essai à transformer !
Le premier bilan social des 11 écoles de l’enseignement supérieur sous la tutelle du MAA a été réalisé par la DGER fin 2021. Il s’agit en fait d’un essai de synthèse des bilans réalisés au sein des différents établissements. L’administration a été confrontée à un problème d’hétérogénéité des données pour conduire son analyse.
Malgré cette difficulté, la CFDT estime que la présentation faite est intéressante et un premier essai.
La CFDT avait demandé à de nombreuses reprises la réalisation d’un tel travail. Cette revendication a été entendue. Il faut poursuivre chaque année en utilisant les mêmes indicateurs pour que les comparaisons pluriannuelles soient possibles.
Qui sont les agents de l’enseignement supérieur ?
- 61% des emplois sont « d’état » (soit 2773 ETPT), et 39% sont sur budget (1134 ETPT).
- Quel que soit leur statut, les agents sont à 70% des catégorie A, 20% des catégories B et les catégories C représentent un peu plus de 10%.
- 1/3 des agents contractuels sur budget sont CDI.
- 2/3 des agents sont des femmes, quel que soit leur statut.
- Les femmes sont beaucoup plus majoritaires en C et B qu’en A.
- Presque 70% des agents ont plus de 40 ans.
La CFDT dénonce la part très élevée de contractuel.les. Année après année, elle ne régresse pas. Ces agents, majoritairement en CDD connaissent une précarité qui s’aggrave. Au regard du faible nombre de postes ouverts aux concours, il est difficile pour eux/elles de se projeter. Pour s’installer, obtenir un prêt, le CDD n’est pas la panacée.
Formé.es puis découragé.es, démotivées, ils et elles sont de plus en plus nombreux à quitter leur poste. Le privé offre souvent des salaires deux fois plus élevés et des perspectives de carrière alléchantes. L’enseignement supérieur en devenant de moins en moins attractif perd ses talents et de nombreuses compétences. Le turn-over croissant fragilise les équipes.
Le bilan social confirme une rémunération en berne
Les rémunérations (indiciaires + régime indemnitaire) annuelles « chargées » sont pour les :
- cat A : titulaires = 90 155 € et agents contractuels sur budget (ACB) = 40 237 € soit 2.24 fois plus pour les titulaires.
- pour les cat B : titulaires = 53 722 € et ACB = 33 470 € soit 1.61 fois plus
- enfin les cat C : titulaires = 46 120 € et ACB = 30 059 € soit 1.53 fois plus
15% des agents sont à temps partiel dont 88% sont des femmes.
Sans surprise, on constate que la rémunération des agents contractuels sur budget, quelques soit les catégories retenues, est bien inférieure à celle des titulaires. La CFDT dénonce régulièrement en instance locale et ministérielle cette situation injuste dans le sup comme dans l’enseignement technique. Pour redonner de l’attractivité aux métiers de l’enseignement et de la recherche, il faut améliorer rapidement la rémunération des agents. Les conditions de travail, la reconnaissance doivent également être au rendez-vous.
Des inégalités femme-homme criantes
Les hommes perçoivent 70 % des plus hautes rémunérations. Pour la CFDT, la question de l’inégalité du traitement et des rémunérations femme-homme est centrale. Les écoles doivent s’emparer en urgence de cette situation qui ne peut pas perdurer. La DGER doit donner une impulsion forte, notamment au regard des labellisations « égalité » et « diversité » professionnelles obtenues par le ministère de l’Agriculture. Plus que de grands discours, la CFDT attend et réclame des actes concrets. Les 11 écoles ne peuvent pas rester en retrait de cette problématique en se retranchant derrière leur « autonomie ».
Télétravail, formation, action sociale
- Télétravail : 24.5 % des agents (hors enseignant-chercheur.e ont au moins un jour de télétravail),
- 74% des télétravailleurs sont des télétravailleuses.
Pour la CFDT, le télétravail, objet d’un accord cadre interministériel signé le 13 juillet 2021, progresse lentement mais surement au sein des écoles. Il faut former les agents et les chef.fes de service au télétravail, au management en télétravail afin de lever les idées préconçues sur ce mode d’organisation du travail. La CFDT s’interroge sur la part importante de femmes. La CFDT porte le sujet de « l’exclusivité de télétravailler » en télétravail pour ne pas discréditer cette organisation du travail et aussi pour des questions de sécurité.
- Formation des agents : budget très variable. Dans certains établissements, 50% des agents ont suivi une formation, dans d’autres aucune formation. Il est inconcevable de constater que dans certaines écoles, il n’y a pas de budget consacré à la formation continue des agents.
- Action sociale : les établissements finissent par adhérer aux prestations d’action sociale interministérielle. Un point positif pour la CFDT.
Améliorer ce premier essai, c’est possible
La CFDT demande :
- une homogénéisation des données issue des 11 écoles,
- une étude relative aux prestations de service et aux recours de vacataires (agents en charge de réaliser le ménages, entretien extérieur, maintenances, à de très nombreux vacataires).
S’il a fortement été critiqué par certains membres du CNESERAAV, ce bilan social permet de dresser des constats intéressants à décortiquer. Il faut reconduire ce travail et comparer l’évolution des indicateurs.