Les propositions du Sgen-CFDT sur le baccalauréat
La conférence de presse de rentrée du Sgen-CFDT, le 6 septembre 2016 à 10 heures, était principalement consacrée aux propositions du Sgen-CFDT sur le baccalauréat.
Frédéric Sève, Catherine Nave-Bekhti et Alexis Torchet ont répondu aux questions des journalistes.
extraits du dossier de presse
Le baccalauréat est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, et pourtant il reste conçu comme un examen terminal de la scolarité secondaire. Il faut donc transformer le baccalauréat pour que d’un examen de récapitulation des connaissances il devienne une évaluation des connaissances et compétences nécessaires pour le projet de poursuite d’étude de l’élève.
Le Sgen-CFDT propose un cursus :
- modulaire qui s’appuie sur des modules dont la durée est adaptée aux besoins de chacun, sur une base de construction progressive polyvalente et diversifiée qui vise à une spécialisation progressive et réversible ;
- polyvalent qui développe une culture à la fois générale, technique et professionnelle concernant l’ensemble des champs de la connaissance ;
- diversifié : offrir une formation qui privilégie l’acquisition de connaissances et de compétences transférables, garantissant la possibilité d’évolution et de modification des projets de formation. La réforme du baccalauréat doit permettre à l’ensemble d’une génération d’acquérir une qualification en vue d’une insertion professionnelle, et d’améliorer l’équité dans la différenciation des parcours scolaires et universitaires.
Le bac doit avoir du sens pour le supérieur. Il faut refaire du bac le premier grade universitaire et passer du parcours Licence-Master-Doctorat (LMD) au parcours Bac-Licence-Master-Doctorat (BLMD) en redéployant l’obtention du diplôme en contrôle continu.
Le système éducatif reste construit dans une vision où la formation initiale et le diplôme acquis en fin d’études sont les constituants d’un emploi et d’un rang social, défini pour toute une vie. Mais il ne correspond plus à la structuration du marché du travail ni aux constantes évolutions techniques ni aux attentes des élèves. Il doit prendre en compte l’ensemble de la personne et de ses vies plurielles.
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Revue de presse (extraits)
AFP, repris par Le Point
« On est en année électorale, il faut en profiter pour mettre les sujets éducatifs et de formation sur la table », a déclaré Frédéric Sève, secrétaire général du syndicat dit « réformiste », ce mardi 6 septembre. L’enchaînement entre « le bac – 3/bac + 3 », autrement dit entre le lycée et l’université, est « le chaînon manquant » de la refondation de l’école lancée sous ce quinquennat, a-t-il estimé. Jeudi, le président François Hollande avait justement déclaré que le lycée devait « être maintenant la prochaine étape de nos réformes ».
« Le bac ne peut plus rester immobile », a plaidé Frédéric Sève mardi. Pour lui, l’examen actuel « n’a pas de sens », même s’il dénonce la conception selon laquelle le diplôme ne vaudrait rien si beaucoup d’élèves le décrochent. Il faut « sortir de cette spirale imbécile » où « c’est l’échec des élèves qui va valoriser le travail des personnels », a-t-il exhorté.
Les Échos
« Un rite de passage » vidé de sa substance et « une machinerie infernale ». Le Sgen-CFDT n’est pas tendre lorsqu’il s’agit d’évoquer le baccalauréat, serpent de mer des débats de l’éducation nationale.
Lors de à sa conférence de rentrée ce mardi matin, le syndicat (troisième force de représentation chez les enseignants) en a fait une priorité : il s’agit de réformer l’examen final , « le chaînon manquant de la rénovation de l’éducation française », qui évalue près d’un million de lycéens chaque année – dont 700 000 en terminale en 2015.
« Le bac actuel, disciplinaire, académique, contraint énormément l’organisation pédagogique des lycées », estime Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT.
Et dénonce ce qu’il considère comme une aberration : si le bac est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, il reste conçu comme une récapitulation des connaissances de l’enseignement secondaire au lieu d’évaluer les compétences et les connaissances nécessaires à la poursuite des études.
Vous Nous Ils
Secrétaire national du Sgen-CFDT, chargé des questions liées à la politique d’éducation et de formation, Alexis Torchet précise que les propositions du syndicat s’inspirent beaucoup de « l’exemple de la structuration » des « Cégeps » (Collèges d’enseignement général et professionnel) au Québec.
Depuis 1967, ces « établissements d’enseignement supérieur publics » offrent des programmes d’études pré-universitaires, sanctionnés par le « diplôme d’études collégiales » (DEC). « Dans les Cégeps, on a un enseignement modulaire, et un diplôme terminal qui se construit au fur et à mesure du parcours », indique Alexis Torchet. « Installés dans le paysage » québécois, les Cégeps offrent « des choix de parcours, un accompagnement à ces choix de parcours », et un diplôme de fin d’études secondaires « coloré, qui aiguille les lycéens vers un parcours universitaire », remarque-t-il.
L’Étudiant
Le Sgen-CFDT imagine ainsi un baccalauréat « sur-mesure », où le projet professionnel du lycéen se constitue année après année. Conséquence directe : les trois voies d’accès au baccalauréat (générale, technologique et professionnelle) doivent disparaître pour laisser place à un cursus « modulaire, polyvalent et diversifié« .
Au sein de ce lycée réformé, l’emploi du temps des élèves est constitué de modules « dont la durée est adaptée aux besoins de chacun, sur une base de construction progressive ». Les lycéens suivent des cours à effectifs réduits, afin de permettre la « personnalisation du parcours, l’accompagnement personnalisé et le tutorat ». Chaque lycéen peut ainsi avoir un parcours différent, en fonction de son projet d’orientation ou d’insertion professionnelle et de son évolution.
Par ailleurs, chacun disposera d’un « compte personnel d’accompagnement » constitué, détaille Frédéric Sève, « d’une part fixe et d’une part variable, car tous les élèves n’ont pas les mêmes besoins ».
Café pédagogique
« Le bac actuel n’a plus de sens. Il n’est plus qu’un rituel ». Quelques jours après François Hollande, le 6 septembre, Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen Cfdt, met le bac et lycée au coeur des problématiques de rentrée. Pour le Sgen, c’est en changeant le bac qu’on fera évoluer le lycée vers un outil modulaire, capable de s’adapter à chaque élève en cassant les filières. Une vision qui repose sur une réalité forte : le lycée ne pourra pas encaisser le choc démographique qui s’annonce sans changer. Et si c’était vrai ?