Conditions de travail, rémunération, affectation... malgré l'exigence de qualifications et d'expertises professionnelles toujours plus importantes, les enseignants qui exercent en établissement fermé sont particulièrement malmenés par l'Éducation nationale.
Les témoignages sont éloquents : les enseignant·es qui exercent leur métier en milieu pénitentiaire sont au bout du rouleau tant leurs conditions de travail sont compliquées.
Alors qu’ils, elles sont recruté·es pour la plupart sur des postes à profil exigeant à la fois qualification et expérience en milieu difficile (REP, ZEP,…) ces collègues n’ont aucune reconnaissance de notre institution.
Renoncer à la sécurité d’une affectation durable pour exercer sur des postes particulièrement difficiles…
Pendant la première année d’exercice à titre provisoire, ils conservent le bénéfice de leur poste antérieur et peuvent donc y être réaffectés s’ils souhaitent revenir en milieu ordinaire. Dès l’année suivante, ils doivent y renoncer pour que leur poste précédent puisse être mis au mouvement.
Mais ils n’ont pourtant pas pour autant la possibilité d’être titulaire du nouveau poste qu’ils occupent. En effet, il faut pour cela être titulaire du CAPPEI.
Nous avons donc une situation où des collègues sont prêts à subir la précarité pour pouvoir exercer sur ces types de postes particulièrement difficiles mais qui les passionnent.
Enseignant en milieu pénitentiaire : un sens aigu du service public et un engagement sans faille…
Les rencontres et échanges que nous avons avec ces collègues particulièrement engagés, montrent qu’ils ont une très grande idée du service public d’éducation et un engagement professionnel sans faille. Ils portent haut la capacité de réinsertion que permet l’éducation.
Reconnus de tous sauf de l’Éducation nationale, leur employeur…
La reconnaissance professionnelle ils l’ont d’une manière incontestable de la part du ministère de la justice, de la part de leur chef d’établissement, et en premier lieu, de la part des détenus – mineurs ou adultes – qui trouvent un peu d’espace de liberté dans les moments d’apprentissages.
Il n’y a que l’Éducation nationale qui tarde à regarder ces personnels, et reconnaître le travail considérable qu’ils accomplissent avec l’attention qui leur est due.
Régime indemnitaire : les grands oubliés
Ces personnels enseignants – le plus souvent des professeurs d’école – ont été exclus des dernières mesures de revalorisation (ISAE) mais également des indemnités spécifiques aux territoires éducatifs particuliers (REP, REP +). Pourtant ce travail présente des enjeux sociétaux et des complexités comparables.
Des conditions de travail qui méritent une juste reconnaissance
Les conditions d’exercice professionnel en centre de détention sont compliquées en raison notamment des mesures particulières, mais indispensables, imposées pour des raisons de sécurité. Elles génèrent un niveau de tension qui alourdit considérablement la tâche quotidienne.
Ces conditions de travail « hors-norme » justifieraient une reconnaissance de l’employeur… Malheureusement il n’en est rien aujourd’hui.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques entend corriger cette situation
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques (ex Sgen-CFDT) entend corriger cette situation et interpelle le Ministre pour lui demander d’intervenir auprès de l’administration pour :
- Sécuriser les parcours et permettre une titularisation sur poste.
- Créer une formation adaptée et qualifiante au poste (type CAPPEI).
- Attribuer l’ISAE/ISOE pour tous les enseignants en pénitentiaire.
- Revaloriser l’indemnité spéciale en tenant compte des particularités des publics (alignement sur REP+).
- Permettre que l’exercice dans la pénitentiaire soit reconnue comme une fonction éligible à la Classe exceptionnelle des personnels enseignants au titre du premier vivier.