La mise en œuvre et le versement de la prime Covid dans les établissements de l’ESR a été hétérogène et chaotique. Parce que nombre d’agents ont eu le sentiment d’être oubliés voire écartés elle est un ferment de discorde. Le Sgen-CFDT invite les agents qui se sentent lésés à déposer un recours...
Le Sgen-CFDT a demandé l’inscription de ce point à l’ordre du jour du Comité Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (CTMESRI) dès le mois de septembre. Faute d’éléments à nous communiquer nous avons accepté que ce bilan nous soit présenté à la séance du 26 octobre 2020. Dans les établissements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), qu’en est-il ? À qui, pour quoi a t-elle été versée ?
Un point d’information au CTMESRI demandé par le Sgen-CFDT
Une fois de plus, nous avons pu constater l’absence de coordination entre la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) et les établissements les laissant appliquer la prime COVID sans cadrage national et selon leurs propres critères.
En effet :
- la DGRH n’ a obtenu des informations sur les attribution d’enveloppes que dans les EPST, elle indique n’avoir pas de retour des universités ;
- la DGRH indique ne pas disposer d’information sur l’utilisation des fonds et en particulier sur la composition des primes
Un défaut de réponse révélateur de la place accordée aux élus du CTM…
Alors que notre demande était suffisamment large pour que le format présenté puisse répondre au moins partiellement à notre demande, la DGRH nous indique qu’elle va solliciter les établissements pour « nous présenter un bilan dans les 2 mois qui viennent ». Ce défaut de réponse à notre demande sur ce sujet est révélateur de la place accordée aux élus du comité technique ministériel…
La DGRH s’est engagée à se rapprocher des établissements pour réaliser cet inventaire qui sera présenté au CTMESRI de janvier 2021.
En préparation de cette réunion d’instance, nos équipes locales nous ont fait remonter des éléments que nous souhaitions corroborer avec celles de la DGRH. Notre enquête nous a révélé qu’il serait bon de qualifier la prime Covid autrement, cela correspondrait mieux à la réalité des pratiques des établissements…
La prime de la discorde, pourquoi ?
Gardons en mémoire que la prime Covid est instituée pour reconnaître les agents particulièrement mobilisés pendant l’état d’urgence sanitaire déclaré en application de l’article 4 de la du 23 mars 2020 susvisée afin de tenir compte d’un surcroît de travail significatif durant le confinement. Le montant potentiellement versé (330 €, 660 €, 1000 €), atteste de la dimension honorifique de la récompense puisque seuls quelques rares agents sont mis en valeur.
Les dizaines de remontées de nos équipes militantes des établissements nous amènent à dresser un tableau hétérogène et chaotique de la mise en œuvre et le versement de la prime Covid dans les établissements de l’ESR. (quelques exemples à lire).
La prime Covid, un ferment de discorde entre agents.
Quelles sont les fonctions identifiées ?
Pourquoi ne pas donner de liste des agents bénéficiaires ?
Cette diversité dans la mise en œuvre pose un vrai problème de transparence surtout quand on constate que les CTE n’ont quasiment jamais été associés à la construction de la décision de l’attribution de cette prime. L’équité est également remise en cause, en effet, le recensement a été réalisé par les directions (composantes, départements, services, laboratoires,..), l’harmonisation, est réalisée, en général, par la direction générale et/ou la présidence.
Ainsi nombre d’agents ont eu le sentiment d’être oubliés voire écartés…
Il ne s’agirait pas que l’attribution du CIA (Complément Indemnitaire Annuel, deuxième composante du RIFSEEP) soit versée aux mêmes agents sur le même motif alors qu’ils sont déjà bénéficiaires de la prime Covid.
Nous ne cesserons de réclamer une juste reconnaissance plutôt que des actions malsaines frisant la légalité.
La situation que nous vivons n’est plus exceptionnelle et ne doit pas se régler en maniant la prime comme outil de régulation. En effet, cela conduit à une individualisation du travail des agents. Alors que les personnels attendent une juste reconnaissance du travail qui passe d’abord par une revalorisation indiciaire au bénéfice de tous.
Prime Covid : faire un recours gracieux
Beaucoup de collègues se sentent lésés, et sont en colère.
Vous estimez avoir eu un surplus de travail pendant la période de confinement alors que la prime Covid ne vous a pas été attribuée… Le Sgen-CFDT invite les agents qui pensent avoir été lésés à déposer un recours gracieux selon notre modèle de courrier. Il devra être adressé au chef d’établissement (président, directeur) sous couvert de votre supérieur hiérarchique.
Le Sgen-CFDT vous propose de nous signaler votre recours à l’aide du formulaire en ligne ci-dessous.