Déclaration au Comité Technique du Crous du 23 mars 2022 : le Sgen-Cfdt demande 300 ETP supplémentaires dès la rentrée 2022 pour arriver à un total de 13024 ETP au dispositif national et avec la transformation des ETP étudiants en personnels qualifiés.
Les conditions de travail des personnels dans les CROUS sont dégradées et la qualité du service public se détériore, une augmentation du dispositif d’emplois est impérative…
2020 année atypique
Suite au bilan social 2020 examiné en CTC le 16 mars, l’année 2020 reste une année atypique sur plusieurs plans.
En effet, la baisse d’activité en 2020 s’est traduite par une diminution de la consommation de nos ETPT (équivalents temps pleins travaillés).
Malgré cette baisse d’activité les collègues présents ont rencontré des difficultés pour maintenir le service minimum préconisé par l’État.
La surcharge de travail engendrée par la mise en œuvre des protocoles sanitaires sur laquelle nous avions alerté a été reconnue par une prime et nous en sommes satisfaits.
2021 retour à l’équilibre, avec des collègues épuisés
Pour l’année 2021, et après dé-confinement, plusieurs secteurs d’activité se sont retrouvés paralysés avec des effectifs étudiants boostés par des mesures gouvernementales comme les repas à 1 €.
Aujourd’hui, comme en attestent les derniers CA des CROUS, les choses semblent s’arranger sur le plan financier.
Les résultats de plusieurs CROUS sont à nouveau à l’équilibre, et les établissements retrouvent petit à petit leur autonomie financière avec des compensations de subventions pour charge de service public qui laissent place aux produits d’exploitation rattrapés.
Mais il faut rappeler que durant ces deux dernières années, la pandémie a pu frapper durement des collègues qui ont eu à affronter des situations difficiles comme des deuils pour certaines et certains, et des arrêts de travail de longue durée dans le cadre des ASA avec de lourdes pathologies pour d’autres.
Au travail, les collègues se sont bien sûr adaptés aux nouvelles organisations imposées par les différents protocoles mais toutes et tous se sont épuisés, surtout psychologiquement.
On peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure cette pandémie n’a pas accentué le mal-être du personnel déjà existant, mal-être déjà généré par un dispositif d’emplois insuffisant.
Dès lors, un certain nombre d’interrogations se posent.
Les Crous pourront-ils tenir le coup face à une reprise soutenue de l’activité ?
Alors que tous les CROUS continuent à pratiquer le redéploiement des moyens humains pour pallier le manque d’effectif, notre dispositif, qui avant la pandémie avait déjà montré des signes de saturation, ne va-t-il pas se retrouver plus fragilisé encore avec cette reprise annoncée et mettre en difficulté les équipes de personnels d’exécution comme de personnels d’encadrement ?
Et tous les secteurs d’activité sont concernés.
- La restauration avec la création de petites structures type cafétérias pourvues uniquement par redéploiement du personnel. Ces petites structures sont très souvent situées sur un campus où la demande est plus forte que l’offre CROUS.
On constate que les conditions de travail des personnels y sont très dégradées durant les pauses méridiennes ! - L’hébergement voit une activité estivale en très forte augmentation et les personnels de plus en plus polyvalents doivent alterner une activité partagée entre leur affectation d’origine et la restauration. Cette organisation cadencée du travail est insupportable pour les personnels ; elle est source de grande fatigue et de RPS.
- Les services sociaux voient leur nombre d’entretiens avec les étudiants et les personnels tripler.
- Les services centraux connaissent une hausse significative de leur activité comme la prise en charge de la CVEC et les bourses des autres institutions et de plus en plus de personnels sont en burn out, ce qui engendre un turn-over constant.
Aussi, très souvent dans ces services, les CROUS recrutent des étudiants sur des postes vacants sans pour autant que ces derniers bénéficient des mêmes droits que les titulaires ou les CDI.
Le Sgen-CFDT considère que sans revalorisation du dispositif national des emplois qui stagne depuis de nombreuses années à 12724 ETP, les risques de désorganisation du travail et les risques de santé au travail déjà présents vont inéluctablement s’aggraver.
Les nouvelles structures en cours de création chères aux Directeurs Généraux ne pourront s’engager avec les mêmes politiques RH d’autant plus que cette pandémie nous indique un changement de consommation des étudiants avec une fréquentation plus aiguë dans les RU traditionnels, ce qui exige du personnel en nombre et qualifié.
Pour toutes ces raisons, le Sgen-Cfdt demande 300 ETP supplémentaires dès la rentrée 2022 pour arriver à un total de 13024 ETP au dispositif national et avec la transformation des ETP étudiants en personnels qualifiés comme souhaité par la direction du CNOUS.
Avec ces ETP supplémentaires, les DG devraient pouvoir mettre en place des organisations du travail décentes dans un dialogue social apaisé.
Madame la Présidente, l’ensemble du personnel du réseau des CROUS que nous représentons espère que vous porterez une attention particulière au dispositif des emplois pour mettre fin aux situations de travail très difficiles auxquelles sont confrontées nos collègues avec des tensions dans les services. Nous le revendiquons depuis plusieurs années, et tous les ans, la situation se détériore un peu plus…
L’augmentation du dispositif d’emplois est impérative pour le bon fonctionnement des CROUS et le bien-être des personnels au travail, nécessaire pour la qualité de notre mission de service public qui contribue à la réussite de nos étudiants et à l’image de nos établissements.
Nous vous remercions de votre attention.
Pour le Sgen-CFDT
Les élus au CTC et au CA du CNOUS