Changer le baccalauréat oui, mais pour quoi faire?

Il y a un an déjà, le Sgen-CFDT consacrait sa conférence de presse de rentrée à des propositions sur le baccalauréat. A l’heure des annonces médiatiques du nouveau ministre sur le baccalauréat et les pré-requis pour le supérieur, le projet du Sgen-CFDT prend tout sons sens et défend une certaine vision sur la construction du parcours de l’élève tout au long de sa scolarité.

Transformer le baccalauréat actuel…

Le baccalauréat est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, et pourtant il reste uniquement conçu comme un examen terminal de la scolarité secondaire. Il faut donc transformer le baccalauréat pour que d’un examen de récapitulation des connaissances il devienne une évaluation des connaissances et compétences nécessaires pour le projet de poursuite d’étude de l’élève.

Aujourd’hui,  la plupart des diplômes universitaires ne sont plus validés par des examens terminaux. De plus  l’orientation des élèves est  décidée dans la plupart des cas avant l’obtention du bac, à partir des bulletins scolaires, et donc de fait à partir du contrôle continu.

Le bac doit donc retrouver du sens pour le supérieur.

…en un baccalauréat passeport pour le supérieur

Pour le Sgen-CFDT il faut que le baccalauréat devienne un passeport pour le supérieur. Il doit donner la coloration d’un parcours, rendre compte des aptitudes et des goûts des élèves. Le but est bien de leur permettre de poursuivre leur cursus dans la continuité du lycée.

Ce baccalauréat « passeport » possèderait ainsi des « visas » obtenus par la validation de divers modules. Il redeviendrait alors le premier grade universitaire et permettrait de passer du parcours Licence-Master-Doctorat (LMD) au parcours Bac-Licence-Master-Doctorat (BLMD).

Afin de s’adapter aux enjeux de société

Réformer le baccalauréat doit permettre à l’ensemble d’une génération d’acquérir une qualification en vue d’une insertion professionnelle, et d’améliorer l’équité dans la différenciation des parcours scolaires et universitaires.

Le système éducatif reste construit dans une vision où la formation initiale et le diplôme acquis en fin d’études sont les fondements d’un emploi et d’un rang social, défini pour toute une vie. Mais ce modèle ne correspond pas aux évolutions du travail ni aux attentes en terme d’exercice de la citoyenneté et d’épanouissement individuel.

Pour cela chaque élève doit valider ses acquis en fonction de son projet d’orientation ou d’insertion professionnelle. Pour cela le baccalauréat doit être construit non pas à priori, mais sur-mesure. Cela permettrait une plus grande cohérence dans les parcours de formation, moins d’échec dans les processus d’orientation, avec à la clé un système éducatif réellement bienveillant et accompagnant les élèves dans l’étape la plus délicate de leur scolarité.

Et impulser un nouveau lycée polyvalent, modulaire et diversifié

Le lycée aujourd’hui subit une hiérarchie scolaire et une ségrégation sociale entre ses différentes voies. Les élèves se retrouvent ainsi enfermés dans une structure tubulaire.

Le lycée voulu par le Sgen-CFDT propose aux élèves un cursus :

• modulaire qui s’appuie sur des modules dont la durée est adaptée aux besoins de chacun. Il se construit progressivement sur une base polyvalente et diversifiée. Il s’agit de viser à une spécialisation progressive et réversible ;
• polyvalent qui développe une culture à la fois générale, technique et professionnelle.  L’ensemble des champs de la connaissance est concerné ;
• diversifié : il offre une formation qui privilégie l’acquisition de connaissances et de compétences transférables. Ainsi est garantie la possibilité d’évolution et de modification des projets de formation.

Ce cursus doit être validé par un baccalauréat construit non pas à priori, mais sur-mesure. Le diplôme permet ainsi de valider ses acquis en fonction de son projet d’orientation ou d’insertion professionnelle.

Ce baccalauréat passeport constitue aussi une réponse à la problématique des pré-requis.